Après une brève léthargie due à son faux départ électoral, la CMAS de Mahmoud Dicko a repris du poste de la bête à la faveur de sa dernière sortie initiée au détour d’un meeting de stabilisation du Mali. En atteste la génuflexion des plus hautes autorités, qui ont fait des pieds et des mains pour éviter une périlleuse nouvelle mobilisation des adeptes de l’Imam. S’y ajoute leur renoncement tout aussi rabaissant à conduire à son terme le processus de son interpellation. Peut-on en déduire pour autant que l’ancien président du HCIM a définitivement rebondi du fiasco de la participation ratée de la CMAS aux législatives ? Rien n’est moins sûr, à en juger par les équivoques et la profondeur des contradictions sur lesquelles l’organisation politique est assise. Ouverte aux adhérents de toutes natures, la CMAS a ratissé large parmi la jeunesse en tant qu’organisation politique théoriquement respectueuse des principes de laïcité. Il n’en demeure pas moins que sa trame partisane est essentiellement confessionnelle pour autant qu’elle est dominée par des militants rétifs aux principes de laïcité et d’égalité citoyenne. Les structures et cellules de la CMAS se singularisent par exemple par leur hostilité religieuse très ouverte à tout leadership féminin ou une entrave aux femmes leaders quand elles arrivent à émerger par hasard.
Qui sont les nouveaux repères de la gent malienne ?
La ferveur de la Journée Internationale de la Femme n’aura vécu cette année au Mali que pour le défilé habituel des pagnes frappés de slogans. Pour le reste, elle aura manqué de tout y compris de la solennité habituelle. En effet, la gent malienne n’a même eu droit au droit à la cérémonie habituelle ponctuée par l’adresse de la plus haute autorité de la République. Les organisateurs de la journée ont excipé du coronavirus pour y renoncer, alors que d’autres rassemblements de plus grande envergure sont autorisés dans le même pays. Ce traitement au rabais n’a été rendu possible que par l’inquiétante perte de vigueur de la cause féminine en manque cruelle de figure emblématique dans l’opinion. Rattrapée par leur affairisme aux dépens de masses féminines auprès desquelles les leaders actuels des associations féminines ne jouissent plus de la notoriété qui en fait des repères pour celles dont elles prétendent défendre les intérêts. Et faute de meilleurs symboles, le déclin cultuel a dû orienter la gent féminine vers d’autres références façonnées dans le moule de l’excentricité qui ont plus du snobisme à exhiber que d’idées progressistes à véhiculer. Elles s’appellent Diaba Sora ou encore Leyla Kane, que l’omniprésence et la forte image imposent comme exemple sur les réseaux sociaux.
Cinglant désaveu pour Marcelin Guinguéré
Comme on s’y attendait, le virus de la politique n’a pas manqué d’atteindre les milices du Centre du Mali. A défaut d’être officiellement présent sur le terrain des législatives, des éléments très emblématiques n’ont pu résister à la tentation élective. C’est le cas du porte-parole de Dan Na Ambassagou, Marcelin Guinguéré. L’intéressé est en effet bel et bien dans a course à la députation, à Koro notamment où il fait figure de locomotive d’une liste indépendante. Seulement voilà, l’ami où l’ex-ami de Youssouf Toloba n’est manifestent pas en phase avec avec la milice Dogon dont il n’a pas la caution. Cette dernière l’a fait savoir par une mise au point largement diffusée sur les réseaux sociaux où il est signifié au public qu’aucune candidature ne porte l’identité de Dan Nan Ambassagou. Allusion est tacitement faite au candidat Marcelin Guinguéré qui a fait de cette milice un instrument de conquête de suffrages dans le cercle de Koro. C’est le deuxième désaveu pour l’intéressé après la dénégation de son rôle de porte-parole pour compte de cette même milice.
La Rédaction