L’amusement secouru

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Mali: visite du chef d'Etat-major de la Minusma à Kidal

Le vendredi 5 février 2016, le camp de la Minusma a été attaqué par une voiture piégée, mais ce sont les Fama qui ont infligé une correction remarquable aux 6 jihadistes auteurs de cet acte. 4 ont été tués, 2 ont échappé et 2 autres suspects ont été arrêtés par les Fama. Autant dire que l’amusement a gagné les casques bleus. Et les soldats de la mission onusienne au Mali doivent nous dire maintenant la raison de leur présence au Mali. Ils sont gagnés par l’amusement comme ceux qui, à partir de leurs bureaux à Bamako, essayent de nous donner des leçons de journalisme. Un d’entre eux a eu le culot de nous répondre suite à notre brève titrée «une équipe de nuls». Au  lieu de nous prouver le contraire, il nous parle de leur conférence de presse hebdomadaire des jeudis, tentant de nous convaincre alors que lui-même n’est jamais allé sur le terrain. Ce sont ces grosses têtes vides à l’amusement qui décident et commandent un monde de bureaucrates. Ils n’ont jamais misé sur l’armée malienne, mais de plus en plus, ils se rendent compte au moins que les Fama maîtrisent le terrain ; ils ont compris aussi que ce sont des soldats qui n’ont pas peur de mourir. Mieux, ils sont patriotes. Plusieurs faits sont là pour illustrer : Radisson, Biblos, et Tombouctou. N’en déplaise aux journalistes amuseurs de l’amusement tapis dans des bureaux à Bamako.

Crash évité

Le moteur droit d’un avion de la Minusma s’est arrêté entre Gao et Tombouctou, le 26 janvier 2016. L’avion a pu atterrir en urgence à Tombouctou. L’avion en question s’appelle Sable, ce fut effroyable pour les passagers qui étaient à bord. Pendant les 20 minutes de choc, certains passagers essayaient de faire des messages, des «textos» à leurs parents ; les plus attentifs ont pris des photos et des vidéos. C’est un autre avion qui est venu chercher les passagers qui étaient à bord. Ce sont les pilotes seulement qui sont restés dans l’avion à problème. Ils sont même repartis plus tard, mais sans les passagers qui ont eu peur et personne ne voulait rester, malgré le fait que la panne a été réglée. Si l’avion Sable a été réparé par ses pilotes, c’est un Antonov qui a ramené les passagers rescapés à Bamako. Ce fut un grand soulagement. Oui, un grand soulagement pour tous les passagers, mais personne n’a parlé de ce crash évité, y compris les amuseurs communicateurs basés à Bamako. Mais, si une petite chose arrive du côté des Fama, ils sont les premiers à filer l’information à la presse internationale. C’est ça aussi le côté caché de ces faux soldats du micro.

Tué par balles à Ségou

Avant l’ouverture du Festival sur le Niger à Ségou, le corps d’un jeune homme du quartier Mission a été retrouvé sur un chantier inachevé. Il aurait été assassiné par des bandits, selon certaines personnes. Alors qu’il était parti arroser des briques sur son chantier. Mais selon une source sécuritaire, le jeune tué dans le quartier Mission était un drogué et recherché par les forces de sécurité de la ville. Lesquelles sont venues le chercher en famille afin qu’il puisse répondre de leur convocation. Il agressera à cette occasion l’un des policiers avec un couteau. Comme il était armé et ne voulait pas se rendre à la demande des forces de sécurité, après des tirs de sommation, celles-ci ont ouvert le feu sur le jeune homme. Qui, en essayant de riposter, a été atteint par une balle qui l’a tué. Cet incident s’est produit à la veille du Festival sur le Niger et était sur toutes les lèvres à Ségou.

«La moto qui fait peur»

Malgré la situation d’insécurité dans laquelle se trouve le pays, certains jeunes ne veulent rien comprendre. Ils n’ont rien changé dans leur comportement de tous les jours. Après la cérémonie d’ouverture du Festival sur le Niger, un jeune ségovien roulait à moto dont le bruit ressemblait étrangement à des tirs de fusil. Il a fait le tour de la ville avec sa moto. Du coup, les populations de Ségou ont eu très peur. Les parents les plus lucides ont fait entrer leurs enfants, petits-fils ; le temps de chercher à comprendre ce qui se passait. Ce n’est que le lendemain que les habitants de Ségou ont compris que c’était le bruit d’une moto. Les responsables des hôtels ont ressenti la conséquence de ce bruit, car certains clients ont quitté les hôtels sans chercher à comprendre. Des militaires occidentaux sont les premiers à vider un hôtel de Ségou. Avant de faire leurs valises, ils ont fait allusion au bruit du moteur de la moto. Certains habitants de Ségou estiment que le propriétaire «de la moto qui fait peur» doit être arrêté.

Débordement

Prévue pour être une édition spéciale, la 12ème édition du Festival sur le Niger a connu des débordements. Les organisateurs avaient invité 100 personnes, mais ils se sont retrouvés avec de plus de 200 personnes. Les deux sites retenus cette année, c’est-à-dire le village du Festival et le centre Korê ont tous été débordés. Les hôtels ont fait leur plein comme d’habitude. Certains hôtels disent avoir reçu plus de monde que lors des éditions précédentes. Les jeunes venus des différentes régions du Mali, comme Sikasso, Mopti, Kayes et le district de Bamako, étaient plus en nombre. Ils se sont dirigés vers le site du concert au niveau du village du Festival, mais il n’y avait pas de place pour tous. Les organisateurs, pour des raisons de sécurité, avaient fermé les portes, parce que le spectacle était gratuit. C’est pour des raisons sécuritaires que certaines dispositions ont été prises. S’il y avait du monde, il faut cependant reconnaître que le Festival a été un véritable manque à gagner pour les acteurs du monde informel. Les vendeurs locaux, les artisans, les petits commerçants n’ont rien gagné. Tout comme ceux qui donnent leurs villas et autres concessions en location. Idem pour les taxis motos et les taximen qui ont souffert, car ils étaient bien loin de leurs recettes des éditions précédentes.

 

Tradition respectée

En 12 éditions du Festival sur le Niger de Ségou, 12 conférences de presse pour Malick Sène et son staff du Haut conseil national de lutte contre le sida, avec l’appui de l’antenne de Ségou. Chaque année, Malick Sène fait le point de la lutte contre le sida au Mali. Avant, le point focal de l’antenne régionale de Ségou fait des dépistages ; sensibilise les festivaliers, car le Haut conseil de lutte contre le Sida est un partenaire du festival. Sur les 17 millions de Maliens, 100 mille ont le sida. La lutte contre le sida vise désormais l’élimination de la pandémie dans le monde à l’horizon 2030. Pour atteindre cet objectif, plusieurs mécanismes ont été mis en place avec le soutien des autorités, car l’élimination du sida à l’horizon 2030 est avant tout un engagement des chefs d’Etat. Aujourd’hui au Mali, le sud a le taux le plus élevé à cause des zones d’orpaillage qui sont de véritables zones de transhumance humaine. Les zones de conflits viennent en 2ème position, alors que les couples stables (homme et femme mariés) sont les plus exposés contrairement aux professionnelles du sexe, aux petites vendeuses et autres chauffeurs. Malick Sène a demandé aux gens d’aller faire le dépistage afin de leur faciliter le travail. Le chef d’antenne de Ségou Bourama Touré a mis l’accent sur les actions menées, tandis que la représentante de l’ONU a souhaité l’atteinte des objectifs à l’horizon 2030. Le sous-préfet de Ségou Mamadou Tembely a demandé aux jeunes d’être vigilants et de se faire dépister.

Merci Madame Daffé

À Ségou, la parole est sacrée ; on est esclave de sa parole. Et dans tout cela, c’est le respect de la parole donnée qui est le plus important. Daffé Nina Togola bien qu’étant notre cousine à plaisanterie respecte sa parole. À toutes les éditions du Festival, elle donne des pagnes à la presse privée. Que le festival soit en format réduit, grand ou spécial, la moitié de Mamou Daffé est au rendez-vous ! Cette année, elle a encore offert des tissus imprimés aux couleurs du Festival aux journalistes de la presse privée. Nous lui disons merci. Nina, comme l’appellent ses intimes, est une femme qui suit de près les différentes éditions du festival ; elle est aussi une excellente conseillère pour son mari. Certes elle n’est pas visible, mais beaucoup de gens lui remontent des remarques et suggestions qu’elle partage avec son mari. Cette brave dame est un pion essentiel. À la différence de beaucoup de femmes, elle ne se montre pas toujours aux côtés de son mari. Non, elle reste efficace dans l’ombre d’un mari qui est au four et au moulin pendant tout le festival. Nina est la belle illustration de cet adage qui dit : «derrière tout grand homme, se cache une brave femme».

 

 

 

Harber casse sa pipe

Un pan du patrimoine immatériel de Tombouctou s’est écroulé dans la nuit du vendredi 5 février 2016  vers 23h45.  Harber Haddou  fut coiffeur, barbier, muezzin de la grande mosquée et surtout ordonnateur et organisateur des cérémonies collectives de circoncision. Il a circoncis pendant 60 ans des milliers de gamins tombouctiens et les initiait pendant 15 jours à leur entrée dans la vie et leur disait des poèmes, des chants aujourd’hui abscons car dans un langage ésotérique. Harber Haddou était un homme de foi. C’est lui qui, pendant les dures épreuves de l’occupation jihadiste, regardait les jihadistes avec mépris. Il n’a jamais douté un seul jour que Tombouctou se sorte de cette situation. Pour lui, l’occupation jihadiste était un passage obligé, durant lequel chacun devait tirer ses leçons, enseignements. Sa sincérité, son franc-parler et son calme olympien ont fait de lui, un homme de confiance dans la ville de Tombouctou. Lui qui disait que la vie d’un homme est comme le lever et le coucher du soleil, est décédé à la grande surprise de tout le monde. Haber Haddou avait 82 ans et laisse derrière lui deux veuves, plusieurs fils et petits-fils et un monde triste. Que son âme repose en paix.

Le vendredi de Tombouctou

On dirait que les jihadistes n’attaquent que les vendredis : vendredi 13 novembre 2015, les attentats de Paris ; vendredi 20 novembre 2015, attentat à Radisson Blu de Bamako ; vendredi 15 janvier 2016, attentats à Ouagadougou ; vendredi 5 février 2016, attaque à Tombouctou. Le bilan est de 5 morts, le commandant du bataillon ALFAROUK a été tué suite à une fausse manœuvre. 6 blessés dont 2 civils. Il faut cependant saluer le courage et la bravoure des Fama qui sont intervenues seules. La menace était là depuis qu’un véhicule suspect a forcé le check-point de Kabara. Les populations qui devraient contribuer par l’information ne l’ont pas fait. Cet acte pourrait être aussi la réponse des extrémistes qui sont contre la réhabilitation des mausolées ou s’opposent à la mise en place de la coordination pour la patrouille mixte dont une délégation séjourne actuellement à Tombouctou. L’armée malienne a rendu hommage au commandant Karim Niang. Stratège et dévoué axe central de toutes les opérations au nord : Gao en 2013, Kidal en 2014, et récemment à Tombouctou au-devant du GTIA ALFAROUK. C’est en présence du ministre de la Défense qu’un dernier hommage lui a été rendu. Dors en paix mon commandant Karim Niang. L’attaque de Tombouctou a été perpétrée par six individus de teint noir. Deux ont échappé et quatre sont morts. Leurs dépouilles sont à la morgue de l’hôpital de Tombouctou.

Plus de 900 milliards de Fcfa

C’est ce que l’on appelle pulvériser les records et repousser les limites. Sonatel-Orange, depuis longtemps fidèle à un certain rituel, s’apprête à annoncer un chiffre d’affaires phénoménal qui devrait dépasser les 900 milliards de francs Cfa pour l’exercice 2015. Ce nouveau bond de l’opérateur historique sénégalais et de son partenaire dit stratégique Orange englobe les résultats des filiales malienne et bissau-guinéenne. La part du marché sénégalais dans ce CA est également en hausse et continue puisqu’elle devrait approcher ou dépasser la moitié du CA, soit autour de 500 milliards de francs Cfa. En comparaison, on rappelle que le chiffre d’affaires du groupe pour l’année 2014 était d’un peu moins de 817 milliards de francs Cfa environ. Orange Mali est à combien de milliards de Fcfa ?

Il ne faut pas se faire d’illusions…

Le Gatia n’est et ne sera jamais représentatif de l’armée nationale régulière et loyaliste. Longtemps soutenu par le peuple malien, le Gatia ne saurait représenter l’armée malienne, ni se substituer à elle. Surtout qu’il a lié, depuis un moment, amitié avec les groupes armés indépendantistes dans le cadre d’un accord signé entre eux groupes armés (plate-forme/CMA et autres). Cette entrée à Kidal ne peut être que le couronnement de ce document signé entre groupes armés rivaux dont le gouvernement ne connaît même pas la teneur. Posez-vous les questions suivantes : -Pourquoi il n’y a pas eu le moindre coup de feu s’ils étaient réellement des ennemis comme beaucoup le pensent ? –Pourquoi, il y a si peu de temps, il (Gatia) tentait de rentrer à Kidal sans jamais y parvenir après avoir pris la ville de Ménaka, Anéfis et d’autres localités du Nord ? Il ne faut pas se faire d’illusions, il se trouve que, maintenant, les groupes armés (indépendantistes ou pas) se côtoient dans la plus grande amitié et ne sont plus ennemis les uns des autres, comme hier. Les éléments du Gatia sont aussi chez eux à Kidal, alors en frères avec les autres groupes armés de Kidal, je veux citer le Mnla, le Hcua, le Maa (branche indépendantiste)… Alors, chers concitoyens, pour manifester toute notre joie, notre souveraineté par rapport à Kidal, il faudrait encore attendre le jour où notre armée, la nationale, la régulière fera son entrée à Kidal. On ne doit sous-traiter sa sécurité et sa défense quand on dispose soi-même des forces de défense et de sécurité.

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