Réunis en conseil des ministres ordinaire, le mercredi 13 avril à Koulouba, les membres du gouvernement ont été informés au cours de cette rencontre, par le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, du «limogeage de tous les Directeurs administratifs et financiers (DAF) des départements ministériels». Il les a également autorisés à procéder aux changements qu’ils souhaiteraient. Cette décision responsable relève de notre part trois commentaires.
Le premier consiste à purger les départements ministériels afin de donner carte blanche aux membres de la nouvelle équipe gouvernementale, pour choisir librement leurs collaborateurs, à commencer par celui ou celle qui gère le «nerf de la guerre», l’argent. Les nouveaux ministres ont donc désormais les mains libres pour choisir les femmes et les hommes avec lesquels ils veulent travailler.
Le second est une autre purge, à peine déguisée, des partisans de Modibo Sidibé, injustement imposés par celui-ci aux membres de l’équipe sortante. C’est ainsi que plusieurs DAF, conseillers techniques et chargés de communication, entre autres, ont été proposés par l’ex-Premier ministre à ses collaborateurs, contraints de se soumettre aux exigences du boss.
Le troisième porte sur la lutte contre la délinquance financière, parce que toutes les DAF seront auditées par les structures de contrôle (le nouveau Vérificateur Général est déjà à Bamako et prendra probablement fonction lundi). Donc, les nouveaux DAF seront nommés dans un autre esprit, et ils sont tenus de mieux faire que leurs prédécesseurs, en gérant dans la plus grande transparence les deniers publics et en respectant les procédures de passation des marchés publics. A suivre.
Chahana Takiou