”Ceux qui font honneur au pays et à la tenue militaire’’

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Amadou Haya Sanogo

Ces propos sont une nouvelle invention de l’avocat attitré de la junte et singulièrement d’Amadou Haya Sanogo. Lors de l’ouverture du procès transporté à Sikasso, en effet, Me Harouna Toureh a tressé des couronnes aux putschistes telles que personne d’autre n’en avait fait auparavant. L’avocat qu’il est se trouve naturellement dans son rôle. Sauf qu’en le faisant de la manière dont il s’en est pris, le chef politique de la Plateforme des mouvements armés loyalistes s’écarte considérablement de la réalité. Au fait, on ne peut raisonnablement faire honneur à un pays et à son armée en ayant le nom lié à une histoire de tenues militaires repêchées dans des charniers. Or les nombreux militaires déterrés des fosses et autres puits de Diago et de Kati l’ont été avec leur uniforme pour lequel le N°1 de la Cnrdre n’avait aucun respect avant sa détention. Il est peut-être assagi par sa longue incarcération, mais on ne peut par ailleurs prétendre faire honneur à l’armée et à un pays dont on a laissé les deux tiers à la merci de Djihadistes, en ordonnant le retrait des troupes des trois régions du septentrion. En définitive, Sanogo n’avait de respect que pour son petit pouvoir et les oripeaux y afférents. Me Harouna confondrait sans doute penchant pour les privilèges et patriotisme. Subjectivisme quand tu nous tiens

Qui veut banaliser le procès de Sanogo ?

La comparution de l’ex chef de la junte militaire est en train d’être réduite à sa plus simple expression, au grand dam de la gravité des faits qui lui sont reprochés et de la manifestation de la vérité. Transportés à Sikasso pour les besoins de sérénité et de sécurisation, le procès historique et inédit n’a pu s’épargner les perturbations dont certaines sonnent comme une raillerie aux yeux des veuves de bérets-rouges tout de blanc vêtues dans la salle d’audience. Elles en ont sans doute eu des pincements au cœur en voyant le présumé bourreau de leurs conjoints leur rire au nez en recevant le salut militaire comme un prévenu ordinaire. Ce n’est pas tout. La banalisation a commencé depuis la veille du procès avec des privilèges à nuls autres pareils accordés à un complice d’enlèvement et d’assassinat en termes de liberté d’expression. Il s’est en effet arrogamment exprimé sur les ondes de RFI, une tribune à laquelle Amadou Haya Sanogo ne pouvait accéder sans complicité des plus hautes autorités sécuritaires.

Une ministre chassée de Sebenikoro

Surclassé à l’issue des élections communales et de son piètre résultat dans son bastion – ou du moins ce qu’elle considérait comme tel -, ce ministre parachutée au Bpn à la faveur du dernier congrès des Tisserands n’est visiblement plus dans les bonnes grâces de la famille présidentielle. L’intéressé s’en est cruellement et drument rendu compte, la semaine dernière, lorsqu’en tentant de se justifier sa contre-performance il a vu ses ardeurs rabrouées par le chef de l’Etat très en colère lui. Il nous revient, de même source, que le membre du gouvernement en question a été chassé comme une malpropre de Sébénikoro par Ibk en personne qui, comme à ses habitudes, ne lui a même pas donné l’occasion d’une justification de ses contre-performances. A tort d’ailleurs parce qu’il lui est lui-même reprochable les résultats mitigés de son parti dans la circonscription de la commune IV où il a exercé les fonctions de député.

Officier de police judiciaire malgré lui

C’est du ‘’Capitaine-Général’’ Amadou Haya Sanogo qu’il s’agit. Son procès s’est ouvert Mardi Mercredi dernier en dehors de la capitale pendant que les faits à lui reprochés se sont produits à Kati et relève du ressort judiciaire de Bamako. Le déplacement du procès en 3 ème région rappelle un précédent, à savoir : le jugement de l’ancien Maire du District Iba Ndiaye à Segou. Sauf que M. Ndiaye, en tant qu’Officier de police judiciaire dans sa ville jouissait lui du privilège judiciaire dans cette circonscription. Ce n’est pas le cas pour Sanogo et coaccusés dont le transfert des assises à Sikasso répond plutôt d’un besoin de sécurisation du procès, dit-on. En clair, il y a selon eux un risque de perturbation des assises à Bamako où résident la majorité des parents et sympathisants de bérets-rouges victimes de la junte ou même de ceux des bérets-verts en détention. Quelle qu’en soit la motivation, le ‘Boucher de Kati’ a bénéficié d’un privilège au détriment de ses victimes présumés. Cela lui a permis d’être accueilli comme un héros à coups d’ovations lors de sa comparution à l’ouverture de son audience.

La Rédaction

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