Les populations des communes nord du cercle de Goundam subissent ces derniers temps des braquages par des bandits armés. Les voyageurs sont dépouillés de leurs biens. Pourtant les forces de sécurité maliennes et les forces de la Minusma sont présentes dans le cercle de Goundam.
Ces deux dernières semaines, dans le nord du cercle de Goundam, précisément la zone Léré, Gargando, M’bouna, Zouerat, il y a une recrudescence du banditisme. Les bandits armés opèrent à moto ou à pied. Sept troupeaux appartenant à des peuls, des bellas et même des sédentaires songhoy ont récemment été enlevés. Les propriétaires des bêtes ont été menacés, dépouillés et contraints de quitter les zones où le pâturage est plus abondant.
Le 3 septembre dernier des marchands de bétail qui se rendaient à la foire de Zouerat, localité située à 100 km de Goundam, pour des achats à l’approche de la fête de Tabaski, ont été attaqués et dépouillés d’une somme totale d’environ 4 millions de Fcfa. Les marchands circulaient à bord de deux véhicules.
Selon des témoins, ces derniers jours, cette zone connait un regain d’activité des bandits armés. Des bergers très inquiets et préoccupés par la situation, ont signalé que près de 7 pick up dont un équipé de mitrailleuse et une dizaine de motards armés sillonnent les campements abandonnés par les habitants. Les bandits armés étaient certainement en quête de biens à enlever.
C’est dire qu’en dépit du dispositif de sécurité, des individus armés occupent toujours le terrain, organisent des vols de bétail et braquent les paisibles populations. De quoi entretenir un climat de terreur qui ne favorise pas l’instauration de la paix et la quiétude tant désirées par les populations.
Parmi les 11 bandits arrêtés récemment par les forces de sécurité, certains habitants de Goundam ont pu reconnaitre des individus ayant servi dans l’armée avant le début de la rébellion.
La mise hors d’état de nuire de ces bandits pourrait contribuer à la sécurité dans la zone nord de Goundam. Ces arrestations a été possibles grâce à la collaboration des habitants de Léré et du nord de Goundam, exaspérés par les nombreux actes de banditisme dont ils sont victimes.
Source : Amap
Inondations à Kayes
Une semaine de calvaire
Les Kayesiens ont vécu un grand calvaire au cours de la semaine du 2 au 7 septembre. Des embouteilla-ges monstres, des pistes et des routes complètement imprati-cables, des maisons effon-drées, des véhicules submer-gés. Telle était la situation catastrophique qui a prévalu dans la capitale du rail après des pluies diluviennes. Plus de 200 mm de pluies ont été enregistrées durant cette semaine. Si aucune perte en vies humaines n’est à déplorer, d’importants dégâts matériels ont été enregistrés dans plusieurs quartiers et villages environs.
“Dans la 1ère semaine de ce mois de septembre, des pluies diluviennes se sont abattues sur Kayes, provoquant des inondations par endroits, précisément dans les quartiers de Légal Ségou et Liberté. Des maisons en banco se sont écroulées mais pas de pertes en vies humaines“, souligne le directeur régional des sapeurs-pompiers, le lieutenant Tiécoura Sangaré.
Suite à des pluies successives enregistrées dans la semaine, les eaux ont envahi les maisons. Des fosses septiques, remplies par les eaux de pluies, laissaient échapper des immondices qui s’ajoutaient aux eaux stagnantes, formant un mélange puant. Avec l’aide des sapeurs pompiers, plusieurs familles ont passé des heures, voire des jours à évacuer l’eau qui avait envahi leurs maisons.
Boubacar Traoré, collé au mur, pantalon retroussé jusqu’au genou, nous raconte le calvaire qu’il vit chaque jour pour quitter son quartier Lafiabougou pour aller à pied au grand marché de Kayes. “Dès que la saison de pluie débute ici à Kayes, ce sont les problèmes qui commencent. Quand il pleut beaucoup, tu es obligé de rentrer dans l’eau pour rejoindre ta famille. Vraiment nous sollicitons les autorités pour nous soulager“.
Hors de la ville de Kayes, le fleuve Falémé a débordé de son lit depuis la frontière sénégalaise. Les pluies diluviennes ajoutées à la marée haute ont fait monter les eaux du fleuve.
Les flots ont touché Diboli et le village de Fégui. Conséquence : automobilistes et passagers vivent un calvaire. “La hauteur de l’eau de surface a atteint plus de 3 m dans la commune de Falémé. Les villages de Fégui et de Diboli ont été inondés. L’équipe de secours a été diligentée sur place. Les éléments ont procédé à une évaluation rapide des biens“, explique le lieutenant Sangaré.
A Diboli et Fégui, les habitants sont dans le désarroi. Mais les piroguiers, eux, se frottent les mains pour transporter les gens.
De l’avis de plusieurs personnes, les dégâts provoqués sont notamment liés au défaut d’assaini-ssement et à l’installation des habita-tions dans des zones inondables.
Source : Amap
San : Nesso Bambara
750 hectares de cultures dévastés par les eaux
Nesso Bambara, un village de la commune rurale de Djéguéna dans le cercle de San, est à son tour touché par les inondations. Les fortes pluies de ces derniers jours y ont causé d’importants dégâts matériels. C’est ainsi que 750 hectares de champs de cultures sèches ont été dévastés par les eaux et que 7 maisons se sont écroulées.
Suite au sinistre, une mission conduite par le préfet du cercle de San, Adama Sidibé, s’est rendue sur place. La délégation comprenait des responsables des services en charge de l’agriculture, de la santé, du développement social, de l’urbanisme et l’habitat, des eaux et forêts, des représentants du conseil de cercle. Elle s’est entretenue le 3 septembre avec les habitants du village sinistré.
Selon le chef de village de Nesso Bambara, Adama Coulibaly, et d’autres habitants de la localité, c’est un mini barrage construit entre Nesso Bambara et Filasso Bossoni qui est en partie en cause dans l’inondation. Ils expliquent que l’ouvrage a été conçu pour irriguer 250 hectares mis à la disposition des paysans pour la culture du riz. Au-delà de ces 250 hectares, le reste des superficies cultivables est utilisé pour les cultures sèches. Or, celles-ci ne supportent pas l’abondance de l’eau.
En fait, estiment les responsables de l’agriculture, le problème est lié à une mauvaise gestion du barrage. Ils assurent que les conseils prodigués par les spécialistes lors de la réception de l’ouvrage n’ont pas été suivis. L’on avait alors demandé aux paysans de semer la même variété de riz au même moment et de respecter les périodes d’ouverture et de fermeture de la vanne.
Les techniciens avaient expliqué que le non respect de ces consignes pourraient créer des problèmes entre les propriétaires de champs eux-mêmes car il arrivera un moment de l’hivernage où certains champs réclameront beaucoup d’eau tandis que d’autres n’en n’ont pas besoin. Dans ce cas, certains paysans s’opposeront à la fermeture de la vanne alors qu’au même moment, d’autres la réclameront. C’est le non respect de la période d’ouverture de la vanne qui a occasionné l’inondation des 750 hectares de cultures sèches.
Les paysans ont admis n’avoir pas tenu compte des consignes données par les techniciens de l’agriculture. Pourtant, a fait remarquer le maire de Djéguéna Madou Bouaré, un comité de gestion de l’ouvrage a été mis en place. Il est composée de 21 personnes. Mais les trois villages directement concernés par le mini barrage, Nesso Bambara, Filasso Bossoni et Fienso, n’ont pas de représentant dans le comité.
La réunion a donc décidé de renouveler le comité de gestion qui sera désormais constitué exclusivement de représentants des villages concernés et d’un représentant de la mairie. Les membres du comité seront choisis sur la base de leur intégrité et de leur probité morale. Ils doivent être également guidés par l’intérêt collectif des villages.
La mission a demandé au chef de village de Nesso Bambara et au maire de Djéguéna de s’employer à recaser les familles dont les maisons se sont effondrées. Il faut signaler quand même que ces maisons ont été construites sur le passage naturel des eaux de pluie.
Source : Amap