Le conseiller de notre très cher général président bien-aimé est formel : En entrant dans la dernière ligne droite de son mandat, ATT lancera une chasse impitoyable contre les prédateurs financiers du Mali ; « C’est le scandale du Fonds de lutte contre le paludisme et ses échos dans le monde qui lui a fait prendre conscience de la nécessité d’agir. » Nous trouvons cette justification trop compliquée, les rapports du Vérificateur général suffisaient amplement à ressusciter la Cour spéciale de sûreté de l’Etat.
La fatigue
Le président Amadou Toumani Touré a profité de l’ouverture du Forum des éditeurs de presse d’Afrique pour s’expliquer clairement et régler les comptes des calomniateurs comme nous avons plein à Option. S’il traînait la jambe gauche pendant ses multiples apparitions, c’est parce que tout simplement ses vieilles blessures de para sont revenues. Il n’est ni gravement malade ni atteint d’une quelconque affliction incurable. Pourtant, nous n’avions fait que constater le trouble et suggérer qu’il a de petits bobos comme tout être humain.
Explication directe
Notre très cher général président bien-aimé a profité de la même tribune pour rabattre le caquet aux voisins qui lui dispensent sans arrêt des cours de gestion de la menace AQMI : « Le Mali n’a de leçons à recevoir de personne ! » Et vlan ! Il ne veut plus entendre parler de « laxisme » ou de « partialité » dans ses décisions. Il considère que le Mali est « otage » d’une affaire qui ne « nous regarde pas ». Tout cela peut bien paraître guidé par la colère. L’implacable réalité est que le Mali sert aujourd’hui de sanctuaire aux Salafistes et preneurs d’otage et c’est le rôle de notre armée de les bouter du territoire national et d’empêcher d’autres d’y entrer. Mais, enfin, Sarkozy s’occupera de tout cela…
Le regard de Mariam Flantiè
Pendant le discours du président de la République, précisément au moment où il dénonçait directement les tares de la presse africaine, la caméra de Télé Bozola ont fait un cadrage plein écran sur la ministre de la Communication et des NTIC, Mariam Flantiè Diallo. Justement, à ce moment précis, elle toisait du regard le parterre de scribouillards et porteurs de micro, avec une moue qui en disait long sur ce qu’elle pensait de son petit monde. Nous savons que Mariam n’aime pas beaucoup les journalistes qui le lui rendent gentiment. Mais diriger un département ministériel exige une certaine hauteur et un self control. On appelle cela de la politesse.
L’agitation d’OIT
Depuis que le tonneau de magouilles en cours dans son ministère a été déversé sur la place publique, le ministre de la Santé, Oumar Ibrahim Touré s’agite comme un diable dans l’eau bénite pour montrer à qui vous savez qu’il est actif, bosseur, entreprenant et… clean. Depuis Berlin, son ligoté de presse inonde les médias de plugs dithyrambiques censés nous apprendre les immenses talents de l’ex-protégé de Soumi. Nous trouvons tout cela superfétatoire. Nous voulons juste qu’il nous dise s’il assume ou non la responsabilité morale du fiasco dans son département.
Sans domicile fixe
Cela ne pouvait arriver qu’au Mali. Les premiers joueurs arrivés de l’étranger pour le match contre le Liberia ont été laissés à eux-mêmes : pas d’accueil, pas de nourriture, aucune prise en charge. Ils ont dû se débrouiller comme ils peuvent. L’entraîneur Alain Giresse n’a pu que constater les dommages et déplorer, en sourdine, l’amateurisme et l’improvisation qui règne. Malgré les milliards de la FIFA, des clubs et des sponsors qui atterrissent dans les caisses de la Fédération, c’est le ministère qui paie quasiment tout. Et l’Etat, édenté, n’ose pas demander des comptes. Et personne ne sera sanctionné et les Aigles resteront ces losers émérites que l’on connaît.
Aigles de friperie
Nous avons appris, par le quotidien Les Echos, que nos Aigles de malheur ont joué, le 09 octobre contre le Liberia dans une situation cocasse. En effet, certains joueurs portaient des maillots troués ou des culottes déchirées. A voir la photo en illustration, nous avons pensé que le footballeur en question avait délibérément aéré son short pour faire prendre de l’air à ses bijoux de famille. A la vérité, on ne sait pas si c’est Malamine Koné et Airness qui ont livré la pacotille ou s’il s’agit de l’œuvre néfaste d’un saboteur. Dans tous les cas, les protège-tibias n’étaient pas en styromousse.
Ma générale !
C’est un policier un peu effronté et neveu de Jokèlè Diarra qui nous pose la question : « Puisque Mme Marie-Claire Diallo vient d’obtenir le grade de général, aidez moi à bien comprendre. Si je la croise, dois-je dire A vos ordres mon général ou ma générale ? Tous les autres grades sont sans équivoque, mais général, c’est top niveau et il faut se tenir coi devant ce type d’officiers. » Il n’est pas recommandé à un policier, avec un minuscule « V » sur l’épaule d’apprendre déjà le persiflage.
Généraux aux champs
La semaine dernière, le belliqueux Jokèlè Diarra nous apprenait que certains généraux maliens n’ont jamais tiré un coup de feu dans… un champ de maïs. Un lecteur assidu et fin observateur du landerneau militaire, nous apprend qu’au contraire, plusieurs généraux possèdent des champs de plusieurs hectares et s’y exercent tous les week end. Nous sommes d’accord que le phénomène est vrai et vérifiable. Mais Jokèle persiste et signe : au lieu de gaspiller des munitions dans le champ, il faut les réserver pour Belmoktar Abou Zaid et ses sbires d’AQMI. Nous préférons nous abstenir de tout commentaire.
Wadecom’
Le président du Sénégal a créé tout un tollé lors d’une conférence en prenant à partie son Premier ministre, les députés de son clan, le ministre de l’Energie, les juges et tous ceux qui possèdent une parcelle d’autorité déléguée par lui. Ils ont décidé d’interdire la mendicité. Wade a laissé faire, des marabouts ont même été emprisonnés. Le président est sorti de son coma pour tout remettre en cause et répéter que … seul son fils Karim a une cervelle et sait travailler. C’est atavique, l’intelligence, on vous le jure !
Voleur audacieux
Le vol de moto est devenu une gangrène à Bamako et les filous font preuve d’une audace incroyable pour s’emparer des biens d’autrui. Le dimanche 10 octobre, à Garantiguibougou, une fille qui attendait une amie sur sa Jakarta a été violemment … giflée par un lascar avant que le complice ne tente de la terrasser pour s’enfuir avec l’engin. Malheureusement, dans sa rage, le cogneur a raté le saut sur le siège passager avec de se ramasser sur l’arrière-train avec une violence inouïe. Il n’en fallait pas plus pour que la population environnante lui fasse la fête. Battu comme jamais depuis sa naissance, en sang de la tête aux orteils, il ne dût son salut qu’à un porteur d’uniforme qui a su sensibiliser les justiciers. Il a dénoncé son complice qui a été alpagué huit carrés plus loin, sur un chantier de construction. Les amis, cherchez du travail et soyez honnêtes, le vol ne conduit qu’à la déchéance.
Entre hors-la-loi
La nouvelle ressemble à un gag, ou un navet d’Hollywood : un douanier malien en poste à Kidal a été approché par des trafiquants pour « blanchir » régulièrement leurs marchandises de contrebande afin de les écouler tranquillement. « Je n’en croyais pas mes oreilles, tellement ces gens sont audacieux et sûrs d’eux ! » Le topo est simple : les coupeurs de route veulent des papiers en règle pour entrer en Algérie et revendre tranquillement leur butin et ils veulent le cachet de la douane démontrant qu’il s’agit de commerce normal. « Ils m’ont conseillé d’accepter l’offre sinon… le reste se fera sans moi. » En langage non codé, ils ont dit : Prends le fric, fais ce qu’on veut ou refuse et ne te mêle pas de nos affaires, sinon, tu seras un autre mort pour rien !
Réconcilier est divin
Il paraît donc que les Ifoghas, ethnie majoritaire et tutélaire de Kidal ont fumé le calumet de la paix avec les Imgads, leurs ennemis jurés depuis les temps immémoriaux. Pour rappel, le colonel El Hadj Ag Gamou, un Imgad, chef des opérations dans le bled et ses rivaux Bahanga et Fagaga ne chercheront plus à se trucider. Pour rappel bis, au temps de la rébellion, c’est le Gouvernement malien qui avait offert quantité d’armes et de munitions au MPA de Bahanga et Fagaga pour traquer l’ARLA d’Ag Gamou. Les combats fratricides ont laissé des traces et ajouté une nouvelle couche de haine entre les deux groupes. Nous ne pouvons que féliciter les hommes de l’ombre qui ont réussi cette prouesse en espérant que les problèmes n’ont pas été mis sous les … bouses de chameaux.
Colonel aigri
Le mardi 12 octobre, devant le siège de la BIM, un colonel de l’armée malienne débarque d’une moto qu’il gare promptement. Le collaborateur d’Option, présent sur les lieux et d’une curiosité malsaine, ose : Un colonel à moto dans ce Mali ? Sur le ton de la plaisanterie évidemment. Le colonel de répliquer : « Mon type, il y a même des colonels à vélo dans ce pays. Vous croyez que nous roulons sur l’or et ne faisons que profiter des biens de l’école ? » Il semble tout de même qu’avec leur paie, ils peuvent se payer une 404 retapé, ose le journaliste. Réplique amusée du colonel : « Je ferai rouler la voiture avec mon urine ! » Non, mon colonel, nous offrons les bons !
Bon, il est temps d’arrêter ces calomnies et rentrer déguster le rôti bien prêt. Avec cette fois, l’espoir que notre boucher attitré ne fait pas partie de ceux qui abattent clandestinement des bœufs. Et surtout, qu’il n’y mêle pas de la viande d’âne. Soubahanalaye…
La rédaction