Depuis plus d’une semaine déjà, le syndicat des enseignants contractuels du fondamental est en grève. Une grève illimitée qui ne dit pas son nom, puisque les militants ne devront reprendre le travail qu’après les congés de noël. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le mouvement a été plutôt suivi. En tout cas quand on se réfère à la situation de paralysie dans la plupart des écoles fondamentales publiques de la capitale. Si le syndicat peut se targuer d’avoir réussi un grand débrayage, il serait loisible à tout observateur de constater que le fait, en lui-même, reste à justifier pour parler de ses conséquences sur le sort des enfants.
A propos de justification, les rumeurs ont tout expliqué pour faire comprendre que les enseignants contractuels sont allés en grève pour exiger leur intégration directe à la fonction publique de l’Etat. Et puisqu’au Mali la masturbation intellectuelle est le sport national, alors place a été faite aux commentaires les plus fous. Pourtant, selon des sources concordantes et autorisées, proches aussi bien du ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales que du syndicat des grévistes, la cause du mouvement de protestation fut enclenchée par un le ministère de l’Administration territoriale et des collectivités locales. Qui fit circuler une décision demandant aux autorités administratives locales d’enjoindre aux enseignants du fondamental de déposer des dossiers dans un délai jugé court. Irrités et se sentant désabusés, les militants de l’intérieur ont saisi le bureau du syndicat pour manifester contre cette forme de caporalisation. Et comme par enchantement, il s’est trouvé que l’instance dirigeante du syndicat des contractuels du fondamental n’était pas informée de ladite décision. Interrogés par nos soins, des responsables du ministère de l’éducation affirment ignorer tout des manœuvres du général ministre Kafougouna Koné. Pourquoi le ministère de l’administration territoriale et des collectivités locales a pris une décision concernant les enseignants alors qu’il n’en a même pas fait ampliation au département de tutelle ? Mystère.
Les mêmes sources précisent que le ministre du travail et de la fonction publique aussi ne fut pas saisi, pour information, par son collègue de l’Administration territoriale. Il est vrai que les Contractuels du fondamental veulent leur intégration à la fonction publique de l’Etat alors même que c’est l’intégration à la fonction publique des collectivités qui fut retenue pour certains d’entre eux. Aux termes des derniers accords signés entre le gouvernement et
Comme on le voit, le ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales est mis à contribution par des actes administratifs mal inspirés dans leur forme. Il faut espérer que les enseignants du fondamental, qui ont ainsi manqué de maturité syndicale – ils refusèrent de comprendre les explications du ministère de tutelle – reviennent à des meilleurs sentiments pour que soit sauf l’avenir des élèves. Leur raison d’être. Nous reviendrons sur des aspects de cette question dans nos prochaines parutions.
Centre des impôts de Kati : Le déshonneur
Quel contenu faut-il trouver aux agitations futiles et aux tapages pompeux du ministère de la fonction publique et du travail à propos du projet – puisque dans notre pays tout est constamment en projet – de «modernisation de l’administration» ? La question se justifie par le constat de la persistance de comportements médiévaux chez certains travailleurs de l’Etat et la dégradation notoire et physique des bâtiments abritant les services publics. Peut-on vouloir d’une administration modernisée avec des sites archéologiques ? Le Centre des impôts de Kati est, à présent, le prototype de service public dont la présentation physique fait honte à ses travailleurs. Perdu dans les dédales de l’anarchique marché de la ville, le Centre est logé dans des locaux vétustes, délabrés et exigus. Ici, les usagers n’ont même pas où s’asseoir quand les circonstances les y obligent. C’est une vraie honte pour un centre des impôts les plus sollicités du fait de l’étendue de la circonscription de
Journal Liberté
- L. GUINDO