Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a affirmé, hier que des combats violents entre forces françaises et groupes islamistes armés se poursuivaient dans le nord du Mali, dans le réduit des terroristes, faisant beaucoup de morts jihadistes.
Les combats sont violents et se poursuivent au moment où nous parlons dans le massif des Ifoghas, a déclaré M. Le Drian sur la radio RTL. Le nombre de jihadistes tués est significatif, a-t-il ajouté, se refusant à une comptabilité plus précise. Il y a des morts tous les jours mais les forces françaises font en revanche très peu de prisonniers, a-t-il précisé. On est en train de toucher au dur, a poursuivi M. Le Drian, interrogé sur l’opération en cours dans ce massif de moyenne montagne à l’extrême nord du Mali près de la frontière algérienne. C’est un secteur où nous pensions que les groupes terroristes les plus radicaux s’étaient réfugiés. Nous n’en étions pas sûrs. Maintenant nous en sommes certains, a-t-il ajouté. Nous sommes chez eux, nous sommes rentrés dans leur maison. Là c’est plus compliqué, il faut passer au sol, au peigne fin, doucement mètre après mètre sur un territoire qui est quand même assez vaste, mais c’est là que se trouve le réduit des terroristes, a insisté Jean-Yves Le Drian. L’intervention française durera jusqu’à ce que l’ensemble de ce secteur-là (soit) libéré complètement, selon lui. La présence dans cette zone de huit otages français enlevés dans le Sahel est une hypothèse de travail, a ajouté le ministre sans autre précision. Commencée il y a 45 jours, l’opération Serval a déjà coûté à la France plus de 100 millions d’euros, a estimé le Ministre Le Drian.
Bruits de bottes à la frontière algéro-malienne
Le pays de Bouteflika est-il blanc comme neige
L’Etat major tchadien a donné, ce dimanche matin, un nouveau communiqué sur le nombre plus important de victimes dans ses rangs survenues lors de combats ce vendredi. Initialement annoncé à 13 soldats, ce nouveau bilan estime à 23 les bidasses tchadiens tombés contre 93 islamistes tués au lieu de 65. De son côté, l’Etat major général de l’armée malienne, se basant sur les renseignements américains a fait état d’importants mouvements islamistes du côté Algérien au nord de Tessalit. Difficile dans ces conditions de savoir s’il s’agissait de renforts ou de fuites au moment où se mène une guerre à l’Afghane dans l’Adrar des Ifoghas par la force française Serval et l’armée tchadienne contre des combattants islamistes. Selon les informations reçues, des mouvements de colonnes composées de pick up lourdement armés auraient été observées non loin de la ville algérienne frontalière de Timiaouine au nord de Tessalit. La suspicion de passivité des autorités algériennes sembleraient ressurgir du côté malien comme constaté auprès de nos sources.
Affrontements entre terroristes
Des hommes du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont affronté samedi les “combattants arabes” d’un groupe armé à In-Khalil, localité proche de Tessalit et de la frontière avec l’Algérie, selon des sources sécuritaires régionale et malienne. Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA, autonomiste, créé en mars 2012) a affirmé avoir attaqué samedi vers 04H00 du matin le MNLA en représailles à des violences contre des Arabes dans la zone. Mohamed Ibrahim Ag Assaleh, responsable du MNLA basé à Ouagadougou, a assuré que les assaillants sont des “terroristes” menés par Omar Ould Hamaha, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes islamistes ayant occupé le nord du Mali en 2012 et qui a revendiqué un attentat-suicide commis vendredi à In-Khalil contre le MNLA. Sur place, “le MNLA a combattu le Mujao, le MAA et Ansar Al-Charia”, qui est une “dissidence du Mujao”, a-t-il affirmé, indiquant que les combats avaient cessé samedi en fin d’après-midi. Il a parlé de “neuf prisonniers” aux mains du MNLA: “six qui se réclament du Mujao et trois d’Ansar Al-Charia”. Le MAA a aussi fait état d’un retour au calme, en dénonçant une intervention de l’aviation française. “L’armée française a bombardé un de nos véhicules à In-Khalil”, a soutenu un de ses responsables, sans fournir de bilan. Cette intervention aérienne a été confirmée par des sources sécuritaires régionale et malienne. “Un véhicule dans lequel il n’y avait personne a été détruit par l’aviation française au nord de In-Khalil”, a dit la source régionale. In-Khalil est à plus de 175 km au nord de Kidal. La région de Kidal abrite aussi l’Adrar des Ifoghas, zone montagneuse entre Tessalit et Kidal-ville où se sont réfugiés de nombreux islamistes armés liés à Al-Qaïda traqués par l’armée française.
Hommage aux soldats tchadiens
Dans un message rendu public samedi soir, le président intérimaire malien Dioncounda Traoré a exprimé à son homologue tchadien Idriss Deby Itno la “profonde affliction” et la “grande tristesse” du Mali à la suite de ces décès. Auparavant, le président français François Hollande avait salué l’action de l’armée tchadienne, qui “témoigne de la solidarité africaine à l’égard du Mali”. Un légionnaire français avait été tué cette semaine lors d’une opération dans cette région montagneuse des Ifoghas.
L’Oncle Sam déploie des Drones contre les jihadistes
Les troupes françaises, maliennes et africaines bénéficient désormais sur le champ de bataille du soutien de drones américains ‘’Predators’’. Selon un responsable américain, les Etats-Unis ont déployé plusieurs de ces engins au Niger voisin, sur une base de Niamey, d’où ils décolleront pour des vols de reconnaissance sur le Nord malien. Le président Obama a informé le Congrès qu’il y avait maintenant une centaine de militaires américains au Niger pour installer une base de drones qui surveilleront les activités d’Al-Qaïda dans la région sahélienne.
Les Etats-Unis accroissent leur présence en Afrique. Ils avaient déjà des bases de drones à Djibouti et en Ethiopie, mais elles sont trop éloignées de la région sahélienne où les jihadistes intensifient leurs opérations. L’administration Obama a donc signé récemment un accord avec le Niger pour pouvoir y installer une base d’avions sans pilote. Ceux-ci seront utilisés pour fournir aux forces françaises des renseignements sur les mouvements d’Al-Qaïda et ses alliés au Mali. Quarante soldats sont partis mercredi au Niger pour rejoindre une soixantaine d’autres déjà sur place. Des effectifs qui pourraient augmenter dans l’avenir. Une partie est composée de spécialistes des drones, et l’autre est chargée de la protection de la base. Celle-ci sera installée au départ à Niamey, bien que les Américains préfèrent Agadez, plus proche de la zone des combats. Pour des raisons de logistique, ce n’est pas possible dans l’immédiat. Les drones, pour le moment, ne seront pas armés, et effectueront uniquement des missions de surveillance. Mais, Washington n’exclut pas de les équiper pour des missions létales si la guérilla s’étend. Commentaire de Johnnie Carson, le Monsieur Afrique américain : « Il est incontestable qu’Al-Qaïda n’a pas été battue, mais, elle a été sérieusement affaiblie».
L’armée malienne et ses alliés à la traque des jihadistes
A Gao l’armée malienne a poursuivi des opérations de “ratissage” samedi, au lendemain de combats avec des islamistes infiltrés. Vendredi, des soldats maliens avaient combattu les jihadistes à l’arme lourde – notamment contre la mairie de Gao, où s’étaient retranchés certains d’entre eux portant des ceintures explosives – avec l’appui de l’armée française.
A la mairie, les islamistes ont été “neutralisés” par les forces maliennes, “un élément du génie français est intervenu afin de désamorcer les charges explosives. Au cours de cette action, deux soldats français ont été très légèrement blessés”, selon l’état-major de l’armée française.
De même source, une dizaine de jihadistes ayant tenté de fuir par le fleuve Niger ont aussi été “neutralisés”. Samedi après-midi, des centaines de personnes se pressaient à la mairie de Gao, pour voir ou prendre en photo les cadavres et lambeaux de chair de sept islamistes tués et dont les corps étaient déjà en voie de décomposition. Le Mujao, qui a annoncé récemment avoir envoyé des combattants à Gao, a réitéré samedi ses menaces d’attaques dans le Nord malien et évoqué des attentats programmés par les jihadistes à Bamako, mais aussi Ouagadougou et Niamey.
Exactions du MNLA contre les touaregs noirs
Sur la base des témoignages de populations déplacées à Sévaré ayant fui la région de Kidal, il ressort que plusieurs femmes touareg à la peau sombre appelés bellas ou Iklan et rouge dits izzegaren ont témoigné sur des exactions commises par les mercenaires de la milice armée ‘’MNLA’’ contre la population civile. Cette milice, dirigée sur le terrain militaire par le terroriste libyen, Mohamed Ag Najem, chef d’Etat major du MNLA et ancien officier dans les milices de Kaddafi dirigeant les mercenaires en fuite de la Libye, est accusée, témoignages à l’appui, notamment de meurtres, viols, tortures, destructions de biens, vols et pillage commis en bande organisée. Plusieurs dirigeants de la milice MNLA font, par ailleurs l’objet de mandats d’arrêt internationaux, délivrés par la Justice malienne.
Mise en garde du Quai d’Orsay contre risques d’enlèvement au Bénin
Après l’enlèvement le 19 février dans l’extrême-nord du Cameroun d’une famille de sept Français, dont quatre enfants, la France a mis en garde contre des risques d’attentat ou d’enlèvement au Bénin, où l’engagement français au Mali est “susceptible d’avoir des répercussions” sur la sécurité des ressortissants français. Samedi, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a estimé que la situation au Mali mettait en danger la sécurité de son pays.
Attaque suicide contre les terroristes du’’ MNLA’’
A In Khalil, à l’aube, “deux véhicules kamikazes ont explosé visant des civils et des terroristes du MNLA. Il y a eu trois morts, et plusieurs blessés dans les rangs du MNLA”, selon une source sécuritaire malienne. L’information a été confirmée par un responsable du MNLA à Ouagadougou, Mohamed Ibrahim Ag Assaleh. “Deux véhicules piégés ont explosé dans une base du MNLA à 05H30 à In Khalil, près de Tessalit, à la frontière algérienne”, a déclaré M. Ag Assaleh. “Les deux kamikazes sont morts et dans nos rangs il y a trois morts et quatre blessés graves”, a-t-il ajouté. Il a accusé le groupe islamiste Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) d’être à l’origine de cet attentat. Le MNLA, qui avait lancé une offensive en janvier 2012 dans le nord du Mali contre l’armée malienne avec les groupes islamistes armés, en avait très vite été évincé par eux des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal.
Sale temps pour Monsieur le Maire de Bamako
Le maire du district de Bamako, Adama Sangaré a été interpellé, le vendredi dernier. Il a été retenu, plusieurs heures durant, dans les locaux de la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ), sise à Bamako-coura. Le maire de Bamako serait mêlé dans plusieurs affaires foncières, surtout, à Hamdallaye ACI 2000 où l’espace prévu pour le marché de ce quartier huppé fait l’objet de spéculation foncière. Toutes choses qui mécontentent ses habitants, qui ne veulent pas en rester là. Cette interpellation est la suite de plusieurs plaintes déposées contre le Maire qui a connu plusieurs démêlées avec la police judiciaire.
MISMA
La nécessité de mobilisation de 950 millions de Dollars
Environ 950 millions de dollars (715 millions d’euros) sont nécessaires pour financer les opérations militaires au Mali et le renforcement prévu des effectifs africains, soit plus du double des fonds déjà promis, a affirmé lundi le ministre ivoirien des Affaires étrangères. “Répondant aux exigences d’une guerre asymétrique ou d’usure que les narcoterroristes, dans leur activisme, pourraient engendrer, le relèvement des effectifs” africains, fixé à terme à 8.000 hommes, “s’impose comme une priorité”, a déclaré Charles Koffi Diby à l’ouverture d’une réunion de ministres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abidjan. Cela porte “l’estimation financière globale à 950 millions de dollars”, a indiqué, sans plus de détails, M. Diby, dont le pays préside actuellement la Cédéao. Rappelons qu’en fin janvier, la communauté internationale avait promis au cours d’une conférence à Addis-Abeba une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 M euros) pour le Mali, destinée à la force africaine dans ce pays (Misma) et à l’armée malienne, ainsi qu’à de l’aide humanitaire. La Misma prévoit de déployer à terme 6.000 hommes, contre 3.300 annoncés au départ, auxquels s’ajoutent les 2.000 soldats tchadiens promis par N’Djamena, qui ne font pas partie de la Misma, mais, travaillent en coordination avec elle. “Il est primordial” que la Misma, qui doit, à terme, “assurer le remplacement progressif” des forces françaises engagées contre les jihadistes depuis le 11 janvier, “puisse disposer de toutes les ressources nécessaires”, a souligné le ministre ivoirien. Il a également jugé prioritaire de “protéger les populations touareg contre toutes formes d’exactions”. La réunion ministérielle d’Abidjan prélude à un sommet ordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO, qui doit se tenir mercredi et jeudi dans la capitale politique ivoirienne, Yamoussoukro.
L’armée française bombarde Infara
Quatre personnes ont été blessées dimanche lors de bombardements français sur une base du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) qui venait d’affronter les bandits armés touaregs à In Khalil (au nord-est du Mali), près de l’Algérie. “Quatre combattants du MAA ont été blessés lors des bombardements de l’armée française contre notre base d’Infara”, a déclaré Boubacar Ould Taleb, un des responsables du mouvement. “Ce sont des avions français, qui ont bombardé notre base. Cinq véhicules appartenant à notre mouvement ont été également détruits”, a-t-il ajouté en dénonçant le “soutien ouvert” de la France à la rébellion touareg du ‘’Mouvement national de libération de l’Azawad’’ accusée d’avoir “pillé les biens de nos parents” et “violé nos filles et nos femmes”. Une source sécuritaire régionale a confirmé les bombardements: “Des appareils militaires français ont bombardé dimanche les positions du MAA tout juste à côte de la frontière algérienne”. La localité malienne d’Infara où les bombardements se sont déroulés, est située à 30 km d’In-Khalil, autre localité malienne où les combattants du MAA et ceux du MNLA s’étaient affrontés samedi.
Droukdel mal suivi par ses lieutenants
Dans sa feuille de route pour le Mali, en date du 20 juillet 2012, le chef d’Aqmi, Abdel Malek Droukdel, avait fait une mise en garde aux dirigeants d’Aqmi et d’Ansar Dine. Dès le premier chapitre, intitulé « Vision globale du projet jihadiste islamique dans l’Azawad », Droukdel condamne la destruction des mausolées et les lapidations décidées par ses frères. ‘’Vous avez commis une grave erreur, écrit-il. La population risque de se retourner contre nous, et nous ne pouvons combattre tout un peuple, vous risquez donc de provoquer la mort de notre expérience, de notre bébé, de notre bel arbre», prévient le chef terroriste, qui file souvent la métaphore quand il prend la plume. Droukdel prône donc une approche progressive. « Il faut éviter de mettre en œuvre des solutions globales sans tenir compte de l’environnement local », suggère-t-il dans ce document rédigé après les premières destructions de mausolées, qui ont choqué la population de Tombouctou, la ville aux 333 saints. « La charia prévoit le recours au fouet pour punir l’adultère, mais il nous faut d’abord commencer par sensibiliser la communauté et l’éduquer à l’Islam, alors seulement nous pourrons envisager les punitions», propose-t-il. Dans ce document, qui a fait l’objet de concertations, il se prononce en faveur de l’établissement d’un Haut conseil islamique indépendant pour assurer l’application de la charia à travers le territoire. Mais, l’homme qui a commandité plusieurs attentats suicides semble prêt à ménager la population du nord du Mali pour mener à bien son expérience dans l’Azawad, son laboratoire.
AQMI-MNLA même combat
Dans sa feuille de route, Droukdel affiche la stratégie de son organisation vis-à-vis de ses alliés locaux. Il décrit comment Aqmi compte instrumentaliser le Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), mais aussi dans une moindre mesure, le groupe Ansar Dine mené par Iyad Ag Ghali. Tout au long de sa feuille de route, Droukdel n’a de cesse de regretter la rupture avec le MNLA. En juin, le mouvement de libération avait accepté, en signant un accord qui a fait long feu, le principe de l’islamisation de l’Azawad. « Que pouvons-nous bien lui demander de plus ? » s’interroge l’émir, qui rédige son document le mois suivant. « On ne peut pas demander aux membres du MNLA de devenir salafistes et de rejoindre les rangs d’Ansar Dine du jour au lendemain », proteste Droukdel. Le patron d’Aqmi prévoit donc d’attribuer la majorité des portefeuilles ministériels au mouvement, qui doit néanmoins renoncer à des postes clés : les Affaires religieuses, la Justice et l’Education. Pour la Défense, il propose la création d’une organisation regroupant tous les mouvements, afin que la sécurité soit l’affaire de tous.
un malade
non
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