Dans toutes les universités du monde, il y a des professeurs qui sont aimés et d’autres détestés par les étudiants. Toutefois, un paradoxe existe toujours. Tandis que certains de ces enseignants obtiennent le respect de leurs étudiants par leur travail, d’autres par ce même travail et la rigueur se transforment auprès de ces mêmes étudiants en ‘’ véritables Bêtes noires ‘’. C’est le cas aujourd’hui de Mme Coulibaly Bamakan Soucko et le professeur N’tji Idriss Mariko à la Flash.
Au Mali aujourd’hui lorsqu’on est admis au baccalauréat, la première des choses que font les parents, amis et proches c’est de vous adresser leurs félicitations, puis les cadeaux et ensuite cette question « quelle filière comptes-tu faire à l’université ? »
Lorsque vous répondez « lettres », surpris ! Certains vous demanderont ce que c’est ?
d’autres vous demanderont simplement est ce qu’il existe une filière de ce nom ?
Ceux qui la connaissent, notamment les étudiants de la Flash, vous diront tout simplement ceci « Eh en lettres ! Attention car il y a Madame Coulibaly et le professeur Mariko. Ces deux peuvent être irrémédiablement la source de ton échec à l’université ».
Mais, qui sont donc cette Madame Coulibaly et ce professeur Mariko dont plusieurs étudiants et parents se plaignent ?
d’abord Madame Coulibaly Bamakan Soucko est titulaire d’un doctorat. Brillante professeur de littérature française de son état, elle est conseiller technique au secrétariat général de la présidence. Elle est aussi une des rares femmes maliennes à s’intéresser à la plume. Parmi ces écrits, on peut citer « comme un message de Dieu ». Femme militante au sein du parti PARENA, Mme Coulibaly n’est jamais en marge des activités littéraires et didactiques de notre pays.
Le second Professeur, N’tji Idriss Mariko est titulaire d’un doctorat à l’université de Caen et fut ministre de la culture sous Alpha. Le professeur Mariko est l’un des intellectuels à avoir répondu à l’alarme sonnée par le sage Amadou Hampâté Bah (dont il a beaucoup d’admiration). Il a participé à de nombreuses conférences sur le plan national et sous régional. Considéré comme le gardien de la tradition africaine, le professeur Mariko continu a enseigné bien qu’étant en retraite. Il enseigne la littérature orale à l’université de Bamako.
Afin de savoir toutes les raisons qui poussent certains étudiants à crier leur nom sur tous les toits, nous avons recueillis le témoignage de quelques étudiants en lettres.
« Je n’ai rien contre ces deux professeurs. Malgré tout le mal qu’on disait d’eux, j’ai eu 16 avec Mariko et 14 avec Bamakan » témoigne un étudiant en DEUG II.
« Ils sont tous impeccables au cours, mais c’est leur correction qui est remise en cause. Vous verrez le jour de la proclamation des résultats, le nombre d’étudiants qu’ils vont faire redoubler » témoigne une redoublante en DEUG I et non moins victime du DUO N’ti Mariko et Mme Coulibaly.
« Ils n’arrêtent pas de dire en classe qu’ils n’aiment pas les étudiants qui annoncent les idées » martèle un étudiant en DEUG II, frustré par la prononciation de leurs deux noms.
« J’ai peur d’eux, il parait qu’ils sont très durs dans la correction » témoigne un autre étudiant en DEUG I.
S’inspirant des témoignages recueillis auprès de nos interlocuteurs, le constat est sans équivoque. Ces deux professeurs ne sont pas remis en cause pour leur capacité intellectuelle, ni leur aptitude à donner ce qu’un bon étudiant attend d’eux. Ce dont on les reproche, c’est qu’ils sont durs dans leur correction.
Autrement dit, il s’agit d’une question de principe. Un principe que certains étudiants ont du mal a accepté, tant la facilité et la corruption ont gangréné notre système d’enseignement supérieur.
Des enseignants sont détestés, tout simplement, parce qu’ils se battent toute l’année pour nous offrir un enseignement de qualité afin que le mérite soit reconnu et l’échec accepté, tandis que certains sont aimés parce qu’ils nous balancent des notes de complaisance, nous ôtant du coup la culture de l’excellence et l’orgueil du travail.
Une chose est certaine, c’est que les conséquences de ce comportement des professeurs N’Tji Mariko et Mme Coulibaly sont certes désastreuses pour d’aucuns, Mais nécessaires pour le rehaussement de notre système éducatif. Comme le dit couramment notre Directeur de publication « il faut toujours des échecs pour que les réussites aient plus de valeurs », force est de reconnaitre le courage et le patriotisme de ces deux professeurs.
Ne dit t’on pas aussi que la musique adoucit les mœurs, alors nous avons l’ultime conviction que le refrain de ces centaines d’étudiants serviront de repères cette année à nos éminents professeurs.
Est-ce nécessaire de rappeler toutes les souffrances vécues, cette année académique, par les étudiants de la Flash ?
En tout cas, c’est bien d’être rigoureux. Mais, il est aussi bon de tenir compte de certaines réalités dans l’exercice de cette rigueur. Ceci implique qu’en situations exceptionnelles, il faut des mesures exceptionnelles.
Face à une année tronquée, les programmes inachevés et des défaillances administratives, peut-on exiger quelque chose des étudiants ?
MOHAMED SOULEYMANE DIALLO, STAGIAIRE
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