Le conclave du Mnla

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Des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), ici photographiés à Kidal dans le nord du Mali. © AFP PHOTO / KENZO TRIBOUILLARD

Le Mnla était en conclave à Kidal du 2 au 4 novembre. Ces concertations ont tourné autour de 3 à 4 points. Le renouvellement des instances du Mnla, la sécurisation des régions du nord du pays, l’éducation à Kidal, l’accord pour la paix. Les délégués sont venus de l’intérieur et l’extérieur du pays. À l’ouverture des travaux, Billal Ag Chérif, le président du Mnla, a invité ses frères de la plateforme à la paix et la cohésion sociale. Pour lui, les populations sont fatiguées et veulent avoir afin les dividendes de l’accord pour la paix et la réconciliation. Cette rencontre intervient une semaine après le décès du premier vice-président du Mnla Mahamadou Djeri Maïga et à la veille des concertations régionales sur le découpage territorial.

Sans sécurité

Gao, le 31 octobre. Huit personnes des fractions Imghad et Ihayawan ont été arrêtées avec armes et munitions par les Fama au quartier Château. Transférées à la gendarmerie, elles ont été relaxées mais sans leurs armes. Toujours à Gao, le véhicule du chef de la douane du poste de Labbezanga a été la cible d’un braquage le mardi 30 octobre, vers 17h, entre Nonia et Bara, sur la route de Gao. Les bandits à motos ont fait descendre la victime de sa voiture avant de le dépouiller de tous ses biens. Les bandits ont pris la fuite après leur forfait.

Énième tentative

Le processus de DDR sera accéléré ce 6 novembre. Dans le quotidien L’Essor, le directeur de cabinet du gouverneur de Gao, Cheick Fanta Mady Bouaré, a annoncé que le lancement officiel du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) accéléré des combattants du Mécanisme d’opération et de coordination (MOC) de Gao aura lieu le 6 novembre à Gao. Il concerne aussi les régions de Tombouctou et Kidal. Le général Mamadou Coulibaly a dit que son rôle est de dresser une liste des éléments constitués des parties signataires du processus de l’Accord d’Alger de 2015. Il s’agit du gouvernement, de la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et de la Plateforme. Le quota de chaque partie est de 200 éléments. Le général Coulibaly a annoncé que les tentes de cantonnement sont déjà disponibles ainsi que deux ambulances.

 

 

 

Concertation inclusive

Il me semble que le Projet de redécoupage administratif est en lien avec l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Si tel est le cas, il urge que le président de la République initie un dialogue inclusif avec l’ensemble de toutes les forces vives de la nation avec comme idée directrice la demande in fine de l’avis du peuple malien sur ledit accord. Toute démarche excluant l’avis du peuple sur des enjeux aussi fondamentaux que ceux relatifs à la forme républicaine, à laquelle il aspire, est contre-productive et risque de faire apparaître, aux yeux des Maliennes et des Maliens et de l’histoire, que le président de la République est le principal artisan de la partition du pays. Et cela pour la sauvegarde d’un poste ! Le projet de redécoupage administratif risque de créer les conditions de l’érection d’un apartheid au Mali. Cela est inadmissible ! Devant l’importance des enjeux et de la survie même du Mali, sous une forme républicaine moderne et souhaitable, il me semble que l’avis des Maliens importe davantage que celui de l’Occident dont le but ultime est la partition du pays. Il me tardait de le dire, mais c’est fait maintenant ! Ousmane Wane.

À vous de juger

Service de réanimation et de soins intensifs de l’hôpital le DANTEC à Dakar. Les patients du lit 4, dans la salle 2, meurent tous les jours à 7h du matin, quel que soit leur état. Désemparé, le corps médical tient une réunion d’urgence et décide de percer le mystère. Aucune piste n’est écartée. Sorcellerie, malédiction, coïncidence… Le lendemain matin avant l’heure H, tous espionnent par les fenêtres. Les uns tenant bible ou coran, d’autres des croix et même des gourdins. Les plus sceptiques s’apprêtant à transporter le brancard du prochain cadavre vers la morgue. Puis, la porte s’ouvrit et Mam NDIOBA du service de nettoyage fit son entrée, munie de balais, serpillières et autres. Elle débranche machinalement l’appareil d’assistance respiratoire du lit 4 et branche le chargeur de son vieux Nokia 3310 dans la prise. Si vous pensez que l’éducation coûte cher, essayez le prix de l’ignorance.

Méditation

Albert Einstein disait ceci : «Le monde est dangereux à vivre non pas à cause de ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire.» Puis Desmond TUTU ajouta ceci : «Si tu es neutre en situation d’injustice, c’est que tu as choisi le camp de l’oppresseur». Et Martin Luther King  a affirmé ceci : «Notre vie commence par s’arrêter le jour où nous gardons le silence sur des choses graves. Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants, mais l’indifférence des bons…puis, à la fin, nous nous souviendrons, non pas des maux de nos ennemis, mais du silence de nos amis.»

Au nom des siens

«Suite au rappel de l’âme de notre frère Dr. Cheich René Sidibé à Allah, Le Miséricordieux, dans la nuit du 27 octobre 2018, les funérailles furent organisées le vendredi 26 octobre 2018 dans la famille Sidibé au Badialan 1. Notre famille est encore submergée d’émotions face au flot ininterrompu de soutiens et de compassions de toute la nation malienne. Au nom de toute la famille Sidibé et alliés, et en celui des Forces Alternatives pour le Renouveau et l’Emergence et du NPP, je remercie le Président de la République, le Premier ministre et son gouvernement, les chefs des institutions républicaines, les collaborateurs, les voisins, amis et parents, les médecins et l’ensemble des travailleurs socio-sanitaires, ainsi que toute personne ayant eu une pensée pour nous. Que tous et toutes soient assurés de ma reconnaissance éternelle et de celle des miens. Puisse le Tout-Puissant nous agréer de ses bienfaits ici et dans l’Au-delà. Amin.» Modibo Sidibé.

«On s’en fout»

Pendant que le tout-puissant Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga fait du boucan sur l’ORTM, les terroristes dictent leurs lois dans le cercle de Banamba, à 150 kilomètres de Bamako. À Banamba, depuis le mercredi 24 octobre 2018, les jihadistes tournent dans la zone. À ce jour, 26 écoles dans les communes de Sebété et Toubacoro ont été fermées par des groupes terroristes se réclamant de la Qatiba d’Ançardine du Macina d’Ahmamadou Koufah. Le vendredi le 02 novembre, ils ont prêché dans 22 villages (chaque village 3 prêcheurs) : ils étaient sur des motos Sanili et étaient armés de kalachnikovs. Consignes très claires : quiconque ouvrira les écoles sera identifié et traité comme mécréant et tué. Une dizaine d’enseignants ont déjà quitté la zone par peur de représailles. Le gouvernement doit réagir très vite avant que ça soit trop tard.

Ils refusent les règles

Le Trésor public a payé plus de 25 milliards de Fcfa sur 32 milliards et attend les justificatifs pour payer le reste. L’ensemble des promoteurs des régions ont été payés. Une bonne partie des promoteurs de Bamako refusent de présenter des justificatifs au Trésor public pour un montant de 6,6 milliards. Ils comptent se faire payer sans justificatifs. Au département de l’éducation, on soutient : «Il ne s’agit nullement de tension de trésorerie, mais de moralisation des dépenses publiques, un exercice auquel les promoteurs ne veulent visiblement pas se soumettre». Selon certaines indiscrétions, l’instrumentalisation de cette question viendrait de certains élus à Bamako, qui sont eux-mêmes propriétaires d’écoles privées. En refusant de fournir les justificatifs demandés, ils  comptent mettre la pression sur le chef du gouvernement afin qu’ils puissent être payés.

GTM, le médiateur !

Ce n’est plus un secret : le général Moussa Traoré, ancien président du Mali, est devenu le médiateur entre Ibrahim Boubacar Keita et le Chérif de Nioro. Ça fait quelques jours que l’information circule sur une éventuelle visite d’excuses d’IBK chez Bouyé. Après l’échec de la première tentative, la seconde est en cours de préparation. C’est pour cela que Moussa Traoré est arrivé le jeudi 1er novembre au matin à Nioro du Sahel, pour tenter une nouvelle médiation entre le Chérif Mohamed Ould Cheickne et le président IBK. GMT réussira-t-il cette fois-ci dans cette mission qui lui a été confiée par son allié IBK ? La question mérite d’être posée car l’ancien dictateur déchu avait échoué dans sa première tentative de réconcilier Bouyé et IBK. Selon des sources fiables, ce dernier a complètement perdu le sommeil à cause de sa brouille avec le saint homme de Nioro du Sahel. À suivre.

La grève des 100 jours

«Après 100 jours de grève dans l’honneur et dans la dignité, les dignes et loyaux magistrats du Mali ont décidé sagement et magistralement de suspendre leur grève inédite. Sur le volet sécuritaire, des avancées consistantes sont obtenues. Sur le volet financier, la famille noble et digne s’en remet à la sagesse du président de la République du Mali. L’assemblée générale a pris cette décision en toute sagesse et par civisme ou patriotisme. Tous les magistrats sont à saluer vivement pour leur résistance, leur courage, leur sens élevé de responsabilité et du devoir bien accompli. Tous les syndicalistes méritent nos congratulations, nos très chaleureuses félicitations pour le gros travail abattu dans l’honneur et dans la dignité».

Enlèvement évité de justesse

Léré le 1er novembre, vers 18h 30 minutes, une tentative d’enlèvement du véhicule (occupé par 4 éléments) de relève de la Garde nationale échoue. Les 3 assaillants armés de PM étaient sur une moto et étaient arrivés à 400m du check-point. Bilan : 2 blessés. Il s’agit des gardes Boubacar Fofana (blessé grave-fracture au bras droit) et Daouda Sangaré, chauffeur, blessé à la poitrine. Une  fillette de 3 ans a été blessée à la tête à cause des tirs essuyés par les éléments du check-point. Les assaillants ont pris la direction sud-ouest. La même nuit, entre 22h et 23h, des forains de retour de N’Daky à bord de 5 véhicules ont été attaqués à Tawalate par un groupe de jeunes armés sur une dizaine de motos. Les forains ont été dépouillés, les véhicules enlevés.

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