Peu de gens avait souvenance que le 20 Mars est la date commémorative de la Journée internationale de la francophonie. C’était pourtant le vendredi dernier et l’échéance est passée anodine comme si elle n’avait jamais existé. Les ravages du Coronavirus, les inquiétudes et anxiété qu’il suscite – en France au premier chef- sont visiblement passés par là, en faisant nettement ombrage au sentiment de domination par la langue. La moindre allusion n’a été faite à la francophonie, à fortiori l’initiation d’activités et d’instant de communion et de solennité aux fins de magnifier le français qu’on a pourtant jamais manqué de célébrer parce que des humains tombent comme des mouches ailleurs qu’en France. Le Coronavirus aura probablement asséné le coup de grâce à un vecteur de communication et de domination culturelle en panne d’expansion depuis quelques années. La préférence faite à la langue anglaise par le Rwanda en est une illustration et la maîtrise du français est de moins en moins un critère de suprématie dans les pays où il est encore d’usage.
La presse risque de s’amaigrir
En période de pandémie, l’information et les médias jouent un rôle capital dans la protection des citoyens voire dans la préservation des vies. La presse et les autres supports médiatiques constituent en effet des vecteurs de diffusion de l’information sur les évolutions de la maladie, ainsi que de l’information tout court en direction d’un public éventuellement réduite à être moins présent sur ses lieux de fréquentation habituels. Mais force est de constater que les habitudes et pratiques de la presse malienne pourraient la réduire au même niveau que son audience. Et pour cause, les mesures drastiques prises par le gouvernement affectent la principale source d’information des médias, en l’occurrence l’événementiel suspendu à la faveur des restrictions qu’elles imposent. Sans séminaires et ateliers, sans cérémonies officielles publiques, sans manifestations politiques, difficile pour la presse malienne de survivre et de s’adapter à nouvelle cadence, à moins de réorienter son centre d’interêt vers d’autres sujets qui exigent beaucoup plus de sacrifices. Manifestement le phénomène Coronavirus pourrait marquer un tournant.
La Rédaction