IUG à feu et à sang : Un mort et des blessés

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Comme on s’y attendait la proximité du renouvellement des instances de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) donne lieu à des affrontements violents et quasi-éhontés entre clans rivaux. Régulièrement la quête de victoire électorale, donc de pouvoir, est placée si ostensiblement au cœur d’une campagne à l’américaine : casquettes, tee-shirts à l’effigie des candidats, l’argent coule à flot. A se demander d’où ils tirent tout cela. L’enjeu vaut toute cette débauche de moyens. Au bout du rouleau, le pactole une fois installé sur le toit de l’université. La latitude est offerte de se remplir les goussets des redevances payées par les gérants de parkings, de restaurateurs, voire les espèces sonnantes et trébuchantes découlant des internats, sans ignorer le business avec les commerçants qui cèdent des vêtements, téléphones  que sais-encore à des prix modiques que les responsables estudiantins réfilent à ses infortunés camarades au double de son acquisition. A ce commerce florissant, le voyage dans ce labyrinthe ne serait pas complet si on ne fait pas mention des influences politiques. Tel homme politique distribue à tour de bras de l’argent aux enfants désireux d’arroser leurs soirées. Et ces virées nocturnes se font dans de grosses cylindrées fournies avec bien attendu des tickets d’essence. Nul besoin de se torturer le cerveau : le syndicat estudiantin ainsi amadoué est plus enclin à ne pas mettre en ébullition les facultés et les lycées. Tel autre homme désire ardemment l’effet contraire, mais en adoptant la même démarche : entretenir les responsables estudiantins en vue d’installer la chienlit dans l’espoir d’en faire une récupération politique.

Lundi, les étudiants n’avaient pas hésité à faire usage d’armes à feu et de machettes, comme à l’accoutumée. Bilan : 1 mort et des blessés.

De nouvelles lignes de fracture émergent donc et risquent de s’amplifier au moment de l’élection des comités. La modification des rapports de force et d’intérêts se fait à présent à l’échelle réduite de l’Institut universitaire de gestion (IUG) sis à Badalabougou, mais pourrait s’étendre dans les semaines à venir des facultés de l’université de Bamako, et pourquoi pas, avoir des effets pavillon sur l’université de Ségou. Seule compte la victoire de l’arithmétique sur la cohésion dans ce milieu enfiévré.

La Rédaction

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