La foire aux primes et crimes ?

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Prime au massacre de civils touaregs sans défense en 1963 et d’autres communautés nationales en rapport avec le conflit armé interne ? Primes aux Coups d’Etat du 19 novembre 1968, du 26 mars 1991 et du 22 mars 2012 ? Prime à la révolte de Kidal de janvier 1963, des rébellions de juin 1990, mai 2006 et janvier 2012 ? Prime à l’Accord de Tamanrasset du 06 janvier 1991, au Pacte national du 11 avril 1992 et à l’Accord d’Alger du 06 juillet 2006, au titre de la réconciliation nationale et de l’intégrité territoriale du Mali, un et indivisible ? Prime à la corruption ? Prime à la mal gouvernance ? Primes aux impunités ? Primes aux stigmatisations ethnoculturelles et religieuses ? Prime aux injustices et exclusions sociales ? Prime au narcotrafic ? Prime au jihadisme et au terrorisme ? Primes aux mensonges identitaires et politiques ? Prime à la Charia ? Prime à la précarité et à la pauvreté ? Prime aux détournements des biens de l’Etat et à l’enrichissement illicite ? Prime à la prostitution et au travail des enfants soldats ou mineurs ? Prime à la fraude fiscale ? Prime à la fuite et au départ des cerveaux ? Prime à la question migratoire et des réfugiés ? Prime au nomadisme politique au sein des Partis politiques ? Prime à la diffamation et au dénigrement ? Quelle est la prime la plus vertueuse et à «oscariser» dans la série Court métrage d’horreur pour l’honneur et le bonheur des Maliennes et des Maliens ?

MASA en deuil

Oui, le Marché des arts du spectacle africain a été endeuillé dans la nuit du mardi 08 au mercredi 09 mars 2016. Natacha Dago est décédée en pleine activité, elle a été électrocutée. Quand il y avait des averses sur Abidjan, occasionnant une panne d’électricité au niveau des restaurants gastronomiques. Un policier a failli y laisser sa vie, si le grand marionnettiste malien Yaya Coulibaly n’était pas là. Il a retiré le policier au bon moment avant de le masser, en psalmodiant des incantations. Mais la dame, Natacha Dago, elle n’a pas vu le danger venir. Natacha Dabo était la meilleure cuisinière du MASA. Bien vrai que son hangar était très loin de l’entrée, tout le monde convergeait vers elle. Tous les festivaliers ont goûté ces plats maliens, africains, mais aussi ivoiriens. Sa mort a été un coup dur pour les organisateurs. Lors de la soirée suivante, des minutes de silence lui ont été réservées dans les 5 salles de spectacles du MASA. Les organisateurs du MASA ont pris part à ses obsèques, avec une délégation d’artistes et d’autres femmes qui sont venues pour le restaurant gastronomique. Dors en paix, Natacha Dago.

 

 

La colère des techniciens

Voici des gens que personne ne veut avoir contre soi : ce sont les techniciens de sons et lumières ; ils ont leur façon de faire les choses. Ils sont dangereux, c’est pourquoi tous les organisateurs de spectacles, les grands tourneurs font tout pour ne pas avoir de problème avec eux. Malheureusement, c’est ce qui est arrivée au MASA. Les techniciens sont allés en grève toute la journée du mercredi 09 mars 2016, perturbant du coup tous les spectacles de la soirée, surtout dans la grande salle de 1500 places du palais de la culture d’Abidjan. L’artiste congolais Ray Lema, invité d’honneur du MASA, a été obligé de faire sa balance devant le public. «Vous nous excusez, on n’a pas encore commencé. Je suis en train de faire des choses qu’on ne doit pas faire devant vous, la balance…». Le vieil artiste a fait sa prestation avec Freddy Massamba et Balou Kanta. Ce mouvement de colère des techniciens a privé de prestation le groupe de feu Ali Farka et Bassékou Kouyaté. Par contre, Cheick Tidiane Seck a fait une partition avec le batteur ivoirien Pako Serry, un grand batteur.

Le Pont d’Ado

L’humoriste numéro 1 de la Côte d’Ivoire, ambassadeur Agalawal, était aussi en colère contre les organisateurs du MASA, parce qu’il a fait sa prestation dans une salle vide. Mais le ministre ivoirien de la culture était resté aux côtés des organisateurs jusqu’à la prestation de l’humoriste qui était la dernière. Il a commencé par le ministre en décomposant son nom. Parlant de la Côte d’Ivoire émergente, il dira que le président Ado a construit le 3ème pont d’Abidjan, pont Henry Konan Bédié. Mais à côté de sa maison, parce que c’est un pont à péage. C’est lui-même qui surveille le péage des voitures. «Personne ne peut lui mentir. Il a une fenêtre pour voir les maisons, les mouvements sur le pont à partir de chez. Fanta Djê est à côté. C’est ça la Côte d’Ivoire émergente, on a compris». Selon Agalawal, l’argent du péage de ce nouveau pont ne peut pas être détourné parce qu’Ado surveille. Le président avait aussi parlé d’Ivoirien nouveau, mais personne n’avait compris : «maintenant on a compris, l’Ivoirien nouveau, c’est Blaise Compaoré. Sinon nous sommes anciens Ivoiriens, on n’a pas besoin d’être nouveau. Mais qu’est-ce qu’il va faire cette nouvelle nationalité ? Ah, Africain on aura tout vu». Agalawal n’a pas fait de cadeau aux organisateurs parce que, selon lui, c’est leur mauvaise programmation qui a fait qu’il a joué dans une salle vide. Il n’était pas au courant de la grève des techniciens.

 

 

 

10 milliards pour les femmes

Le président ivoirien a instauré un fonds d’autonomisation des femmes. Toute chose qui s’inscrit dans son combat personnel pour soustraire les  femmes ivoiriennes de la précarité. Ainsi, à travers ce Fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire (Fcfa), doté de 10 milliards Fcfa, c’est plus de 110 000 femmes qui ont réussi à réaliser des activités génératrices de revenus. En plus, à l’occasion du 08 mars 2016, le couple présidentiel a  offert un don de 90 millions de Fcfa en matériel aux organisateurs et participants de la Jif 2016. Prenant la parole, la ministre ivoirienne en charge de la Famille, de la Femme et de la Protection de l’enfant, Euphrasie Yao, a encouragé, à son tour, les actions fortes posées par les autorités. La première responsable des femmes a aussi encouragé la forte représentativité des femmes au niveau des institutions nationales. En Côte d’Ivoire, on dénombre 25% de femmes au gouvernement, 30% au Conseil économique et social, 36 femmes à la gendarmerie nationale et 57 jeunes filles à l’Empt de Bingerville. «Le rôle productif de la femme nous offre l’opportunité de mesurer le chemin parcouru dans le combat pour la promotion du genre. Cette journée constitue aussi un moment d’engagements et de résolutions pour améliorer la condition de la femme», a-t-elle conclu.

La bonne en fuite

Une grande dame de la capitale ivoirienne a cru bon d’accorder à sa bonne un repos. C’était le 8 mars. Selon ses voisins, c’est la bonne qui fait tout le travail, tout ce qui est travail de femme. La grande dame est toujours en activité. Sa bonne ne lui a jamais montré qu’elle supportait mal cette situation, encore moins qu’elle préparait sa fuite. Voilà que le lundi 07 mars 2016, la nuit tombée, la grande dame informa sa bonne que la journée du 08 mars 2016 sera son jour de repos. La bonne a profité de ses courses du jour pour faire sortir toutes ses affaires. La nuit, elle était pressée de voir le jour se lever. Le mardi 08 mars 2016, aux aurores, la bonne s’est réveillée plus tôt que tout le monde. Elle a fait tout ce qu’elle devrait faire. Vers 9 heures, sa patronne très contente lui a donné la route. Depuis que la bonne est partie, jusqu’à tard dans la nuit, elle n’est jamais revenue. Sa patronne l’a cherchée partout, en vain. Ça faisait 3 ans qu’elle travaillait, sans repos, de nuit come de jour. Elle lavait même les petites culottes de sa patronne, tout comme les sous-vêtements de son mari. La bonne, aux dernières nouvelles, était à Bouaké chez ses parents. Elle ne veut plus revoir Abidjan, même en photo. Heureusement qu’elle a eu son dernier «salaire» du mois de février avant de partir. «Elle a fait cadeau les 7 jours qu’elle a travaillé avant de partir», nous a confié une parente de la bonne.

J’aime Ma Lagune

La lagune Ébrié est située en Côte d’Ivoire. Elle est reliée au golfe de Guinée par le canal de Vridi. Les villes d’Abidjan, de Grand-Bassam, de Bingerville et de Dabou la bordent. Certaines parties de la lagune notamment au niveau des communes de Koumassi et Marcory sont en voie de disparition, car les habitants de ces communes remblayent la lagune avec les ordures ménagères pour construire des maisons insalubres. Cette lagune vient d’avoir un projet d’entretien, dénommé J’aime Ma Lagune. Ce mouvement a été lancé le 10 mars 2016 à travers différentes activités de nettoyage des alentours. Une course marathon de sensibilisation a aussi été organisée. Le Mouvement culture J’aime Ma Lagune a plusieurs autres activités sur le long et le court termes. Mais c’est avant tout un projet de conscientisation, pour aboutir à des espaces de loisirs, autour de la Lagune. Une page facebook J’aime Ma Lagune a aussi été créée à Abidjan. Les deux initiatrices du Mouvement ont fait une brève présentation du Mouvement culturel J’aime Ma Lagune au MASA.

Yopougon à gauche

Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire compte dix communes. Chacune d’entre elles a ses particularités. Au MASA,  plusieurs filles servaient les festivaliers. Mais la plupart disent être de Yopougon gauche, très loin de Treichville, où se trouve le palais de la culture d’Abidjan. Les dix communes ont chacune un surnom, Abobo est appelée La Guerre Adjamé : Attention aux voleurs ; Atécoubé : la commune perdue d’Abidjan ; Cocody : la bourgeoisie ;  Koumassi : Zone de turbulence ; Marcory : Europe bis ; Plateau : Parlons affaire ; Port-Bouet : Akwaba ; Treichville : le vrai modernisme. Yopougon : la joie. C’est vraiment la cité de la joie ! C’est la commune où l’on trouve des maquis à tous les cent pas ; sans exagérer. Et la bière coule dans cette commune 7 jours sur 7. Mais ce qui est le plus étonnant dans cette commune, ce sont ses filles. Vous avez dit sexy ! attendez le week-end, mettez-vous bien au coin d’une rue, et comptez les filles qui passent avec des robes dépassant les genoux. Vous en trouverez moins que celles dont les robes restent sur les cuisses. Si vous avez de l’argent pour faire couler la bière, vous pouvez les saluer ; vous en aurez certainement une pour la soirée. «Vive Yopougon, vive la cité du zouglou, vive la joie !» nous a confié une serveuse.

Des exclus

L’ORTM était le grand absent du MASA 2016. Ce grand rendez-vous, pour ne pas dire le Marché des arts du spectacle africain. À part l’ORTM, toutes les grandes chaînes de la sous-région étaient présentes. Certaines sont venues même du continent américain pour participer au MASA. Cette année, la priorité dans la captation des images a été donnée à la RTI, plus Africable Télévision. Selon le directeur du MASA, Africable a de tout le temps couvert le MASA ; ce n’est pas le moment de mal récompenser cette chaîne. En tout cas, en plus de l’ORTM, ses journalistes culturels ont brillé par leur absence. Surtout qu’il y a au niveau de la boîte une véritable exclusion de la part de leur direction. C’est ainsi que les Modibo Souaré, Alpha Maïga ou Soleymane Kenza Sidibé, qui ont créé la chronique «culture et société», n’ont même pas été associés à la création de cette même rubrique à la Télé, le vrai business où il faut payer 500 000 Fcfa pour être vu à la télé. L’ORTM est devenu une maison sans chef. Et là, il n’est pas facile de prendre une décision à plus forte raison des décisions.

Blaise, le nouvel Ivoirien

Au début de l’année, la rumeur avait couru et certains officiels  ivoiriens, qui n’étaient pas dans les secrets des dieux, avaient tout fait pour la démentir. Depuis le 18 janvier 2016, Blaise Compaoré, ancien président du Faso, est par décret présidentiel devenu citoyen ivoirien. À seulement deux années de résidence en Côte d’Ivoire. On peut comprendre la colère de tous ceux qui, au Burkina Faso, n’ignorant pas que de par son mariage Blaise Compaoré était Ivoirien de cœur, dénoncent une procédure à lui éviter une extradition vers Ouagadougou. En tout cas, l’attitude des autorités ivoiriennes traduit une reconnaissance à l’endroit d’un homme, qui, au cours de la décennie écoulée, leur a rendu de nombreux services. Sans oublier les liens séculaires qui unissent Ivoirien et Burkinabè. Jusqu’à la création de la Haute Volta, le 04 septembre 1947, ils étaient ressortissants de la Haute et de la basse Côte d’Ivoire. La complicité qu’entretenaient Maurice Yaméogo et Félix Houphouët Boigny, tous deux pères de l’indépendance dans les deux pays respectifs, les avaient conduits à envisager la double nationalité entre leurs deux pays. Mais la démission du 03 janvier 1966 de celui qu’on appelait Monsieur Maurice mit un terme à cet ambitieux projet. L’histoire semble se répéter tout comme Félix Houphouët Boigny qui accueillit en 1987 un Maurice Yaméogo déchu et sauvé de la fusillade par un certain capitaine Blaise Compaoré. Alassane Dramane Ouattara offre l’hospitalité à l’ancien président du Faso. Nous dit Dénis Epoté de TV Afrique.

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