La décision des autorités de soumettre la Charte de Transition à la relecture du CNT n’a pas suscité que des suspicions de malveillance. En plus d’y voir l’opportunité d’un tripatouillage à des fins pouvoiristes, les sceptiques et contempteurs de la démarche soulèvent aussi la légitimité du mécanisme et du schéma choisis pour la relecture du second texte fondamental. Selon eux, l’élaboration de la Charte de Transition émane d’une entité populaire de plus grande envergure représentative que l’organe auquel sa relecture est actuellement dévolue. Allusion est ainsi faite aux concertations nationales constituées d’acteurs de divers horizons tandis que le CNT est formé de membres désignés par décret du président de Transition. C’est ainsi que les protestataires du Cadre d’échanges des partis et regroupements de partis se sont fendus d’une vive contestation de la démarche auprès du CNT. Histoire sans doute de conforter la décision de cette entité de ne plus reconnaître les autorités de la Transition à compter du 27 février prochain.
Quid de l’exportation du coton malien ?
Alors que les sanctions de la Cedeao battent leur plein, les regards ne sont visiblement rivés que sur les seuls besoins de consommation et l’accès des consommateurs maliens aux produits importés. Sous le boisseau est ainsi passé un aspect tout aussi crucial de la fermeture des frontières : l’acheminement des produits d’exportation. Pour l’or, premier produit d’exportation, peu de soucis à se faire pour les multinationales qui ont plus d’un tour dans leur cas. Par contre, le coton, qui ne représente certes que 7% des exportations du pays, fait figure de produit très stratégique en passe de se heurter à une double équation. Primo, les acteurs du secteur s’interrogent et éprouvent beaucoup d’inquiétudes quant aux effets de l’embargo sur la fluidité des exportations du coton malien -dont la production record de la campagne écoulée pourrait ainsi ne pas générer les devises. Secundo, aux difficultés d’honorer les engagements de livraison aux destinations respectives pourrait se greffer l’équation d’acquérir les volumes d’intrants nécessaires pour la campagne à venir si l’embargo devait persister. Les autorités pourraient néanmoins miser sur le port de Conakry à la capacité de stockage peu rassurante pour l’heure.
Le groupe de dialogue du Mali récusé par la Cedeao
Mis en place par les autorités de Transition il y a une semaine environ, un groupe de travail conçu pour prendre langue avec la Cedeao et dégager un schéma de sortie de crise est sur le point de mourir de sa belle mort avant même que de naitre. Sous la houlette du ministre des Affaires Étrangères, Abdoulaye Diop, le format serait d’ores et déjà vivement contesté par ses principaux interlocuteurs. Il s’agit des instances communautaires qui estiment, selon nos sources, qu’il ne revient pas au Mali d’en prendre l’initiative mais bel et bien à l’institution sous-régionale d’enclencher tous les processus de dialogue devant conduire à l’élaboration d’un chronogramme de la Transition. C’est dans cette optique qu’une nouvelle délégation de l’institution sous-régionale est attendue, selon nos sources, cette semaine, à l’initiative des chefs d’Etat très jaloux de leurs prérogatives supranationales. Le nouveau président en exercice de l’Union Africaine l’avait d’ailleurs martelé à l’envi que c’est à la Cedeao qu’il reviendra de prendre la main dans tous les cas de figure en vertu du principe de subsidiarité.
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