Très attendu à la fin du mois dernier, le réaménagement ministériel annoncé n’aura pas été ajourné pour des simples contingences. Il était censé intervenir avant le Dialogue National Inclusif – sans doute pour ne pas en être l’otage -, mais tout porte à croire qu’un changement ne pourrait plus intervenir qu’après la DNI par-delà la prise en compte d’autres facteurs et événements déterminants. C’est le cas par exemple du vote de la loi de Finances qui nécessite manifestement une stabilité de l’équipe gouvernementale en vue de défendre le Budget national. Ce n’est pas tout. Un autre événement est venu bouleverser davantage la donne. Il s’agit du conclave de Pau improvisé par Emanuel Macron et qui risque d’avoir sa part d’incidence sur le futur attelage. Quant à la motivation initiale dudit réaménagement elle reste inchangée jusqu’à preuve du contraire : ne seront essentiellement retenus dans l’équipe que les ministres qui répondent d’une certaine légitimité populaire.
Oumar Mariko dans le piège du 3ème mandat d’Alpha Condé
Très à cheval sur les principes démocratiques dans son pays, le député Oumar Mariko lâche du lest sur la question chaque fois qu’il s’agit d’entretenir ou de préserver quelques amitiés stratégiques à l’extérieur. Il a ainsi soutenu jusqu’au bout le dictateur Chavez du Vénézuéla duquel il a hérité l’amitié de son successeur tout aussi dictateur en la personne de Maduro. Il lui arrive aussi d’apporter soutien et conseil aux tripatouilleurs de constitution. C’est le cas du voisin Alpha Condé, qui a comblé son désert amical malien par un rapprochement avec l’unique homme politique susceptible de cautionner le mandat anticonstitutionnel qui se dessine en Guinée. Seulement voilà : le soutien au troisième mandat d’Alpha Condé n’est pas moins synonyme de désarmement d’Oumar Mariko en cas de scénario similaire dans son propre pays. En effet, à défaut de 3ème mandat une prorogation de mandat présidentiel n’est pas à exclure au Mali à l’allure où l’insécurité bouleverse tous les calendriers. Si la même atmosphère règne jusqu’en 2023, aucune autre solution n’est envisageable que de recourir au schéma précédemment appliqué à l’Assemblée nationale, dont le mandat est traité de la même façon que celui du président de la République dans la loi fondamentale. Et le président du SADI sera mal à l’aise d’évoquer le respect des principes constitutionnels pour s’y opposer.
La Rédaction