La semaine dernière, sur le vol le menant de Bamako à Strasbourg, notre très cher général président bien-aimé était un homme heureux. ATT s’en allait discourir devant les euro-députés. Il était dans son élément à bord avec une cour d’obligés qui lui faisaient des éloges incroyables, rapporte un mouchard. « Vous êtes le 3ième chef d’Etat africain invité à parler devant eux depuis la naissance du parlement », ou « Vous allez les impressionner, ils vous adorent déjà ! » ou « Vous êtes une référence de sagesse et de modération en Afrique, ils vous écouteront », etc. Le général souriait et jouait au modeste qui ne fait que son devoir. Personne n’a osé demander au président s’il avait l’intention de parler un français un peu plus potable ou de cesser de tutoyer ses hôtes de marque …
José Bové du cirage
L’altermondialiste moustachu José Bové et le général (en retraite anticipée) des parachutistes de Djicoroni sont devenus amis à Strasbourg. Le tonitruant « paysan » de Navarre, devenu député européen, plastronne désormais aux côtés des politiciens professionnels qu’il vouait jadis aux gémonies. Et l’ami d’Aminata blablabla Traoré (ex-ministre de la Culture du Mali) a vite appris sur les bancs. Ne tarissant pas de flatteries sur le rôle et la place de notre très cher général président bien-aimé sur la scène mondiale, il cite le Mali en exemple de bonne gouvernance. Et croit savoir que le pays de Soundiata marche triomphalement vers l’industrialisation. Apparemment, personne n’a eu l’idée de lui refiler les rapports du Vérificateur général.
Après son speech que les thuriféraires disent « historique » au parlement européen, ATT a fait un saut à la mairie de Strasbourg pour ressortir son arlésienne : le « tramvaï » de Bamako selon sa prononciation. Un « expert » français des transports publics sous les bananes nous raconte que ce sera un tram sur pneumatique, plus silencieux et plus aisé à manipuler. Selon cet « expert », le boulevard du Peuple serait le « poumon économique de Bamako ». On attend la prochaine bronchite. Et dans la pure tradition d’improvisation ATTiste, ce ne sera plus un trajet Est-Ouest mais Nord-Sud dans notre capitale et ce, sans tenir compte de toutes les « études » faites. Il voit le tramvaï partant de Kati jusqu’à Koulikoro. Il ne dit pas ce qu’il a contre les gens de Banamba ou Dioïla. A ce rythme, le tram commencera son trajet à Kidal pour se noyer dans le Djoliba à Nyamina.
Tout au long du crépuscule, mercredi soir, personne n’a vu un début de bout de croissant lunaire dans le ciel du Mali. Puis, vers 22 h, la rumeur court à Bamako que la lune aurait été aperçue à Mopti. Les Bamakois de conclure que le régime ne veut pas d’une grande prière un vendredi et cela à cause d’une superstition tenace dans certains milieux. Le prêcheur Haïdara s’est bien défaussé sur les voyeurs de lune : « Moi, je n’ai rien vu. S’ils disent le contraire, nous allons les croire et prier. Et s’il s’agit d’un pieux mensonge, Dieu s’occupera d’eux ! » Et il paraît que Djahanèmè Malick ne badine pas avec ce genre de fabulateurs. Allez hop, un coup de marteau !
Le fils indigne
Le fils d’une très haute personnalité du Mali est devenu une véritable honte pour son géniteur. Son père l’a inscrit à l’école privée, il lui a offert les meilleures fringues du monde, une voiture avec chauffeur pour déposer le raté à ses cours, des vacances où il veut sur la planète, de l’argent de poche et tout ce qu’il est possible d’imaginer. Rien à faire : le petit est devenu un alcoolique invétéré doublé d’un vaurien et d’un escroc de haute voltige. Le lascar passe la nuit dans un hôtel bar situé en face du commissariat du 5ième arrondissement à Lafiabougou et rentre aux aurores à la maison, souvent le pantalon souillé. Le père veut le chasser enfin du domicile. A notre avis, le fils devenu baba commandant ne fait que réclamer son dû !
L’arche de Tapo
Des pluies diluviennes ont provoqué d’importants dégâts à Sikasso. Plus de 25 maisons en banco écroulées, des centaines de millions de pertes en biens matériels et une eau souillée qui ne veut pas partir risque de provoquer choléra et dysenteries. Tout le monde connaît la cause des problèmes : constructions anarchiques, égouts bouchés par des résidents ou des commerçants, lits des lacs occupés, etc. Le gouverneur du bled, Mamadou Issa Tapo, s’est rendu sur place pour « constater les dégâts » selon la phraséologie administrative habituelle. Et, dans la continuité de la tradition coloniale, il a martelé : « Ce n’est ni le gouverneur ni le maire qui viendra curer vos caniveaux, il faut vous prendre en mains ! » En dehors donc des tenues d’apparat de la République et des avantages liés à sa fonction, le gouverneur reste au sec et n’a rien à cirer des préoccupations de ses administrés.
Bataille pour un mec
Néné Soumano et Fati Kouyaté (fille de Tata Bambo) sont des « chanteuses » et des coépouses. Leur mari commun serait un certain Badian, très populaire dit-on du côté de certaines jouvencelles du faso. Le jour de la fête de l’Aid el Fitr (fin du ramadan), les deux se sont retrouvées sur un plateau télévisé. Les quolibets, moqueries et médisances n’ont pas tardé à s’étaler en plein jour, surtout quand Néné Soumano, cornaquée par une « amie » narcissique et adepte du paraître, s’est mise à débloquer ferme sur l’amour qu’elle porte à son époux. Les deux n’étaient pas loin du crêpage du chignon. Quand on est coépouses, le pardon n’existe pas, même les jours où Allah décrète une trêve, il faut revendiquer son tour de lit. Astafourlaye dè !
Les 3 anormaux
Le mois de ramadan est fini. Nous avons jeûné et prié dans la joie et la communion des cœurs. Un ami d’Option, allé fêter en famille à Koutiala, est amer : « J’ai pris un car de Bittar. J’ai payé le plein tarif. Je pensais au moins que le chauve allait nous offrir un peu du thé de son patron Ahmed Diané Séméga. Rien. Il y a des gens dans ce pays qui sont vraiment méchants. Du thé pour 11 millions et ils ne donnent rien aux miskines. Nenni ! Nous sommes sortis bredouilles du car qui faisait toujours cet étrange bruit ressemblant à un concert de casseroles ! » Quant à nous, nous refusons toujours de croire que Séméga a sifflé seul ce stock de thé. Laissez-nous au moins de vérifier que ce n’est pas la surconsommation de ce nectar qui a rendu Jeamille Bittar chauve !
S.O.S. Babani
Il paraît que la « chanteuse » originaire de Ségou, Babani Koné alias Fatoumata alias Sirani alias Hadja, veut prendre du recul par rapport à son métier depuis qu’elle est revenue de la Mecque. En pédalo ? Mère, grand-mère et pèlerinageuse émérite, elle n’a plus envie de se déhancher comme une nymphe devant des mâles libidineux. Un fidèle de Chériffffouuuuu iiiis cooooool jure cependant que sa prise de distance n’a rien à voir avec Chéché Dramé qui ne manque aucune occasion privée de la crucifier. Peu importe les raisons de ce recul, nous sommes juste heureux de ne plus l’entendre et souhaitons que d’autres « artistes » empruntent la même voie de la sagesse. Nous aurons enfin Djénéba Seck, Bako Dagnon, Nahawa Doumbia… à nous seuls. Qui est le plaisantin qui a cité Oumou Sangaré ?
Alain Girouette
Le loser émérite, Alain Giresse, dont les restes ont été récupérés par les tocards de la Fédération malienne de football, vient de perdre son premier match officiel contre … le Cap Vert. Le genre d’équipes nationales auxquelles les vrais joueurs maliens filaient des 6-0 sans une goutte de sueur sur le front. Les grosses bedaines de la Femafoot, peu importunées par cette honte, passent plutôt des coups de fil à leurs amis des médias pour leur demander de ne pas être « trop méchants avec Giresse » et de lui donner une chance. Entre perdants sans cœur et sans volonté, l’ambiance est toujours bon enfant et l’ambition une chimère. Prochaine défaite, contre …le Tonga.
Le maîtrisard bamakois
C’est un jeune homme de 23 ans, fier de sa maîtrise en droit qu’il proclame urbi et orbi. Le 08 septembre dernier, il se rend dans un centre de perception et déclare à la guichetière : « Mme, comme que j’ai une maîtrise en droit, je suis jeune, j’ai demandé une bourse pour le doctorat en France. Et j’ai besoin d’une timbre de 500 F pour la coller à ma demande. » La guichetière de répliquer fièrement : « J’ai ici un timbre de 500 F qu’on appose. Et vous n’aurez aucun doctorat en France avec votre comme que. » C’est trop méchant de mettre en doute le niveau des étudiants maliens. Le jeune homme est simplement un timbré du droit public.
Secret diplomatique
C’est une blague qui circule dans le milieu diplomatique en Suisse : « Dans quel pays du monde construit-on des palaces avec des moustiquaires imprégnées destinées aux pauvres ? » Au Mali, rigolent les facétieux. Les malappris se paient la tronche de notre ambassadeur à cause du scandale lié au vol de l’argent du Fonds mondial de lutte contre le palu. Nos vaillants fonctionnaires impunis se moquent de la réputation du Mali. Bon, c’est vrai que la carte du Mali a la forme d’une banane, mais les Suisses sont les premiers hébergeurs des voleurs de pauvres du monde. Entre filous, un peu de respect quand même !
Le Code Dioncounda
Le mathématicien et titulaire du perchoir, Dioncounda Traoré, est un esprit cartésien. Il raconte maintenant à ses visiteurs que tout l’épisode du Code satanique de la famille fut un malheureux malentendu. « Avec la concertation et l’écoute, nous sommes arrivés à un texte consensuel qui passera sans problèmes » rapporte-t-il sans jamais se départir de ce sourire flegmatique qui lui donne l’air plus intelligent que toute la terre d’Allah. Un des rédacteurs de la nouvelle mouture nous précise que Dioncounda a participé épisodiquement aux travaux, tenant à marquer son intérêt personnel pour la cause. Le plus réconfortant dans cette affaire, c’est de voir que l’homme qui avait rassuré ATT en 2009 à l’effet que le Haut conseil islamique n’est capable de rien, est devenu modeste. Il a compris que c’est lui qui n’est capable de rien dans ce dossier, sinon se soumettre. On fait appel à Haïdara qui obligera le professeur à crier : Atakbir ?
Le futur ministron
C’est le Secrétaire général d’un ministère épinglé régulièrement par le Végal qui se répand auprès de ses amis en racontant qu’il sera ministre dans le prochain gouvernement. Et quel ministère ? La santé ou, dans la pire hypothèse, la Solidarité sociale et les personnes âgées. Il tiendrait cette assurance de la bouche même du grand manitou de Koulouba qui veut le récompenser pour son aide aux affidés du Mouvement citoyen. Bon, le bonhomme a la dentition un peu indisciplinée et un goût immodéré pour les gamines en jupe courte, mais tout cela se soigne. Ce qui est incurable, c’est la naïveté humaine et la mégalomanie. Une petite causerie avec Choguel K. rendrait notre ambitieux un peu plus clairvoyant.
Bon, nous sommes heureux de faire relâche la semaine prochaine pour rigoler un peu des « festivités » du Cinquantenaire. Le 28 septembre, nous vous rapporterons les secrets de toute cette chronique d’un fiasco annoncé.
La rédaction