La transition court tranquillement mais joyeusement vers sa fin. C’est ce matin que le glas de la transition aura sonné lorsqu’IBK aura revêtu la tunique de chef d’Etat. Et, on l’espère, c’en sera fini de l’ère douloureuse que le peuple malien a vécue depuis de longs mois. Pour s’enquérir de l’ambiance à la veille de cette fin de mission, nous avons fait un tour à la cité ministérielle. Après quelques départements, on constate que l’ambiance est plutôt bon enfant, même si notre tâche n’a pas été facile, d’autant plus que certains confrères en charge de la communication de certains départements sont quasi absents de leur poste, pour des raisons que nous ignorons. Néanmoins, nous avons pu rencontrer quelques uns qui se sont distingués par leur bravoure à leur poste. Lors de notre passage, l’une de nos préoccupations était de s’assurer que les responsables des départements veillent sur toute velléité de subtiliser des biens de l’Etat, quand on sait que très souvent à la veille de la fin de pareille mission, d’aucuns se jettent dans le pillage des deniers publics, comme des mange-mil qui s’efforcent de picorer le maximum de grains d’un champ de maïs avant que le propriétaire ne les chasse. Mais aussi de recueillir les impressions de quelques ministres. Ils nous ont livré leurs impressions au terme de la transition, mais aussi nous donne leur position quant à la sollicitation de l’accompagnement du nouveau président.
Manga Dembélé, ministre de la communication:
” Il y a de quoi être fier d’avoir participé à la renaissance du Mali… ”
” Nous terminons la transition avec un sentiment de fierté. La feuille de route nous avait assigné deux missions essentielles, à savoir la reconquête du territoire, et l’organisation de l’élection présidentielle libre, crédible et transparente. Nous avons réussi à reconquérir les régions occupées, et à organiser avec l’ ensemble des acteurs, une élection transparente et surtout apaisée. Cela n’était pas pourtant évident à cause des conditions dans lesquelles on se trouvait. Au terme de cette élection, il y’a de quoi être fier d’avoir participé à la renaissance du Mali.
Ce qui m’a marqué durant cette transition, c’est la détermination avec laquelle nous avons pu ramener le pays dans le concert des nations. Il fallait y croire et comme je l’avais dit aux premières heures, je continue à garder espoir que le meilleur est à venir pour notre pays.
Quel patriote et responsable de ce pays peut refuser la main tendue du président à l’heure ou nous sommes, c’est une obligation et un devoir patriotique pour chaque enfant de ce pays de le servir partout ou il se trouve.
Tiéman Hubert Coulibaly, ministre des Affaires
étrangères et de la Coopération internationale :
” Bonne chance au président élu ”
” C’est un sentiment de fierté qui m’anime. Je n’ai aucun regret. J’estime avoir fait ma part de la double mission qui était confiée à l’équipe gouvernementale. Ce qui m’a surtout marqué, c’est la volonté affichée par le peuple malien de s’en sortir. Cela a été remarquable .Je souhaite que le nouveau gouvernement réussisse sa mission qu’il permette au Mali de reprendre sa place au sein de la communauté internationale; qu’il puisse combler les attentes des Maliens. Que notre pays puisse avoir une armée républicaine forte à vocation sous-régionale. Bonne chance au président élu “.
Ousmane Ag Rhissa, ministre de l’Environnement et de l’Assainissement:
” Notre décoration est un message fort, et c’est réconfortant… “
” Au terme de la mission du gouvernement de la transition, je ressens une fierté légitime, celle d’avoir participé à la deuxième libération du Mali. Cela me comble de fierté, pour avoir participé à cette tache combien noble pour notre pays et surtout de l’avoir réussie. Le constat est clair, ça été une réussite à tout point de vue. Les deux missions essentielles ont été accomplies avec brio, à savoir la libération du territoire et l’organisation d’élection libre, crédible et transparente. Nous sommes fiers de notre premier ministre et surtout de notre président de la transition, sans oublier tous les Maliens et les amis du Mali qui nous ont soutenus dans cette lourde tâche.
Ce qui m’a le plus marqué c’est l’ampleur des chantiers qui sont ouverts et d’autres qui sont à ouvrir dans les deux départements que j’ai eu à diriger. Il y’a énormément de chose à faire dans ces départements. Néanmoins avec le peu de temps que nous avons eu, nous avons pu poser les balises qu’il faut afin que le nouveau gouvernement qui va arriver soit dans la continuité.
Le Président de la République par intérim l’a dit hier, nous sommes au service de notre pays, nous sommes disposés et disponibles pour travailler avec le nouveau pouvoir, continuer à apporter notre contribution à la reconstruction de notre pays. Je sors de cette transition avec une décoration, d’officier de l’ordre national. Cette récompense me va droit au cœur et cela me réconforte énormément. On a fait face aux défis et sacrifices de tout genre. Donc ça ne peut qu’être réconfortant d’avoir la reconnaissance de la nation. Et c’est un message très fort pour nous.
Me Demba Traoré, ministre de la Fonction publique:
” J’ai le sentiment d’avoir dignement accompli ma mission “
J’ai le sentiment d’avoir accompli dignement la mission qui m’a été confiée. J’ai la fierté d’avoir servi mon pays et je prie le bon Dieu de continuer de nous assister pour que le pays se relève totalement… Je demande au nouveau gouvernement de poursuivre les chantiers pour le mieux-être des populations.
Bruno Maïga, ministre de la Culture:
” Notre souhait est que les canaris que nous avons laissé fermés soient rapidement ouverts… “
” Il faut le dire avec beaucoup d’humilité parce que quand nous arrivions dans ces locaux, nous avions la tête pleine de projets. Certains ont pu être réalisés et certains non. Soit faute de moyen, soit par manque de diligence de la part des acteurs qui avaient en charge les dossiers afférents. Mais en gros nous pensons avoir pu accomplir la mission qui nous avait été donnée. Nous n’allons pas cracher dans la soupe en disant que nous quittons ou nous transmettons le relais avec une quelconque amertume. C’est un sentiment d’avoir accompli ce qu’il y’avait à faire et d’avoir bénéficié de l’assistance et la collaboration de tous, dans l’espoir que le travail entamé se poursuivra. Dans l’espoir que les quelques canaris que nous avons laissé fermés seront rapidement ouverts par ceux qui auront la charge de la gestion de la culture.
Ce serait une injure de devoir dire que certaines choses m’ont marqué plus que d’autres. Toutes les missions étaient prioritaires. Il fallait faire face à la reconstruction des patrimoines détruits au Nord, l’adoption du plan cadre de la politique culturelle nationale, qui a été d’ailleurs adopté, il reste à présent la mise en œuvre de ce plan cadre. Il y’a toutes ces activités courantes de la vie artistique et culturelle qu’il fallait entretenir par le biais de l’appui aux différentes activités culturelles privées ou aux associations, qui est une tâche permanente qui doit se poursuivre. Je ne voudrais pas établir une hiérarchisation de toutes les activités que nous avons menées. Je crois que nous avons fait ce que nous devrions faire en un bref laps de temps, surtout dans l’esprit de la mission qui nous a été assignée. Je suis et demeure un patriote entièrement disponible au service de sa nation “.
Narimpa Samoura, ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine:
” Je reste disponible pour servir mon pays partout où je suis, en tout temps et en tout lieu… “
” Il est souhaitable pour moi de faire d’abord un retro sur la situation du pays depuis le 22 mars 2012. Il faut reconnaître que le pays allait mal en 2012, la gouvernance était inexistante, l’école n’existait presque plus, l’économie était à terre, l’armée n’en parlons pas. Les rebelles qui ont pris nos villes ne se sont pas installés en un jour. Ils étaient là bien avant, comment et par où sont-ils passés pour nous envahir ? Le pays allait déjà très mal en mars 2012, il fallait juste prendre confiance et trouver des solutions face à tous ces problèmes. Il fallait prendre conscience et trouver des solutions rigoureuses et courageuses en plus de l’audace. Et c’est ce que nous avons pu faire. Nous avons accompli nos deux missions, mais avec le concours de tous, l’apport de tous les Maliens, de tous les amis du Mali. Je pense que grâce à cela, le Mali a pris un nouveau départ, un nouvel élan. Il s’agit maintenant de le consolider, de le sauvegarder comme un bébé, afin qu’on puisse aller de l’avant.
Ce qui m’a le plus marqué durant cette période, c’est l’engagement et la conviction des Maliens en cette période. Quand tout le monde est uni, on peut soulever des montagnes et c’est le sens de notre solidarité qui nous a sauvés. J’ai toujours gardé espoir que le Mali allait se relever. Et nous avons tout ce qu’il faut dans notre pays pour réussir après cette transition. Nous avons les ressources humaines, l’espace etc. Si nous mettons en œuvre notre esprit patriotique, tout ira bien pour nous.
La main tendue du nouveau président, ce n’est pas comme cela que je vois la chose, je suis un Malien, qui est au service de son pays. J’ai servi dans tous les coins et recoins de ce pays, et je reste disponible pour servir mon pays partout ou je suis, en tout temps et en tout lieu “.
Ousmane Ben Fana Traoré, président du PCR:
” Le Mali vient de quitter le fond et de sortir la tête de l’eau en un temps record… “
Ce sont des impressions de satisfaction qui m’animent. Le Mali vient de très loin les Maliens viennent de réussir quelque chose de très grand : quitter le fond et sortir la tête de l’eau en un temps record… Il faut rester concentré car le travail de redressement du pays n’est pas fini… Les nouvelles autorités doivent être attentives pour mieux incarner le changement ”
Rassemblés par Clarisse NJIKAM