Naguère encore le plus médiatisé des journalistes maliens, le confrère Birama Touré n’a jamais été autant sous le boisseau que depuis la chute du régime IBK. On en a comme l’impression qu’il était l’objet d’un intérêt paradoxalement assujetti à la gloire de ses bourreaux présumés. En tout cas, le confrère demeure introuvable 6 années après et la tragédie de sa disparition continue sans le battage médiatique auquel les fervents défenseurs de sa cause ont habitué l’opinion. Leur ardeur a connu une chute brusque et libre aussitôt IBK démis de ses fonctions et Karim Keïta parti du pays. Une posture d’autant plus intrigante que l’ex famille présidentielle, à laquelle la disparition était imputée, n’a jamais été aussi fragile pour répondre des actes qu’on leur prête. Le père n’est plus président pour influencer la justice, le fils n’est plus protégé par l’immunité parlementaire et se trouve même à l’extérieur du pays (alors que les disparitions forcées sont encadrées par une législation internationale), idem pour le chef de la DGSE dont les locaux auraient englouti la victime. Si les justiciers optent pour le surplace avec tant de circonstances favorables, tout porte à croire, en définitif, que le battage autour de l’affaire Birama Touré a tout simplement fini d’atteindre le dessein sordide l’ayant sous-tendu.
Et si Choguel Maïga prêchait dans le désert ?
Le porte-parole attitré du M5-RFP n’a pas dit son dernier mot et n’a l’air non plus de rendre les armes, en dépit du lâchage du mouvement par son autorité morale. Après l’avoir maintes fois signifié à coups de dénonciations et de diatribes à l’endroit des autorités de la Transition, le dernier héritier de la vague anti-IBK est passé à la vitesse supérieure, la semaine dernière. Lors d’une soudaine apparition publique, en effet, Dr Choguel a sonné l’alerte d’une revue des troupes en invitant ses compagnons de lutte à se tenir prêts et mobilisées pour un nouvel appel à manifester qui ne saurait tarder. Il faut dire que l’ancien ministre d’IBK n’est pas totalement esseulé, au regard des avalanches de mécontentements dont celui des députés déchus de la 6 eme législature, qui viennent de rallier le M5. Il n’en demeure pas moins qu’un appel à la mobilisation pourrait se révéler le coup d’épée dans le vide qui va confirmer la désaffection publique dont souffre le politique au Mali. En tout cas, le clin d’œil de Choguel ne semble rencontrer pour l’heure aucun retentissement encourageant pour le cercle de plus en plus rétréci qui anime désormais le Mouvement du 5 Juin.
IBK rattrapé par des largesses peu désintéressées
S’il était resté à Koulouba, on n’en parlera sans doute qu’après la disparition des traces. Les observateurs avertis avaient pourtant alerté sur la légèreté qui consiste à distribuer à tour de bras des biens destinés au patrimoine public. Il s’agit notamment des dizaines de véhicules que l’Etat malien acquérait dans la foulée de l’organisation du sommet Afrique-France que notre pays avait précédemment abrité. Au lieu de les reverser dans le parc public comme cela est de mise, IBK a choisi de faire parler sa générosité en procédant à la distribution massive des véhicules comme ils lui ont été gracieusement offerts par des amis du Mali. Il ne s’agit visiblement pas d’une générosité désintéressée ; la plupart des bénéficiaires en ont été gratifiés dans la foulée de l’élection présidentielle de 2018, en échange selon toute évidence d’une adhésion tacite à la cause électorale du président sortant. Les éclats de cette bombe à retardement pourrait avoir commencé à leur rebondir à la figure, puisque des informations de plus en plus persistantes font état d’une restitution de la valeur des véhicules à hauteur de 6 milliards par leur généreux bienfaiteur. A défaut d’y parvenir forcément par une saisie des biens de l’ancien président, il n’est pas exclu que lesdits véhicules soient considérés comme un objet de recel aux dépens de leurs différents bénéficiaires. Dans tous les cas, il paraît hors de question que l’ancien locataire de Koulouba boive la coupe à la place de tous.
Rassemblées par la Rédaction