La grève de 72 h des magistrats maliens a été largement suivie. A Bamako, par exemple, le tribunal était désert, il n’y a pas eu d’audience dans des commissariats de police et les interpellés qui devaient être déférés devant la justice attendent désormais la fin de la grève. A la prison civile de Bamako, il n’y a pas de nouveaux détenus et pas de libérations provisoires. A l’intérieur du pays, l’appareil judiciaire est également paralysé. Et une première, la Cour d’assises qui se tient à Kayes, dans l’extrême-ouest du Mali, a interrompu ses travaux, les magistrats là-bas suivant également le mot d’ordre de grève.
Justice: Sam et gouvernement s’accusent mutuellement
Un débrayage justifié pour le président du Syndicat autonome de la magistrature (Sam), Cheick Mohamed Cherif Koné : “La justice malienne traverse de sérieuses difficultés. Les conditions de travail laissent à désirer. Il y a des textes internationaux qui prévoient des normes minimales par rapport au traitement des magistrats. Et le Mali reste le seul à faire exception. C’est la mauvaise foi du gouvernement”. Côté gouvernement, on récuse le terme de “mauvaise foi” et on affirme ne pas fermer les portes des négociations avec les grévistes.
Sikasso : Marche contre la dégradation des axes routiers
Une marche pacifique s’est tenue samedi matin à Sikasso. La centaine de marcheurs dénonce la dégradation des axes routiers de la ville, la RN7 (Sikasso-Zégoua), la RN11 (Sikasso-Koutiala) et la voie d’accès à Kadiolo. L’objectif est d’interpeller les décideurs sur la souffrance les populations due à l’état de ces routes qui causent des accidents mortels. La marche est partie de la maison du peuple au gouvernorat de Sikasso.
Assemblée nationale : 48 députés ont boudé le vote de l’état d’urgence
L’état d’urgence en vigueur au Mali, et qui devait expirer dimanche, a été prorogé de huit mois, jusqu’au 29 mars 2017, par l’Assemblée nationale réunie samedi en session extraordinaire, a appris l’AFP de sources officielles. Le projet de loi prorogeant cette mesure, qui avait été adopté vendredi par le conseil des ministres, a été approuvé à l’unanimité des 99 députés présents dans l’hémicycle à Bamako, a indiqué une source à l’Assemblée. Ce que veut dire que 48 élus de la nation ont boudé le vote.