Les assises des jeunes Abeilles s’annoncent comme un véritable choc entre jeunes nantis. Aucune échéance n’est encore définitivement fixée pour ledit rendez-vous, mais les instances appropriées sont entrées de plain-pied dans l’organisation. Réunions et entrevues se succèdent pour réussir des assises apaisées, gage d’unité et de cohésion du Parti de l’Abeille. Celles-ci pourraient tout aussi bien dépendre de la détermination avec laquelle s’affrontent les différents prétendants à la succession du président sortant de la Jeunesse, Lazare Tembelly. Trois figures sont pour l’heure visibles dans l’arène et n’ont l’air d’épargner aucun moyen pour affûter leurs armes. Il s’agit du Dg de la poste, Papou Haïdara, du maire adjoint de Gao, Ben Maouloud, et du jeune député Cedeao élu à Koro, Issouf Aya. La bataille s’annonce rude d’autant que la puissance financière semble très déterminante dans son dénouement. Et pour une fois la jeunesse du Pasj n’est pas assaillie par un débit liasses émanant du positionnement des aînés, elle en est-elle-même débiteur. Au bas mot, l’argent coule à flot dans les instances juvéniles de la Ruche.
Patriotisme à visage ludique
Entre le foot et leur pays, les Maliens ont-ils choisi le divertissement ? Leur passion pour le ballon-rond est sans équivoque. En atteste tout au moins l’engouement massif pour le petit-écran pendant les ligues européennes plus prisées pour leur spectacle, tandis que la désertion de nos tribunes en dit long sur la désaffection du football local. Celle-ci attire certes les foules pendant la présence des équipes nationales sur les arènes continentales et mondiales, mais l’élan patriotique que cela semble traduire n’en est pas moins contrariée par la prépondérance du ludique. Et pour cause, alors que le pays prend feu de toutes parts, du Nord au Centre, aucun épisode macabre ne paraît assez préoccupant pour détourner l’esprit et le regard des concitoyens de leur intérêt pour le jeu, au détriment de leurs concitoyens meurtris et martyrisés par l’insécurité. Le divertissement a ainsi pris le dessus et le Malien en est distrait au risque de reléguer à l’accessoire la menace de disparition qui plane sur leur raison d’être : le pays.
Boubou Cissé a opté pour l’austérité
«Je puis vous assurer de la gestion parcimonieuse des ressources.., ». Ces propos ont été attribués par un confrère de la place au Dr Boubou Cissé, Premier ministre et ministre des Finances, qui ne les a pas encore démentis malgré leur teneur effroyable. En effet, dans un pays en crise depuis 2012 où les services sociaux de base relèvent de l’urgence partout, les hautes autorités persistent dans une rigueur qui jure avec la résilience des populations. En lieu et place notamment de l’utilisation optimale des ressources, l’austérité est devenue la règle au point d’inspirer des questionnements sur l’engagement de l’Etat vis-à-vis du front social et de ses multiples exigences à incidences financières très contraignantes.
Mainassa Danioko et la chicha
La sulfureuse présidente de la Cour constitutionnelle se mêle aussi de chicha. Son intérêt pour ce phénomène de mode apparaît notamment dans une correspondance adressée au maire de la Commune IV pour louer le courage de ce dernier de déployer des mesures contre la consommation de chicha sur le territoire de sa collectivité. Il ne s’agit point d’un produit illicite, mais toute une meute sécuritaire s’est lancée depuis quelques temps aux trousses de ses adeptes, sur fond de présomptions délictueuses. Du coup, à la différence de leurs semblables d’autres municipalités de Bamako, les jeunes de la Commune IV, sous peine de mesures policières, ne sont pas autorisés à exposer leurs parties de chicha à la vue des passants. L’interdiction n’est pour déplaire à la présidente de la Cour constitutionnelle consultée selon toute vraisemblance sur la question. Sauf que Maïnassa Danioko justifie son approbation de la mesure municipale par un argumentaire qui a peu de choses à voir avec le sujet, à savoir : le droit constitutionnel des citoyens à un environnement sain. Le développement est d’autant plus trivial que si le chicha était un polluant aussi dangereux, le «droit à l’environnement» devrait présider à l’interdiction de l’importer ainsi que des chicha-clubs qui pullulent dans la capitale.
La Rédaction