Identification ou gâchis peu désintéressé

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C’est à l’Assemblée nationale – en l’occurrence à la commission parlementaire  ‘Défense et Sécurité ‘ que les députés, sous la houlette du président de ladite commission Karim Keita, avait jugé en son temps opportun d’insérer l’identification des usagers des deux opérateurs de téléphonie dans le dispositif national de lutte contre l’insécurité. Le ban et l’arrière-ban ont été ainsi mobilisés à l’effet  monter un système où obligation est faite aux deux opérateurs téléphoniques, notamment Malitel et Orange, de procéder au recensement de leurs clients sous peine de retrait des numéros non-recensés. Ce n’est pas tout. Une manne importante a été pour la même cause mobilisée, qui n’aura été finalement qu’un grand gâchis, d’autant que les moyens déployés sont largement disproportionnés aux faibles résultats jusqu’ici obtenus. En clair, la criminalité continue toujours de passer par les mailles des lignes téléphoniques faisant du coup un pied-de-nez au système d’identification instauré à coups de milliards de nos francs. Les puces s’acquièrent sur le marché par les mêmes voies et moyens à travers des intermédiaires qui n’ont aucun temps à consacrer aux lourdeurs d’identification des clients. Pourquoi tout cela pour si peu, est-on tenté de s’interroger. Allez-y savoir !

Quand le désenclavement sent le filon d’enrichissement

On aura été suffisamment servi ces derniers temps par les promesses mirobolantes d’infrastructures routières. À l’intérieur comme dans la capitale, les bénéficiaires rivalisent d’acquis merveilleux mais aussi de motifs de jubilation et d’ardeur à la manifestation de leur joie. De Yanfolila à Kangaba en passant par Bamako où c’est le chef de l’Etat en personne qui a procédé au lancement de la route Banconi-Dialakorodji-Safo-Nosombougou. Il s’agit d’un tronçon d’une cinquantaine de kilomètres en tout pour lesquels des dizaines de milliards de nos francs sont mobilisés. Faute de partenaires généreux sans doute, le projet, comme tant d’autres du même acabit, fera saigner le trésor public. Quoi qu’il en soit, à quelques choses malheur est bon pour certains car un coût aussi exorbitant pour un tronçon relativement court en dit long sur les intentions de faire passer pour de la bienveillance ce qui n’est en réalité qu’un créneau d’enrichissement. À en juger à tout le moins par un bitume vraisemblablement surévalué et facturé au prix du standard international alors que tous savent par avance que les bénéficiaires et usagers n’ont jamais eu droit une telle qualité supérieure en la matière. La tendance à faire des économies sur les matériaux a toujours débouché sur des routes de de piètre qualité comme cette toute première piste réalisée sous l’ère IBK pour accueillir les étrangers invités à son investiture. Allez-y en savoir l’Etat aujourd’hui.

Isaak se vengerait-il de la presse privé

Entre le haut perché de l’AN et la presse privée les relations restent tendues et ne sont toujours pas au beau-fixe. Aux cérémonies présidées par le président de l’Assemblée national, les organes de presse sont désormais acceptés en nombre très limité. Et les nombreux vigiles qui rôdent autour du président de l’Hémicycle y veillent comme à la prunelle de leurs yeux, au risque de s’attirer le courroux du  patron des lieux. Des journalistes triés sur le volet accèdent ainsi à certaines cérémonies tandis que d’autres, bien que conviés par la direction de la Communication, se voient contraints de déambuler dans les couloirs. Cette nouvelle attitude ne découle pas forcément d’un manque de transparence; il s’explique plus vraisemblablement par les séquelles du bras-de-fer judiciaire entre l’institution législative et un représentant du quatrième pouvoir. En tout cas, nombre de journalistes le mettent au compte d’une vengeance que ce malaise a pu inspirer au chef  de l’institution parlementaire ainsi que des insatisfactions liées au verdict du procès en diffamation intenté contre Le Figaro Mali. Et comme pour confirmer la thèse, la presse privée est devenue le parent pauvre du relooking de la grande salle des plénières qui a fait disparaitre (sans alternative) la loge qui a longtemps abrité les reporters. À la différence de leurs semblables de la presse d’Etat, ils sont obligés de se confondre avec les simples curieux de la plèbe pour pouvoir rendre compte des débats publics.

Macron gratifie l’Azawad de son premier voyage en Afrique

Le tout nouveau huitième président de France et de Navarre, Emmanuel Macron, a été accueilli à Gao, vendredi, avec tous les honneurs dans le cadre du passage en revue qu’il avait promis aux éléments de Barkhan pendant la campagne électorale. Le successeur de François Hollande, comme en territoire conquis, n’a pas jugé opportun de passer par Bamako. Il s’est rendu directement dans la contrée septentrionale  qu’il considère sans doute comme un no man’s land, en attendant d’être reconnue comme territoire de la République de l’Azawad. En tout cas, la visite impromptue et quelque peu discourtoise du président Macron intervient pendant que le Mali a de moins en moins de prise sur une partie du pays où la terreur séparatistes et islamistes règne totalement ou partiellement selon les localités, au nez et à la barbe de l’armée nationale et des forces étrangères. En définitive, ce n’est pas le Mali mais un territoire qui échappe au contrôle des autorités que Macron qui a accueilli le nouveau président français…

…Et pourtant le RPM est aux anges 

Dans une cruelle disette de motif de jubilation depuis quelques temps, les militants et dirigeant du parti présidentiel ont sauté sur le passage d’Emmanuel Macron à Gao comme des naufragés sur une chaloupe. Que le jeune président fraîchement élu et à peine investi commence sa sortie africaine par une ville malienne est un motif de satisfaction inespéré qu’ils ne pouvaient lâcher pour rien au monde. Et la mobilisation vers Gao n’aurait rien à envier à la ferveur qu’aurait provoqué une visite du président français à Bamako. Autre temps, autres mœurs : la même armée française a souvent été la cibles de critiques acerbes et même de bruyantes protestations avec  à la clé des accusations de collusion avec la rébellion au détriment des forces régulières et loyalistes. . C’était  le cas notamment avec le triste épisode de Kidal.

La Rédaction

 

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