En dessous de l’accalmie observée au sujet des routes couve peut-être une nouvelle menace explosive si les autorités n’y prennent garde. En effet, pendant que le début des travaux du tronçon Kati-Didjeni permet de taire les émeutes dans les villes traversées par la RN1, une nouvelle insurrection pourrait se manifester du côté des contrées riveraines de l’axe Kita-Keniéba, qui subit de plein fouet les effets d’une sur-fréquentation par nombre des usagers habituels du tronçon en chantier. En tout cas, les observateurs s’accordent à admettre qu’au fur et à mesure que traîne ledit chantier, la voie de substitution sera à peine carrossable tant son état de dégradation est avancé. Et dire qu’aucune mesure d’entretien n’est encore visible alors même que le budget de l’entretien routier au Mali se chiffre à 30 milliards par an, que d’heureux bénéficiaires des marchés empochent sans les exécuter. C’est ce qui explique d’ailleurs l’état des routes dans la capitale où le ras-le-bol de la population est à peine contenu sur le même sujet.
Les bagnards du Conseil régional de Kayes transférés à Bafoulabé
Ils sont au nombre de douze personnes détenus dans le cadre du sulfureux du Conseil régional de Kayes. En plus du chef de file, le président Bandiougou Diawara, on y dénombre le délégué du Contrôle financier, un comptable ou encore le Régisseur, qui traînent tous des présomptions détournement, de surfacturation et de favoritisme portant sur près d’1 milliard et demie de nos francs. Après avoir longtemps été l’objet de curiosité de la part de leurs concitoyens de la Cité des Rails, la justice a décidé que leur détention préventive se fasse à Bafoulabé, une ville située à des milliers de lieues de leurs proches. Leur transfèrement, pour autant qu’elle puisse se justifier par une éventuelle protection des pistes et pièces à conviction, fait jaser plus d’un à Kayes. Elle est notamment ressentie comme un acharnement punitif à l’encontre de prévenus sevrés ainsi de toute assistance de leurs proches.
Les jeunes Abeilles offrent des chances au consensus
Vivement attendues et préparées avec autant d’ardeur par les différents protagonistes, les assises d’installation du nouveau directoire des jeunes Abeilles ont été à la surprise générale reportées en même temps que celles des femmes. Motif évoqué : la coïncidence de la date précédemment annoncée avec le dialogue national inclusif. Décidé par le Comité exécutif, le report a déclenché toute une vague de supputations et interprétations sur fond de suspicions d’un dilatoire destiné à réunir les conditions d’émergence d’une tendance au détriment des autres. Vrai ou faux ? Les organisateurs s’en défendent et nient toute intention cachée derrière la mesure. Pour sûr, en revanche, le report pourrait être mis à profit pour accorder les violons des trois prétendants engagés dans la course pour la présidence des jeunes et parvenir un directoire consensuel issu d’un congrès apaisé. En tout cas, le report des assises n’aura guère suspendu les tractations dans ce sens, pourvu que le courage de renoncer l’emporte sur la raideur des positions.
La Rédaction