Les observateurs du landernau politique malien ont dénombré déjà la transhumance d’une dizaine de dépités qui viennent d’être élus par les Maliens. C’est dire que la Place de Bagadadji renoue déjà avec ses vieilles habitudes du Mali.
Les transhumants ont, pour la plupart, rejoint la majorité présidentielle. La raison est très simple : ils sont pour beaucoup des opérateurs économiques, qui misent sur l’acquisition des marchés publics. Or, une règle non écrite laisse entendre que si tu es de l’opposition tu as peu ou prou de chance de te positionner pour les marchés publics. Le parti du bélier blanc (Parena) a perdu deux dépités dont celui de Kadiolo, qui a motivé son départ par un simple faux fuyant à savoir qu’il n’est pas question pour lui de s’opposer à son grand-frère de lait, le Pr Ouattara, élu RPM de la Commune III du District de Bamako. Le CNID a lui-aussi vu partir deux de ses dépités. Sa dépitée élue en Commune I du District de Bamako a été la première à claquer la porte du parti du soleil levant de Me Mountaga Tall.
Onze jihadistes tués dans la région de Tombouctou
L’opération militaire française dans la région de Tombouctou s’est soldée finalement par un soldat français blessé, et onze jihadistes tués. Il y a eu aussi ces jihadistes qui ont tiré, vendredi soir, 24 janvier, des obus sur Kidal, sans faire des victimes. Tout cela montre que le danger n’a pas disparu. La lutte contre les jihadistes dans le nord du Mali n’est donc pas terminée. Il faut encore faire face aux sursauts de ces combattants islamistes qui font tout pour s’organiser. Selon des experts interrogés par RFI, quelques dizaines de combattants seraient même récemment venus de la Libye, pour prêter main forte aux groupes qui sont sur le terrain.
Deux explosions dans la région nord-est du Mali (Kidal)
Selon les témoignages d’un chef islamiste, récemment arrêté par l’armée malienne, de nombreuses caches d’armes souterraines existent dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal. A nous donc de comprendre que ces islamistes avaient inscrit leurs actions dans la durée. Et l’une de leurs stratégies est de se fondre dans la nature, de se replier vers les frontières que partagent le Mali avec certains de ses voisins du Nord, et ensuite de revenir commettre des attentats, organiser la guérilla, la guerre asymétrique. Au même moment, la France, comme prévu, allège son dispositif militaire sur le terrain alors que la montée en puissance des troupes de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) n’est pas encore une totale réalité.
Mali-Centrafrique :
La France saluée par l’OTAN pour son action
Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a salué l’action “rapide et déterminée” de la France en Centrafrique et au Mali et réaffirmé que l’Otan n’avait pas de rôle à jouer dans ces deux pays. “Je salue la France pour son action rapide et déterminée au Mali et en Centrafrique“, a déclaré M. Rasmussen au cours d’une conférence de presse à
Bruxelles. Elle a été “essentielle pour empêcher l’avancée de groupes terroristes” au Mali et “pour sauver des vies“, selon lui. “J’apprécie aussi le fait que d’autres pays de l’Otan ont soutenu la France dans ces opérations” et que “l’Union européenne a aussi décidé de s’engager”, avec l’envoi d’une force de 500 soldats environ, a-t-il ajouté. M. Rasmussen a répété qu’il aimerait “voir l’Europe prendre davantage de responsabilités” dans le domaine de la sécurité. “Je n’envisage aucun rôle direct pour l’Otan au Mali comme en Centrafrique”, a-t-il ajouté, en précisant qu’aucune demande n’avait été faite en ce sens.
Accroissement de la présence militaire germanique en Afrique
L’Allemagne va accroître son action militaire en Afrique, notamment en envoyant des instructeurs supplémentaires au Mali et en soutenant l’intervention française en Centrafrique, a indiqué la nouvelle ministre de la Défense. Interrogée par l’hebdomadaire Der Spiegel pour savoir si l’Allemagne –souvent critiquée pour sa réticence, après la seconde guerre mondiale, à envoyer des troupes à l’étranger–, devrait accroître son engagement militaire international, la ministre Ursula von der Leyen a répondu: “dans le cadre de
nos alliances, oui“. Mme von der Leyen a ainsi annoncé qu’elle prévoyait d’augmenter le
contingent allemand au Mali de 180 à 250 militaires. 99 soldats sont actuellement déployés sur place, où ils assurent la formation de l’armée malienne. L’Allemagne prévoit également de déployer un airbus médicalisé en Centrafrique en soutien à la mission militaire française Sangaris, a-t-elle précisé. Alors que les crises se multiplient en Afrique, l’Allemagne “ne peut pas regarder ailleurs quand meurtres et viols sont quotidiens, ne serait-ce que pour des raisons humanitaires“, a souligné la ministre, en poste depuis un mois et première femme à occuper ces fonctions à la tête de la Défense. “En Centrafrique, une guerre sanglante oppose chrétiens et musulmans. Nous ne pouvons risquer que ce conflit embrase toute la région“, a ajouté la ministre, membre influent du cabinet de la chancelière Angela Merkel. A long terme, les différentes armées des pays européens devraient fusionner dans une armée européenne car “l’unification des forces armées est une conséquence logique d’une coopération militaire accrue en Europe”, a-t-elle estimé.
Une aide humanitaire accrue au Mali
Le ministre du Développement, Gerd Mueller, a déclaré que l’Allemagne projetait également d’accroître son aide humanitaire en Afrique, particulièrement au Mali, dans un entretien au journal Bild am Sonntag. Le président de l’Association des forces armées allemandes, Andre Wuestner, a déclaré au même journal que la mission au Mali prendrait probablement plus
de dix ans, vu l’état “désastreux” des forces armées dans le pays et l’objectif à atteindre “d’un Etat stable et qui fonctionne“.
La Rédaction