Une des hypothèses de la persistance du malheur africain évoquée par René Dumont est le développement de l’alcoolisme, qui détourne l’énergie des Africains de la production locale. Le taux d’alcoolisme chez les fonctionnaires maliens atteint parfois 20%. Les cabarets et maquis se multiplient. L’alcoolisme devient un fait de notoriété publique, hypothéquant le développement du pays et augmente la violence chez les jeunes. Au Mali, la quasi-totalité des hauts cadres de l’administration consomment l’alcool. Rares sont les présidents d’Institutions qui ne picolent pas.
Modibo Keïta, troisième Premier ministre d’IBK
L’ancien ministre du Travail et de la Fonction publique de Moussa Traoré et dernier Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, Modibo Keïta, est le troisième Premier ministre du président IBK en moins d’un an d’exercice du pouvoir. De ce point de vue, IBK étale au grand jour son incompétence à gérer le Mali.
Deux personnes âgées (IBK, Modibo Keïta) pour conduire un pays en décomposition, ce sera le chaos. La nomination de fonctionnaires à la retraite ou des cadres de profession libérale en qualité de ministre n’augure rien de bon pour les jeunes cadres fonctionnaires. C’est pourquoi les scandales financiers sont courants. Des diplômés- chômeurs parvenus ministres s’enrichissent d’abord en pillant les ressources de l’Etat. Et IBK laisse faire.
Nouveau gouvernement ou reconduction des ministres de «Ma famille d’abord»?
Les Maliens dans leur majorité n’attendent rien de ce gouvernement et leur déception sera grande t. Pour la simple raison qu’ils se sentent trahis par le président de la République (Ma famille d’abord) et les scandales financiers se succèdent. Dans le gouvernement Mara, sur les 33 ministres, deux seulement étaient passables.
La femme d’un ancien ministre du gouvernement Mara distribue trois (3) millions de FCFA lors d’un mariage
La femme du ministre des Droits de l’Homme, marraine d’un mariage, aurait distribué aux cantatrices la somme de trois millions dans un quartier de la Commune I. Selon nos sources, la maman de la nouvelle mariée serait une vendeuse de pate d’arachide. Les trois millions de francs distribués pouvaient servir à l’achat de trousseau pour la mariée et en même temps fructifier le commerce de maman «diguèdéguè». La présence d’une femme de ministre dans une cérémonie ne passe pas inaperçue à Bamako.
POINT DE MIRE
Rappel historique de la rébellion touareg
Pour situer les origines de la rébellion touarègue actuelle au Mali ou du «problème du Nord» (suivant la terminologie actuelle) deux thèses principales s’affrontent : La thèse de l’OCRS. Selon les tenants de cette thèse, l’échec du projet français de création de l’OCRS (Organisation communes des régions sahariennes) serait à l’origine des velléités de sécession des Touaregs. Cette thèse a été particulièrement exploitée pour présenter les Touaregs comme étant hostiles à toute cohabitation avec leurs compatriotes noirs, et les évènements actuels ne seraient que la résurgence d’anciennes aspirations étouffées.
Toutefois, deux faits majeurs vont à l’encontre de cette thèse : selon A. Ag Rhissa : «En 1959, l’administration française réunit à Gao les principaux chefs de tribu des actuelles 7ème et 8ème régions : Teljat de Ménaka, Ayyouba et Efanfen d’Ansongo ; Kiyou de Gao, Badi et Ousmane de Bourem ; Intalla de Kidal (représentant son père Attaher).» Le projet O.C.R.S fut proposé : ils l’ont rejeté à l’unanimité.
«En octobre 1959, une délégation du gouvernement de la République soudanaise conduite par Madeira Keïta se rendit à Kidal où un grand meeting fut organisé. Au cours de ce meeting, la question suivante, claire et précise fut posée aux sept (7) chefs de tribu de l’Adrar des Ifoghas : «Le Soudan veut aller à l’indépendance. L’Adrar adhère-t-il à cette indépendance ou reste-t-il avec la France ?». La réponse suivante a été donnée : «Notre séparation n’est pas envisageable»».
SAGESSE BAMBARA
«La fillette ne connaît la dureté de sa mère qu’après avoir versé par terre le plat qu’elle destinait à son amant.»