Forces armées nationales : Recrutement sur fond de tension

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L’opération d’enrôlement des jeunes de différents mouvements de défense et autres milices basés à Sévaré, a commencé depuis quelques jours sur font de tension et d’inquiétude.

Les jeunes de trois mouvements (Gandakoï, Ganda-Izo et la Force de libération des Régions du Nord) sont en phase d’être recrutés dans l’Armée Nationale du Mali. Les visites sont terminées et les résultats sont attendus avec impatience. Les jeunes qui piaffent depuis15 mois pour certains, sont très inquiets, ils ne savent pas s’ils seront recrutés ou pas. Certes tout le monde n’est pas apte, mais lorsqu’on a tout laissé pour s’engager à défendre sa patrie, à un moment où d’autres fuyaient l’armée, on est en droit d’attendre une récompense pour ce geste.

Selon des sources concordantes, l’opération en cours doit incorporer environ 600, soit 200 de chaque groupe, si l’on sait  que chacun des mouvements compte environ 1000 combattants, les malaises sont compréhensibles.

” Comme vous pouvez l’imaginer, cela ne satisfait point personne pour la simple et bonne raison que les jeunes ont accepté de vivre dans des conditions très abominables  en espérant avoir au retour, une juste récompense “, confie Yaya Mahamar Maïga du Mouvement de Résistance Ganda-Izo.

Quant à Diallo Samaré Hassane, de la Force de libération des Régions du Nord, il soutient volontiers, que “les Peuhl ont massivement soutenu le MJUAO pour chasser le MNLA de Gao, car l’État malien ne sait pas à présent que le conflit du septentrion du Mali repose en partie, sur cette rivalité tribale qui oppose Peulh et Tamashek. Après le Pacte National, l’État a fait la part belle aux Touareg en ignorant les autres groupes ethniques, nous vivons aujourd’hui les conséquences cette politique de discrimination “.

Pour rappel, il faut noter que les jeunes parmi lesquels certains ont une Licence en Économie et d’autres sont des techniciens supérieurs en électromécanique, sont à la fois malnutris et sous-alimentés. Ils ne mangent que du riz et ce, une fois par jour. ” Nos parents nous envoient de l’argent souvent , c’est avec çà que nous achetons du savons pour laver nos linges. Cela permet également de se procurer de temps à en temps, du niébé pour compenser la carence en protéine “. Martèle M. Dembélé, la voix étranglée par la peur de retourner à la maison à Bamako, si d’aventure, il n’est pas recruté.

Malgré leur état de disette avancée, ils s’entrainent régulièrement dans la discipline militaire et n’aspirent qu’à servir leur pays soit dans l’armée, soit dans une autre corporation. Les observateurs ici, à Sévaré, ne cachent pas leur crainte quand à une éventuelle révolte de ces jeunes qui sont de plus en plus frustrés. Les Cassandres prédisent que cette situation risque de ” larver ” sous de chaudes cendres, les germes de tension sociale, aux conséquences incalculables.

 

La motivation se meurt

La FLN est prête et n’attend que les autorités militaires du pays pour monter au front.

Arrivés à Sévaré depuis avril 2012, les 867 éléments de la Force de libération des régions nord du Mali (FLN), selon Ibrahima Ouattara, Commandant adjoint de la base de Sévaré, sont déjà opérationnels pour venir en appui aux troupes engagées sur le terrain. Mais au rythme où vont les choses, la motivation se meurt et l’émoi écrase le patriotisme dans l’âme de ces jeunes chauvins du Mali

” Dès les premières heures de la crise, convaincus qu’aucune négociation n’est possible avec les assaillants, nous nous somme réunis en tant que des patriotes maliens pour proposer nos services à l’armée nationale de notre pays “. Bien que bon nombre d’entre nous sont déjà rompus aux combats dans cette partie du Mali, nous n’avons pas cessé les entrainements depuis que nous sommes installés à Sévaré “, a-t-il indiqué.

 

A.K.Dramé

Maison de la Presse

Rédaction à Sévaré

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