Issa Kaou Djim dans son jeu favori

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L’ancien coordinateur de la CMAS, aujourd’hui membre et vice-président du Conseil National de Transition, est sur le point d’étonner à nouveau par un autre revirement spectaculaire. Depuis quelques temps, en effet, son nouveau mentor, le président de la
Transition, est au cœur de ses attaques et allusions biaisées, en lieu et place des épithètes dithyrambiques dont il n’était naguère comblé du genre «L’imperturbable patriote». L’heure est-elle aux récriminations désormais ? C’est ce que laisse croire, en tout cas, sa dernière sortie à l’adresse d’Assimi Goita. Contrairement à ses habitudes de laudateur inégalé, Issa Kaou Djim a surtout choisi de nuancer son attachement à celui qu’il présente souvent comme un prétendant  incomparable à la prochaine présidentielle. Au lieu de quoi, le gendre et ancien adepte de l’imam Mahmoud Dicko s’est plutôt illustré par des mises en garde rappelant au Colonel Assimi Goita la teneur et les tenants du culte qu’il lui voue. Selon plusieurs observateurs avertis, l’attitude de l’initiateur de l’ACRT s’explique par le maintien du Premier ministre Choguel Maïga à son poste alors qu’Issa Djim jure d’avoir la peau de cet ancien camarde du M5-RFP. Il œuvrerait au profit de l’actuel ministre des Affaires Étrangères dont la nomination comme chef du Gouvernement est aujourd’hui moins plausible que naguère. Ce qui avait  marché avec le duo Bah N’Daw – Moctar Ouane n’est pas en train de marcher avec Choguel Maïga et Issa Kaou Djim a visiblement du mal à l’admettre.

Les nominations en question

Que valent ces distinctions honorifiques très prisées par leurs récipiendaires et devenues un rituel pendant chaque fête nationale ?  Le 61eme anniversaire de l’indépendance du Mali n’a pas dérogé à la tradition. Le président de la Transition en a profité pour faire son baptême du feu en la matière, en hissant à des dignités supérieures de nombreuses hautes personnalités ou simples serviteurs de l’Etat. Qui pour être propulsé au titre Grand Officier, de Commandeur, qui pour accéder à celui de Chevalier ou à l’Effigie Abeille, etc.  Sauf que la salve de distinctions intervient à un moment où l’opinion s’interroge de plus en plus à la fois sur les critères qui y prévalent que sur leur utilité et teneur. Et pour cause, les conditions de détention de l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye MaÏga sont passées par-là. En dépit des hautes fonctions qu’ils a occupées et des énormes services  rendus, il croupit dans les geôles depuis son inculpation par la Chambre criminelle de la Cour suprême. Il ne s’agit pas d’une condamnation définitive, mais le Grand Officier de l’Ordre National, quoique présumé innocent, partage le cachot avec  des détenus sans aucun mérite et sacrifice pour la Nation.

Le double poste et le double cabinet de Goita

Personne ne parle plus du poste de vice-président de la Transition, depuis que son l’ancien détenteur a conquis la fonction suprême de président. Il s’agit pourtant d’une fonction quasiment hissée, dans l’esprit de la charte de Transition, au rang d’organe subsidiaire au regard de l’importance des secteurs qui s’y rattachent : la défense et la sécurité. Ainsi donc, prendre les rênes de la présidence sans pourvoir à la vacance de son ancien poste s’assimile à un cumul de prérogatives. Et pour cause, la souveraineté du chef suprême des Armées sur les deux secteurs, naguère nuancée du temps de Bah N’Daou, revient dans toute sa plénitude au colonel Assimi Goita. Lequel n’a vraisemblablement pas pris le soin de dissoudre son ancien cabinet. C’est du moins ce qu’il ressort de la distribution massive de distinctions et nominations aux différents ordres car les listes comportent les noms de nombreux collaborateurs du colonel es qualité vice-président de la Transition.

Quid du fonds de la présidence ?

Depuis qu’il a annoncé – à coups de battages médiatiques – le renoncement à deux-tiers de ses émoluments au profit de la réalisation d’équipements collectifs, le président de la Tradition n’a de cesse d’engranger de la sympathie dans l’opinion. Et pour mieux l’entretenir, une équipe de collaborateurs est à pied d’œuvre pour sillonner le pays, dans le cadre de l’inauguration de nombreuses réalisations associées au nom d’Assimi Goita – ou du moins à l’image de celui qui est de plus en plus annoncé comme candidat putatif à la présidentielle. Or, force est de reconnaître que cette aura repose plus sur de la mystification que sur une quelconque originalité. Vérification faite, en effet, il nous revient que les ressources dont proviennent les multiples réalisations attribuées au président de la Transition n’ont d’autre vocation que de servir au genre d’initiatives et actions sociales. Il ne s’agit donc ni d’une aumône, ni d’une singularité caritative car tout usage contraire reviendrait tout simplement à verser dans le détournement. Du reste, la plupart des grandes réalisations locales  souverainement financées par Koulouba, du temps d’ATT, proviennent du même fonds.

Avec 115 milliards, les Domaines ont déjà atteint leur pic de l’année dernière

Des tous les services d’assiette, la Direction nationale des domaines est certainement la structure la plus efficace. Grâce aux initiatives novatrices de son jeune directeur, Ibrahim Simpara, les indicateurs y sont constamment au vert, depuis quelques années. Et les signaux ne s’annoncent pas moins satisfaisants pour l’exercice en cours. De source bien introduite, en effet, sa dynamique ascendante va certainement se confirmer cette année par d’autres succès inédits. On parle déjà dans les coulisses de pas moins de 115 milliards de recettes déjà réalisées, soit un petit milliard de moins que les résultats de fin d’exercice de l’année dernière. C’est dire que le reste de l’année budgétaire pourra être mis à contribution pour perpétuer une tradition bien ancrée depuis l’avènement d’une nouvelle politique de rentabilisation du service des domaines : celle de battre les records de recettes d’année en année. Il nous revient, par ailleurs, que dans les exploits de l’exercice en cours les contributions des sociétés minières participent pour près d’une soixantaine de milliards attribuables aux dividendes de l’Etat malien en tant qu’actionnaire dans chacune d’entre elle pour au moins 10%. S’y ajoute les traditionnelles redevances et droits perçus par les différents bureaux des domaines au compte des opérations foncières.

Emanuel Macron dans le dilemme des harkis

Dans le sillage de ses prédécesseurs, François Hollande et Nicolas Sarkozy, Emmanuel vient de franchir un palier très  décisive dans l’épineuse question des Harkis. Il s’agit d’une catégorie d’Algériens persécutés par les leurs pour avoir  collaboré avec le colon dominateur en son temps et qui ont pour la plupart trouvé refuge en France, leur pays d’accueil, où il sont ostracisés depuis des décennies. C’est pour redresser le tort qui leur est causé que le patron de l’Élysée est sortie, la semaine dernière, pour annoncer des mesures légales de réparation en faveur des harkis. Il ne s’agit pas forcément de compensations financières mais plutôt de reconnaissance mémorielle du sacrifice consenti auprès de la France et pour la France. Le geste d’Emmanuelle aura été favorablement accueilli par les bénéficiaires, sauf qu’à la différence des prédécesseur auxquels il emboîte le poids, l’actuel président de la République française était précédemment allé beaucoup plus loin dans son approche des relations tumultueuses entre son pays et l’Algérie, en admettant notamment – es qualité candidat à la présidentielle – que la colonisation algérienne était un crime contre l’humanité. Seulement voilà : quid alors des colons et de leurs collabos ?

Rassemblées par la Rédaction

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