Iyad Ag Ghali , maître de Kidal

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De plus en plus, des voix s’élèvent proposant que le Mali négocie avec les terroristes. Cette hypothèse, même si elle va à l’encontre des intérêts de nos partenaires occidentaux, est à prendre au sérieux. Aujourd’hui, on peut dire qu’Iyad Ag Ghali est le patron des terroristes au Mali. Toutes les Katiba, c’est-à-dire les unités combattantes au Mali travaillent pour lui. Les attaques du centre du pays avec Amadou Koufa, le vivant invisible, ou la Katiba Ibn Walib de Mohamed Keïta, ou encore les jeunes qui mènent des actions entre Gao et Kidal sont à la merci d’Iyad. Au moins on sait qu’ils travaillent avec lui. Même s’il a attribué l’attaque de Kidal du vendredi 12 février 2016 à un Mauritanien. Celui-ci est membre d’Ansar Eddine. Iyad ne s’attaque pas à ses frères qui sont de Kidal ; il nous a même une fois évité la division en chassant le Mnla de Gao. Il a libéré en pleine crise 160 soldats maliens. Il y a des gens de sa communauté qui peuvent lui parler, comme ses camarades dans la rébellion actuelle ou encore la société civile. On se souvient de cette visite de Ginna Dogon à Tombouctou et Gao, où ils ont échangé avec Iyad Ag Ghali. Le Mali doit voir comment ouvrir une fenêtre avec lui. Reste à savoir s’il est dans la dynamique de dialoguer avec Bamako. Même si pour cela, l’actuel Amanokal de Kidal, Mohamed Ag Intalla, est mieux placé pour lui parler.

Inexplicable

La Minusma, depuis son arrivée au Mali, a affirmé n’être pas venue pour combattre les terroristes. De Konders à Mongi Hamdi, c’était la même chanson. Même la responsable à la communication de la Minusma avait haussé le ton un moment donné. Mais, de nos jours, avec Mahamat Asaleh Annadif, c’est un autre ton. La Minusma va combattre les terroristes. Aujourd’hui comme hier, la réalité du terrain recommande à la Minusma de faire face aux terroristes ; ne ce serait que pour sa propre défense, sa sécurité et son bon fonctionnement. Dans tout cela, les Maliens se demandent pourquoi ce sont les casques bleus de la Minusma qui sont toujours attaqués par les terroristes à Kidal. Alors qu’ils sont à Kidal au même titre que la force Barkhane, qui n’a jamais été victime d’aucune attaque. Les soldats français disposent de très bonnes informations sur la région de Kidal. En tout cas, l’attaque du vendredi 12 février 2016 est la plus meurtrière avec 6 morts pour le moment du côté de la Minusma.

Zakiatou Walet a faim ! 

Depuis l’éclatement de la crise malienne en 2012, plusieurs compatriotes ont été victimes d’attaques ; certains sont restés au Mali sans prendre la route de la rébellion. Mais tel n’a pas été le cas pour d’autres comme l’ancienne ministre Zakiatou Walet Alatine, qui a participé à plusieurs campagnes de dénigrement aux côtés du Mnla. Elle a tourné dans plusieurs capitales européennes et africaines. Aujourd’hui, elle est revenue à la réalité parce qu’elle commence à avoir faim et même très faim. Elle voit que ceux qui l’ont poussée à se rebeller contre le Mali sont à la soupe, et elle, en exil. C’est ainsi que sur une radio internationale, elle dit avoir saisi les autorités maliennes. «Moi j’ai écrit aux autorités maliennes, aux responsables, à tous ceux qui sont censés avoir une parole, pour prendre des actes sur ce dossier. Je n’ai pas reçu de réponse officielle écrite, donc nous sommes en attente, nous attendons de voir ce qui va se passer, ce qu’on va nous dire. Nous attendons l’aide de l’Etat, y compris des dédommagements. Moi j’ai une famille, j’ai des enfants, Dieu seul sait comment nous avons vécu pendant 4 ans sans aucune ressource. Je pense que c’est le cas des autres familles qui ont été touchées par ces événements-là. L’accord de paix qui a été signé a été une bouffée d’air pour nous, parce qu’on parle de victimes, nous attendons de voir ce qui va se faire» a-t-elle déclaré. Zakiatou, tu as de la chance parce que tu vis encore. Certains de tes frères du Mali n’ont pas eu la même chance que toi et ta famille : de s’installer en France et de rester en vie. Tu demandes justice, c’est ton droit. Mais sache avant tout que tu es à la base de ton malheur, parce que plein de tes frères sont restés ici. Mais toi, tu as allée avec les rebelles qui t’ont trahie.

Une journée non fêtée

Le 13 février est la Journée mondiale de la radio. Au Mali, il n’y a eu aucune activité, parce que les gens ne savaient pas que c’était la journée mondiale de la radio. Une journée sans fête du côté des autorités, mais aussi du côté des radios privées. Car l’URTL comme chaque année a encore brillé par son absence. À la télé, c’est encore Sory Ibrahim Keïta dit SIK qui sauve les meubles avec un élément dans le JT. Une occasion pour certains acteurs et actrices, comme la doyenne Aïssata Cissé, Ramata Dia, la promotrice de Radio Guintan, Gaoussou Drabo ou encore Abdoulaye Handane de Radio Klédu, de dresser un tableau sombre de la gestion des radios au Mali, tout en faisant des propositions. En tout cas, la radio est un média qui atteint le plus grand nombre de personnes dans le monde et cela, le plus rapidement possible. 2016 : “La radio en situation d’urgence et de catastrophe”. Les situations d’urgence ou de catastrophe ne doivent jamais remettre en cause la liberté d’expression, ni la sécurité des journalistes. La radio soutient les survivants et les personnes vulnérables. Leur droit à la vie privée doit être respecté en cas de catastrophe. La radio a un réel impact social et offre un accès à l’information. Le droit des personnes à l’information doit être protégé. La radio sauve des vies. L’accès immédiat aux fréquences radio est essentiel pour sauver des vies. Ces fréquences doivent être protégées en situation de catastrophe.

Un dîner en cachette

Le désormais ex-directeur général de l’Ortm Bally Idrissa Sissoko s’était rendu à Mahina pour voir les siens. À son retour à Bamako, il a organisé un festin à l’hôtel Tombouctou au bord du fleuve Niger, vers le 3ème pont. Selon nos sources, ce sont ces fidèles à l’Ortm qui ont été invités à ce dîner. Une manière pour Bally de remercier les uns et les autres pour services rendus à lui et non au peuple malien. Ces cadres et autres travailleurs qui ont pris part à ce dîner n’étaient pas nombreux, mais ils se sont dit beaucoup de choses sur le fonctionnement de l’Ortm. Selon un invité à cette soirée, Bally dit vouloir se moquer des gens : «faites comme vous voulez maintenant». Ce dîner en cachette en dit long sur la méthode Bally. Certains travailleurs de l’Ortm surtout les journalistes ont été surpris de l’organisation de ce dîner en cachette. Car, quand Bally a été nommé comme conseiller à l’ambassade du Mali en France, avant son départ, il avait organisé un déjeuner. Et c’était dans la salle de rédaction qu’il avait partagé un plat avec tout le monde. En tout cas, beaucoup de choses se disent sur sa gestion, si l’on sait que feu Baba Dagamaïssa avait laissé 10 milliards de Fcfa dans les caisses avant de remettre les clés à Bally.

Double attaque

C’est aux environs de 7h du matin, le vendredi 12 février 2016, que le camp de la Minusma basé à Kidal a été la cible d’une attaque à la roquette ; les échanges de tirs ont duré 2 heures. Le bilan est de 6 casques bleus tués, une trentaine blessée. Cette attaque a été revendiquée par Ansar Eddine du jihadiste malien Iyad Ag Ghaly. Le même jour à Tombouctou, sur l’axe Tombouctou- Goundam, une patrouille de l’armée malienne est tombée dans une embuscade tendue par des groupes armés. C’était dans les environs de 9 heures, dans la localité d’Acharane. Bilan : 3 militaires tués, 3 blessés, un véhicule emporté. Côté assaillants, on ne connaît pas le nombre de victimes pour le moment. Les blessés maliens sont au niveau de l’hôpital de Tombouctou. L’attaque de Kidal s’est passée 48 heures après la visite du patron de la Minusma Mahamat Saleh Annadif dans la 8ème région administrative, alors qu’il y a eu un accord local entre la CMA et la Plateforme sur la gestion de la ville de Kidal. Après la mort de 6 casques bleus de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif est retourné à Kidal pour réconforter les troupes. La Guinée a de son côté décrété un deuil national de 3 jours. Ce deuil a commencé le dimanche 14 février 2016.

Échangeur en sursis

Les travaux de l’échangeur de Ségou doivent attendre encore. Et pourtant, le président de la République était à Ségou pour le lancement de ses travaux. Alors que rien n’était sur place. Il y a une vive protestation à Ségou de nos jours.  40 occupants des abords des lieux choisis (des immeubles, la BNDA et ses milliers de sociétaires, les hôteliers et propriétaires de station d’essence…) ont écrit au président IBK. Morceau choisi : «officiellement, aucune des personnes concernées par cette opération, légitimes propriétaires de parcelles et concessions, objet d’autorisation régulière de construction, n’a été saisie pour convenir et discuter des modalités d’occupation et de retrait de leurs biens…” On est en droit de se demander pourquoi le président va poser la première pierre sur un tel chantier, alors que les préalables n’ont pas été faits. Selon notre confrère du journal Le Ségovien, «après, un maladroit directeur de cabinet, incapable de gérer en amont cette poudrière, chante qu’on veut régler des comptes avec lui !» Ces propriétaires demandent leur droit et l’Etat a l’obligation de les mettre dans leur droit. Est-ce que Ségou a besoin d’un échangeur à ce niveau de la ville ?

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