Indiscrétions / quoi de neuf

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Photo-IBK-et-EmirPlus de quatre-vingts compatriotes – toutes classes confondues – transportés vers Doha, la Capitale du Qatar, dans les valises du chef de l’Etat pour certains. Le nombre tient d’une légende quoiqu’il soit question de visite du premier responsable de la Nation et dans un pays si important, tant pour notre coopération économique que pour notre stabilité.

 

 

La chose est si énorme que le chef de cette délégation à la chinoise, en l’occurrence IBK, en était visiblement gêné. Au point de se défendre d’être un touriste pendant qu’il battait le pavé dans les plus célèbres sites touristiques du pays d’accueil. «Nous ne sommes pas venus ici en touristes», a-t-il lâché, en promettant de veiller personnellement à ce que son passage au Qatar laisse des traces utiles dans l’his­toire de la coopération entre les deux pays.

 

 

Si ce n’était du tourisme, l’effectif du convoi présidentiel lui donnait à tout le moins les apparences d’une colonie de vacance. Pour ce qui est du coût, il nous est re­venu, vérification faite, que le déplacement d’IBK, pardon de Kankou Moussa, n’était heureusement pas aux frais du contribuable mais plutôt du Qatar, un pays à peine moins riche que le souverain du Mandé

 

 

La vérité au prix du sang

Capitaine Konaré

Le Camp I de la Gendar­merie Nationale avait gagné en réputation en tant que mi­lieu carcéral où convergent les nombreux éléments de la junte interpellés ou en déten­tion dans le cadre du rocambolesque  dossier     des ‘’Bérets-Rouges”, avec en toile de fond des exécutions, des disparitions forcées, etc. Y séjournent ainsi, consécutive­ment à l’arrestation du Capi­taine-Général Amadou Haya Sanogo, d’autres acteurs célè­bres du CNRDRE, à l’instar de son compère et non moins comparse Amadou Konaré, le Capitaine Christophe Dem­bélé, chef de la garde rapprochée du naguère tout-puissant chef de file des tombeurs d’ATT.

 

 

Capitaine Konaré bis

Seulement voilà : il nous revient, selon des révélations de témoins oculaires, que les prisonniers du Camp I de la Gendarmerie sont traités selon qu’ils soient noirs ou blancs, autrement dit en fonc­tion de leur appartenance à l’un ou l’autre des deux ten­dances rivales de l’ex-junte. Il n’existe par exemple aucune commune mesure entre la ri­gueur privative de liberté infligée naguère à la trentaine d’anciens proches compa­gnons de Sanogo (ils sont déjà élargis) et les frasques orgiaques auxquels son rival, Amadou Konaré, a accès. Ce dernier, jusqu’à une date récente en tout cas, poursuit notre source, ne manquait de rien et n’était privé de nul des caprices auxquels il prit goût lorsqu’il se la coulait douce au Camp Soundjata Keïta de Kati. La bonne chère lui est ainsi servie en abondance et les vins les plus exquis coulent à flot dans la luxurieuse geôle où il reçoit des visites à sa convenance et en toute heure de la journée. Ce n’est pas tout. Le Capitaine Konaré, qui s’est porté candidat lui-même à la détention – sans doute pour échapper à la furie mor­telle de son compagnon d’arme – jouissait aussi du pri­vilège de recevoir régulière­ment la visite d’un haut placé parmi les plus hauts de la Gendarmerie Nationale, avant que l’intéressé ne tombe en disgrâce.

 

C’est en compagnie de ce dernier que le prestigieux dé­tenu s’autorisait journellement des détentes vespérales au cours desquelles les becquées éthyliques se suivaient souvent à la vitesse de l’éclair. Au demeurant, le Capitaine Konaré, selon nos sources, confiait avec une fierté qui frisait l’arrogance qu’il recevait à l’envi la visite de nanas pour des escapades nocturnes.

Ce traitement de faveur n’a point de commune mesure avec les méthodes rugueuses appliquées à la trentaine d’autres éléments récemment détenus dans un autre compartiment du même Camp. Ar­rêtés dans le sillage du Capitaine-Général Amadou Haya Sanogo – dont ils assu­raient la garde -, le groupe comprenait au moins une femme enceinte et même quelques éléments civils acci­dentellement présents sur les lieux d’arrestation du chef de la junte. L’un d’entre eux, un concitoyen résidant en France et répondant à l’identité de Mamadou Diallo, a même eu le malheur de rater le même jour son vol sur Paris pour la circonstance.

Ces moutons noirs de l’af­faire Sanogo partageaient un rigoureux régime de contact avec l’extérieur, qui consiste à réclamer à chacun de leur vi­siteur – y compris aux plus proches parents – un permis de visite souvent impossible à acquérir. Et pour cause, l’au­torité de délivrance rétorque souvent aux demandeurs qu’elle n’est pas compétente pour cette catégorie de déte­nus car aucune charge n’est formellement retenue par la justice.

 

Général de mes bottes

En clair, à la différence des chefs de file de la junte, la garde rapprochée se prévaut d’une affectation officielle au­près de l’intéressé par leurs états-majors respectifs et ne saurait de ce seul fait être im­pliquée dans les atrocités im­putables à leur chef. Nonobstant, ils ont longtemps broyé du noir et leur détention provisoire – sur instruction de l’état-major général des ar­mées selon toute évidence – a trainé en longueur sans que les autorités ne daignent leur assurer une prise en charge en vivres. Leur nourriture jour­nalière, qui revient à leurs fa­milles respectives, leur était servie dans l’unique salle qu’ils partageaient tous avec des conditions d’hygiène infra-humaines, à tous points de vue. Les représentants d’orga­nismes de défense des droits de l’Homme sont d’ailleurs passés pas là, mais le même traitement avait persisté jusqu’à leur élargissement. Quant au Capitaine Amadou Konaré, difficile de dire s’il continue de bénéficier des mêmes faveurs après le limo­geage de son ami Diamou Keïta.

 

 

Tombouctou proteste

Dans la Cité des 333 Saints, l’heure est à la reconstruction à grande enjambée, après les dégâts causés par l’occupation islamiste ainsi que par l’intervention fran­çaise. Mais cette œuvre pu­blique, aussi salutaire qu’elle puisse paraître, ne semble guère satisfaire tout le monde. Elle provoque par exemple la colère d’une frange de la jeu­nesse très frustrée et qui est massivement sortie, samedi dernier, pour le manifeste dans la rue. Motif évoqué par les manifestants : l’attribution de l’essentiel des marchés de la reconstruction à des entre­prises domiciliées dans la ca­pitale. Pour eux, en guise de compensation, la jeunesse de Tombouctou, celle-là même qui a vécu et supporté les af­fres de l’occupation, devrait être prioritaire. Mais le hic, c’est que nulle disposition lé­gale ne localise la passation des marchés au Mali.

Rapt

Ce n’est pas demain la vielle d’un retour définitif de la sécurité dans le septen­trion malien. En plus des attaques sporadiques des positions de l’armée malienne et de ses alliés, un autre phé­nomène annonciateur d’instabilité pourrait s’introduire dans le quotidien des populations. Il s’agit de l’enlèvement de véhicules, une pratique ayant longtemps freiné les investissements et l’intérêt des étrangers pour la zone. Comme pour l’annoncer, deux véhicules d’agents de ravisseurs, la semaine dernière, entre Goundam et Tom- bouctou. Nos sources indiquent qu’un des véhicules a réussi à s’échapper de la poursuite desdits ravisseurs qui seraient des barbus. Il se pourrait aussi que ça soit de vieux habitués de la pratique qui ont repris du service avec l’abondance actuelle de la matière.

 

La Rédaction

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