Le Mali victime de la crise ivoirienne

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La crise ivoirienne a provoqué l’arrêt de l’activité économique dans la région de Sikasso, région frontalière de la Côte d’Ivoire. La voie nationale assurant la liaison Bamako-Abidjan en passant par Sikasso et le poste frontière, Zégoua est, actuellement, abandonnée à son triste sort. Les camionnaires, qui la fréquentaient, sont en cessation de travail.

 

            Le service des gabelous du Mali a  constaté l’impact négatif de cette inactivité sur leurs ressources, à savoir une perte sèche dépassant les 5 milliards de Francs CFA. Le manque à gagner est estimé à plus de 12 milliards de F CFA pour l’économie nationale. Sans oublier que plus de 11 milliards de nos marchandises (sucre et riz surtout) sont bloquées au niveau du port d’Abidjan pour raison de crise politique interne.

 

Les amis politicards de Gbagbo se taisent au Mali

Nombreux sont les politicards en chef de la ruche et du parti des tisserands qui se taisent sur la crise ivoirienne comme une carpe. Ils sont jusque là des amis de Gbagbo, mais des amis qui s’abstiennent de se prononcer sur ce qui se passe chez notre voisin du sud. Ils préfèrent garder le silence et soutiennent dans les coulisses qu’ils ne veulent pas exposer la diaspora malienne de Côte d’Ivoire à des représailles. En clair, ils évitent d’imiter les dirigeants du parti socialiste français, qui, bien qu’étant amis de Gbagbo, n’ont pas hésité à lui dire de quitter le pouvoir et de laisser ADO prendre sa succession à la tête du pays.

 

Au Mali, aucun ami politique du président sortant ivoirien n’a levé la voix pour conseiller à leur ami de céder de manière élégante.

 

Un déficit budgétaire  inquiétant

Le patron de l’hôtel des finances et son collègue du budget ont du pain chaud sur leur main, après l’adoption du projet de loi des finances 2011 par l’Assemblée nationale, la semaine dernière. Ils doivent combler un déficit budgétaire qui dépasse plus de 140 milliards de FCFA. C’est dire qu’en 2011 ils vont devoir se tourner vers les bailleurs de fonds pour qu’ils financent notre déficit. Une autre paire de manche lorsqu’on sait que la crise économique frappe plusieurs pays d’Europe et d’Amérique et certains d’entre eux ont été obligés de recourir au Fonds Monétaire International (FMI) pour les aider à sortir du marasme de leur économie. Dans ces conditions, comment parvenir à mobiliser plus de 140 milliards de FCFA auprès des partenaires financiers pour combler le budget 2011 ? Telle est l’équation que le département de l’économie et des finances  doit résoudre, pour une bonne exécution de la loi des finances 2011.

 

Remaniement ou remue ménage à la tête le l’Etat 

Sa Majesté Zounzani 1er est sur le point de retoucher l’attelage gofernemental. Il n’a que deux options devant lui : un remaniement gofernemental en profondeur ou un remue ménage qui visera seulement à faire entrer un nombre réduit de personnalités au sein l’équipe de Jimmy le Flic.

           

En tous les cas, il est obligé de faire quelque chose, après le départ d’Oumar Ibrahim Touré du Ministère de la Santé et son remplacement par le titulaire du Ministère des Maliens de l’extérieur, Dr Aliou Badra Macalou. Ce dernier dispose, aujourd’hui de deux cabinets à lui seul. Ce qui veut dire, en clair, que le locataire du palais de Koulouba est sur le point de changer d’équipe au sein de l’appareil exécutif.

 

Calendrier politique non respecté

Sa Majesté Zounzani 1er n’a donc pu respecter sa parole donnée d’organiser un référendum sur la future loi fondamentale qu’il compte adopter à presque un an et demi de son départ du palais de Koulouba. Aucun argument n’a été avancé pour expliquer la non tenue de ce référendum. On peut donc retenir que le boss national a dribblé tout le monde. Son projet de réforme constitutionnelle n’enthousiasme que lui seul et le petit clan qui l’entoure. Les grandes formations de la majorité présidentielle et de l’opposition se réservent, pour l’instant, de tout commentaire et attendent patiemment le projet constitutionnel du gofernement avant de réagir. Le discours de nouvel an ne fera pas abstraction de la réforme constitutionnelle et du nouveau calendrier  pour faire aboutir les changements institutionnels promis.

 

Sikasso au cœur de la culture nationale

Sa Majesté Zounzani 1er a donné, le dimanche dernier, le coup d’envoi de la biennale 2011 qu’abrite la cité du Kénédougou. L’événement regroupe la jeunesse malienne dans son ensemble. Les 08 régions du Mali et le District de Bamako sont représentées dans la ville de Sikasso qui devient du coup la capitale de la culture du Mali pour la décade du 20 au 29 décembre 2010.

           

C’est la biennale du cinquantenaire que le pouvoir entend mettre en exergue pour clôturer les festivités des 50ans du Mali indépendant. Cette biennale est la bienvenue puisqu’elle permet à la jeunesse de se ressourcer de la culture nationale en une période où on est de plus en plus envahi par la mondialisation et son corollaire de multimédia.

         

   La biennale nous replonge dans un passé culturel où l’homme africain se sentait mieux dans ses us et coutumes. Ces pratiques ancestrales, qui sont en danger de perdition avec la mondialisation, sont régulièrement revisitées par la biennale artistique et culturelle.

            C’est la raison pour laquelle les différents régimes, qui se sont succédés, ont œuvré pour son maintien même si le nom ou l’appellation a changé au fil des ans. Le contenu est resté le même c’est-à-dire une fête culturelle à l’intention de la jeunesse.

 

Confusion autour du Fonds Mondial

Certains milieux cherchent à entretenir la confusion autour de la mauvaise gestion des fonds  mis à la disposition du Mali pour lutter contre le paludisme, la tuberculose et le SIDA. Ils font croire que les fonds détournés sont du seul ressort du Ministère de la santé. Ce qui est faux en partie. Le département de la santé n’avait que l’argent des programmes palu et tuberculose.  Mais, les ressources du Fonds Mondial destinées à lutter contre le SIDA étaient logées à la présidence de la République du Mali et gérées directement par le Haut Conseil National de Lutte Contre le SIDA, une structure présidée par ATT lui-même et administrée par son ami, Malick Sène. Certes, l’inspecteur général du Fonds Mondial, le Canadien Guy Bourassa a constaté la mauvaise gestion dans les programmes palu et tuberculose, ce qui a donné suite à l’arrestation de 24 personnes dont 14 sous mandat de dépôt. Le même inspecteur a constaté que la mauvaise gestion du programme SIDA est pire que celle du paludisme et de la tuberculose. Conséquence immédiate: Guy Bourassa a failli être persona non grata au Mali.     

 

 

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