Le Mercredi 03 Décembre 2010, très tôt le matin, les populations de Gao toutes les couches sociales confondues se sont données rendez-vous au Tombeau des Askias, point de départ d’une marche de protestation. Cette marche fait suite à des concertations entre les différentes structures et toutes les couches de la société civile autour du climat d’insécurité permanente qui règne dans la ville.
L’insécurité qui sévit aujourd’hui à Gao a atteint des degrés intolérables, elle se développe sous toutes ses formes : enlèvements quasi-permanents de véhicules de l’Etat, des ONG, des touristes, des entreprises et même des privés ; assassinats de paisibles citoyens (tuerie de Battal dont deux morts et des blessés graves) ; menaces de mort et vols réguliers à mains armées. Bref, la Cité des Askias est devenue un véritable sanctuaire de criminalité.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est consécutive à une tentative d’enlèvement de véhicule suivi de fusillades ayant entrainé des blessures graves au quartier Château le vendredi 26 Novembre dans la soirée.
Face à cette situation plus qu’inquiétante et devant l’inaction et le mutisme des autorités administratives et politiques, le collectif des forces vives de Gao a décidé de se faire entendre à travers une marche pacifique qui avait pour itinéraire : Tombeau des Askias-Rond point du marché des nuits-Gouvernorat.
On a assisté à une véritable marrée humaine sur les grands boulevards de la ville et à des populations véritablement déchainées tellement le malaise social était palpable. Dans la foule, des slogans étaient scandés un peu partout et on pouvait lire : « La faiblesse de l’Etat engendre la guerre civile » ; « Trop c’est trop » ; « Halte à l’impunité ».
Cette marche avait pour seul but d’interpeller les autorités à assurer leur mission régalienne de défense des populations et de leurs biens. De l’avis de certains marcheurs, toute cette terreur est orchestrée et propagée pour une grande part par certains individus qui bénéficieraient des soutiens sinon des complicités au sein même de l’appareil d’Etat.
De toute évidence, on pouvait lire dans la conclusion de la motion de revendication remise au Gouverneur de Région ce qui suit : « Si des mesures concrètes ne sont pas prises dans l’immédiat par les autorités, nous nous réserverons le droit de prendre toutes les dispositions utiles pour prendre notre sécurité en mains et assurer celle de nos paisibles populations ».
Cette menace légitime doit être prise au sérieux car parmi les organisateurs de la marche, il y’a la participation très remarquée de l’association Ganda-Koy.
Affaire des motos à l’Office du Niger :
Le PDG sommé de surseoir à l’exécution du marché
C’est notre confrère local « Le Ségovien » qui avait levé le lièvre en parlant d’une affaire de marché de motos portant sur 84 millions de F CFA que le PDG de l’Office du Niger voulait offrir à son gendre, écrivait notre confrère, au mépris des règles régissant les marchés publics. Pour fournir l’encadrement rural de l’Office du Niger en moyens de locomotion à deux roues, le PDG de l’Office du Niger a octroyer un si important marché à un de ses proches dont les compétences dans le domaine restent à prouver: société fictive, sans siège, boîte postale usurpée et surfacturation exagérée. Saisie de l’affaire en début de semaine dernière, à cause de ces pratiques qui jurent avec le code des marchés publics, l’Autorité de Régulation des Marchés vient de sommer le PDG de l’Office du Niger avec la mention URGENT de surseoir à l’exécution de ce marché dont le contrat venait d’être ficelé le lendemain même de la fête de Tabaski. En plus, il est fait mention à l’Office du Niger, d’envoyer toute affaire cessante, tout le dossier des offres afin qu’une commission de cette autorité puisse juger cette semaine même de sa régularité ou non. Quand on sait que, de source sûre, il n’existe qu’une simple lettre adressée à 4 entreprises pour consultation restreinte pour une si importante somme et en retour les seules offres de « la société » de son gendre, il faut craindre le pire pour Kassoum Denon. En tous les cas, la célérité de l’Autorité de Régulation des Marchés sur ce dossier pourrait conduire le PDG de l’ON et bien d’autres directeurs sur la légalité des actes qu’ils posent. A suivre…
Election présidentielle de 2012 :
« Le crime » de Dioncounda
Au sein de l’opinion nationale, ils sont nombreux les Maliens à se demander « qui après ATT ? ». Ils observent avec un intérêt certain les écuries, les grandes comme les petites, se mettre en ordre de bataille. Que ce soit l’Adéma qui a annoncé sa volonté de reconquérir le pouvoir en 2012 ou l’URD qui procèdes par des regroupements ou encore d’autres qui organisent leurs instances, le désir de ne pas rater les élections à venir est manifeste. Les Maliens aperçoivent avec curiosité quelques chevaux s’ébrouer et qui piaffent même d’impatience. Ce ne sont certes pas encore les favoris mais ils ont déjà pris place dans les starting-blocks et comptent bien jouer leur chance à fond. Les Maliens savent avec certitude aussi qu’il y a les candidats qu’ils ne pourront pas manquer : IBK pour le RPM, Soumi Champion pour l’URD, Me Tall pour le CNID, celui que le PDES choisira ou encore le candidat que l’Adéma élira.
Concernant l’Adéma, force est de constater que ce parti cristallise toutes les attentions. Après avoir raté volontairement l’élection présidentielle de 2007 pour des raisons qui n’avaient pas convaincu grand monde en son temps, l’ancien parti majoritaire au pouvoir avait clairement affiché sa volonté de reconquérir le pouvoir en 2012. Mieux, pour l’élection présidentielle, le président de l’Adéma, Dioncounda Traoré, a publiquement déclaré lors de sa conférence de presse du 13 novembre que le candidat du parti sera connu en mars 2011 et qu’il sera un militant bon teint. Mieux, face à des confrères qui l’interrogeaient sur le cas de l’actuel Premier ministre Modibo Sidibé, Dioncounda a eu une réponse pour le moins cinglante et qui a claqué comme un fouet : « Modibo Sidibé n’est pas un militant de l’Adéma, il conduit un gouvernement que nous soutenons ». Et pour mieux édifier les confrères, il a ajouté : « je ne m’explique pas cette dégoûtante et déplorable campagne visant à nous faire croire que le Premier ministre est un adémiste bon teint et pur jus. Pourquoi une telle vassalité envers un tiers qui a été dix ans ministre dans les différents gouvernements Adéma et qui n’a honoré de sa présence aucune de nos assises ? ». Pour de nombreux observateurs, cette déclaration a valeur de clarification et qu’elle devait mettre un terme au débat concernant la candidature du Premier ministre à l’élection présidentielle sous les couleurs de l’Adéma. Il faut croire que non.
En effet, depuis cette conférence de presse, le président de l’Adéma est traité comme s’il avait commis un crime en annonçant que Modibo Sidibé n’est pas un militant de son parti et qu’il ne saurait être son candidat. Le Premier ministre à qui certain prêtent l’ambition de briguer la magistrature suprême n’a pas dit un mot ; aucune structure du parti n’est venue contredire les déclarations de Dioncounda. Mais ceux qui connaissent Dioncounda Traoré savent bien qu’il faudrait plus que des oukases pour l’émouvoir.
Démission du Ministre de la Santé :
Oumar Touré dans le rôle du fusible
La démission du ministre de la Santé, Oumar Touré, intervenue le dimanche dernier, a surpris plus d’un. Même ceux qui l’ont poursuivi de leur acharnement, de leur invective, de leur haine même désespéraient de voir le ministre de la Santé quitter le gouvernement. Surtout quand le président de la République Amadou Toumani Touré a décidé, personnellement, de monter au créneau lors de la réunion annuelle du Haut conseil national de lutte contre le SIDA. Selon nos informations, c’est justement cette tournure que le ministre de la Santé n’avait pas souhaitée c’est-à-dire voir le président de la République aux premières lignes ferraillant avec les institutions de financement dont le Fonds mondial de la Santé. Cela l’incommodait tant et si bien qu’il a proposé au président ATT de le laisser partir.
De sources proches de Koulouba, nous apprenons que c’est le vendredi dernier que le président ATT et son ministre de la Santé ont eu une rencontre de près d’une heure de temps entre 10h et 11h. Au cours de cette rencontre, selon ces mêmes sources, plusieurs schémas ont été explorés. Après des échanges, la démission a semblé être la meilleure solution afin d’apporter un peu plus de sérénité dans les relations entre notre pays et ses partenaires financiers.