Le juge d’instruction Yaya Karembé doit boucler ce matin son instruction dans l’affaire de la disparation des 21 bérets rouges disparus par l’interrogatoire du général Amadou Haya Sanogo. Tous les autres militaires arrêtés ont été entendus sur le fond, excepté le général Sanogo. Haya pour la boucle. Au demeurant, l’instruction a pu découvrir les corps des 21 bérets rouges disparus ; les expertises médicales légales existent ; les différents rapports ont été donnés aux différentes parties ; le test ADN des corps est attendu. Avec l’interrogatoire du général Sanogo, ce matin, le dossier sera bouclé au niveau de l’instruction. Il reviendra aux autorités judiciaires notamment la Cour d’appel de Bamako de préparer le procès. En tout cas, à partir de la remise des documents à qui de droit, le juge Yaya Karembé aura fini avec sa mission. Il continuera avec l’affaire de la mutinerie du 30 septembre 2013 dans laquelle il a déjà entamé les auditions.
«J’ai été trahi»
Lors de son interrogatoire avorté du mardi 15 avril 2014, comme il y avait coupure d’électricité au Pôle économique de Bamako, le général Amadou Sanogo s’est confié à un élément des lieux à qui il a fait des révélations importantes. Selon notre source, Amadou Haya dit avoir été trahi par des hommes politiques, certains responsables religieux, des hommes d’affaires et des militaires. Il a dit, selon notre source, qu’il y a 7 mois, il était le patron du Mali : tous venaient lui demander des services. Mais que depuis sa détention, certains n’ont même pas cherché à le voir. D’autres sont partis se moquer de lui, alors un autre groupe continue à profiter de sa situation actuelle. Il se dit affligé du comportement du président de la République ; de certains militaires qui ne lui ont pas rendu visite en prison. D’après notre informateur, la prison a beaucoup assagi l’homme, qui dit avoir compris beaucoup de choses et tiré des enseignements sur la vie d’un homme publique. «Ce sont uniquement des questions d’intérêt pas plus», il parlait ainsi des hommes politiques.
Un attaché vomi
L’ancien ministre de la Réconciliation et du Développement des régions nord, Cheick Diarra, lors de la passation de service avec Zahabi, n’a pas caché sa colère contre son attaché de cabinet. Selon nos sources, il l’a vomi publiquement devant tout le personnel, en affirmant que son attaché l’avait en erreur sur beaucoup de ses choix. En effet, c’est son attaché qui aurait lui rapporté des mensonges sur des membres de son cabinet. Pis, il lui aurait caché certaines réalités et informations. De quoi révolter les gens contre le jeune. Le jeune attaché incriminé serait apparenté à un grand leader musulman qui lui a permis d’avoir ce poste. Au demeurant, on se demande comment un cadre comme Cheick Diarra a pu se laisser manipuler par un jeunot.
Des caméras cachées
Depuis un certain temps, nous constatons à travers la ville de Bamako, des panneaux solaires avec des caméras cachées. Au niveau du Monument de la Colombe de la paix, il y en a une. De même qu’aux sorties et entrées des trois ponts, à Daoudaboubougou, avant d’arriver à la pharmacie Kodjo, et des dizaines éparpillées à l’ACI 2000 ainsi que dans les endroits stratégiques de Bamako. Et pourtant, personne ne fait attention à ces caméras qui tournent toute la journée, 24/24. Quand nous avons approché les sociétés de téléphonie de la place, elles nous ont dit que ces caméras ne sont pas les leurs. Au niveau du ministère de la Communication, les choses ne sont pas aussi claires. Les conseillers n’ont pas voulu nous répondre, parce que le nouveau ministre n’avait pas pris fonction. Mais, ce qui est sûr, plusieurs hommes avertis ont constaté la présence de ces caméras qui filment tout ce qui se passe dans la ville de Bamako.
Communiquer ou «niquer» le peuple ?
Cette question mérite d’être posée, car depuis le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement, le président de la République a demandé aux ministres de communiquer. Dès lors, ils sont en train de tout faire pour sortir à la télé. Même les simples prises de contact avec les services relevant de leurs départements. Un ministre, selon nos informations, a appelé l’Ortm quand il voulait rendre visite à sa maman. Malheureusement, on lui a gentiment fait savoir qu’il n’y avait pas de caméra. La même journée du vendredi, le même ministre s’est trouvé les moyens de créer de toutes pièces une activité pour se faire voir à la télé. Est-ce qu’IBK a demandé à ses ministres de travailler ou de communiquer à travers la télévision nationale ? S’ils ne font pas attention, ils risquent de «niquer» nos populations, car le mot communiquer est composé de commun et niquer.
300 Maliens en prison
Tout le monde a vu l’accueil réservé à IBK à Dakar. Ce n’est pas le fait du hasard, car ce sont des jeunes Rpm qui ont quitté Bamako pour aller faire cette mobilisation à coup de millions. Parce que les services de renseignements ont appris que les Maliens du Sénégal sont fâchés contre le président et qu’ils voulaient boycotter sa visite. C’est ainsi que des jeunes ont été envoyés pour organiser ce que les gens ont vu. La rencontre entre IBK et la communauté malienne résidant au Sénégal a été organisée avec le même esprit. Ils ont tout fait pour écarter ceux qui allaient venir pour cracher la vérité par rapport à ce que les Maliens subissent au Sénégal. Mais d’autres Maliens, plus intelligents, ont posé tous les vrais problèmes. Il s’agit, entre autres, du coût de la carte consulaire (4000 Fcfa) ; du retard dans l’acquisition du passeport ; du fort taux de mendiants maliens à Dakar (80 %) et surtout de la détention de plus de 300 Maliens qui, pour la plupart, n’ont pas encore été présentés au juge… Face à ces doléances, IBK a promis de prendre des mesures incessamment pour les juguler.
IBK et Ami
«Ton pied, mon pied». C’est ce qu’on peut dire d’IBK et de sa femme Keïta Aminata Maïga, car ils sont ensemble dans toutes les missions. C’est du nouveau, puisque les Premières dames, très souvent, ne suivent pas leurs maris, mais notre Mandé Massa va partout avec sa femme. Ce qui pose de sérieux problèmes protocolaires dans les pays d’accueil, qui sont très souvent obligés de tout faire pour satisfaire le couple présidentiel malien. Au Rwanda, ça a été un camouflet pour IBK, car son homologue rwandais n’est même pas venu l’accueillir à l’aéroport, contrairement au président Macky Sall qui l’a accueilli sans son épouse, parce que ce n’est pas prévu par le protocole sénégalais. Pire, le président malien est très souvent avec ses enfants et petits-enfants, comme pour dire qu’«on ne sait pas ce qui va se passer derrière nous».
IBK chasse les photographes
IBK et les reporters photographes maliens ne font pas bon ménage. En tout cas, c’est la deuxième fois qu’il les chasse lors des conseils des ministres. La première fois, c’était lors du tout premier conseil des ministres de l’équipe Tatam Ly. Il a récidivé avec la nouvelle équipe, et cette fois-ci, c’est le chef du Protocole qui a demandé aux reporters photographes de sortir de la salle. La même personne les a poursuivis dans la cour du Palais de Koulouba pour leur dire de vider les lieux. Les reporters photographes et cameramen ont quitté la cour du palais de Koulouba, pour aller se mettre sous des arbres avant la fin du conseil des ministres. Les reporters photographes du Mali sont déjà en colère contre le président malien, qui les a laissés pour confier la confection de sa photo officielle à des Blancs. Alors que tous les 4 ans, le monde de la photo se retrouve à Bamako pour les rencontres africaines de la photo. Pour eux, c’est une insulte que la photo officielle du président malien ne soit pas faite par un photographe malien.
Mara oublié
Moussa Mara va avaler beaucoup de couleuvres, après la formation du gouvernement qui ne compte aucun membre de son parti. Le travail gouvernemental commence mal pour lui, car il y a certains ministres de l’actuel gouvernement qui ne le considèrent pas comme Premier ministre. Déjà, lors de son premier conseil des ministres en tant que Premier ministre, il a pris un coup. En effet, il est de tradition qu’après chaque conseil des ministres, quand le président sort de la salle, le Premier ministre et les ministres se saluent et échangent un peu. Mais, dès que le président est sorti de la salle, certains ministres l’ont suivi sans attendre le Premier ministre. En l’oubliant complètement. Même lors du conseil de cabinet, certains ministres étaient assis simplement pour la forme, et disaient ne rien écouter «de la littérature du Premier ministre, qui n’a fait que parler pour ne rien dire, car un gouvernement de 23 anciens n’a pas besoin de leçon».
Ambassadeur du Mali
Les populations de Kidal acquises à la cause des bandits armés, notamment du Mnla, deviennent nombreuses, selon une source dans la capitale de l’Adrar. Le gouverneur de Kidal est appelé «ambassadeur du Mali» et il l’accepte volontiers. Malgré tout, il continue de donner de gros marchés aux hommes forts des groupes armés et cela, dans le cadre de la reconstruction des bâtiments administratifs. Ce qui fait qu’aujourd’hui à Kidal, les populations, pour ne pas dire les bandits armés, selon notre source, disent que ce gouverneur va rester, parce qu’il «connaît le sens des affaires et sait que l’avenir du Mali se joue à Kidal». Le gouverneur, le colonel d’aviation Adama Kamissoko, joue bien son rôle, mais les policiers qui sont dans cette région, commencent à douter de lui, car il fait trop la part belle aux bandits armés.
EDM-Sa, déficitaire jusqu’en 2018 !
Les habitants de Bamako ne sont pas sortis de l’auberge, relativement à la fourniture d’électricité. Toutes proportions gardées, les délestages incessants et intempestifs rendent la vie difficile aux habitants de la ville des trois caïmans. Pour longtemps encore, puisque, a-t-on appris de source sûre, les caisses de la société fournisseur d’électricité ne se portent pas bien. Elle est déficitaire depuis plusieurs années déjà, et le demeurera durant quatre autres années. Jusqu’en 2018, rapportent des personnes proches de la société Edm-Sa. Autant dire que même les mesures annoncées ou envisagées par le gouvernement et la société elle-même ne constituent que des palliatifs. Il en faudra plus pour que les caisses de Edm-Sa soient renflouées, peut-être, à travers des réformes douloureuses et lourdes de conséquences pour les consommateurs maliens.