C’est ce que les Maliens ont fait cette année, ce qui était chose fréquente chez les femmes. Cette année la plupart des jeunes gens et même certains adultes ont pris des crédits pour pouvoir célébrer la Saint-Sylvestre. Le 31 décembre 2015 restera dans les annales des fêtes de fin d’année comme le plus difficile pour les Maliens, disons pour les fêtards parce que tous les Maliens ne célèbrent pas le 31 décembre. D’après certains jeunes branchés, les directeurs et autres ministres étaient portés disparus. Certains ministres n’ont pas voulu être à la cérémonie de baptême de l’aéroport pour ne pas être «emmerdés par les gardes du corps du président qui demandent de l’argent plus que tous les autres gardes du corps». Certains ministres ou directeurs, voyant que les caisses sont vides, ont annulé des cérémonies et autres activités de fin d’année. Et dire que dans tout cela, la nuit du 31 décembre 2015, le président de la République n’a fait aucune bonne annonce pour les Maliens. C’est dommage !
Une grosse erreur
«Aéroport international Modibo Keïta Sénou», c’est ce qu’a annoncé le président de la République lors de la cérémonie de baptême de l’aéroport. Sur la plaque on pouvait lire la même chose : «Aéroport international Modibo Keïta Sénou». Ainsi formulé, nos hôtes et autres personnes qui ne connaissent pas Modibo Keïta risquent de croire que Sénou fait partie de son nom. C’est le ministère de l’Equipement et du Transport qui a organisé cette cérémonie et c’est le même ministère qui est à la base de cette grosse bêtise qui doit être corrigée. De l’avis de Gaoussou Coulibaly, le secrétaire général de l’US-RDA. C’est la preuve que nos autorités savent singer, mais bêtement. Au Maroc, l’aéroport de Casa, c’est Aéroport Mohamed V. En France, Roissy Charles De Gaulle, ou encore Félix Houphouët Boigny en Côte d’Ivoire. L’aéroport de Sénou a porté plusieurs noms : il a été baptisé Karim Dembélé sous le CMLN, puis Moussa Traoré, avant de devenir Aéroport international Bamako Sénou. Et, actuellement, Aéroport international Modibo Keïta Sénou. Espérons qu’il garde ce nom pour l’éternité.
Un discours vide
Le président de la République a fait un discours d’autosatisfaction, un discours qui ressemble aux rapports des différents départements ministériels dans une sorte de copier-coller magistral. Les Maliens en ont assez du verbiage du président et de ses ministres, qui ne cessent de rebattre leurs oreilles avec les mêmes propos : «Nous avons trouvé un pays à terre». Oui, mais un pays qui a permis à IBK d’être président de la République ; un pays dont l’autorité s’exerçait encore sur Kidal ; un pays où les gens avaient espoir ; un pays à terre où les gens travaillaient. Ce «pays à terre» vaut mieux, selon les Maliens, que «le pays debout uniquement pour IBK, les membres de sa famille et les alliés du pouvoir». IBK n’avait rien à dire à ses compatriotes. Il n’aura fait qu’un discours vide, sans perspectives pour la nouvelle année, avec toujours et encore des annonces de voyage à l’intérieur du pays. Des voyages déguisés en campagne électorale pour 2018, parce que tout le monde sait que 2016 est une année charnière dans le mandat d’IBK. Même un simple discours de nouvel an, le président n’a pas pu le faire.
«Une fête sans fête»
Les Maliens aiment faire la fête, surtout le 31 décembre. Mais cette année, à cause de la précarité, l’insécurité et la misère, les Maliens n’ont pu fêter le 31 décembre 2015. Tout le monde criait parce qu’il n’y avait pas d’argent. Les premières victimes de cette situation étaient les vendeurs de poulet. Ils étaient venus des environs de Bamako avec de la volaille et sont retournés avec leurs oiseaux. Certains ont été obligés de vendre à vil prix pour pouvoir au moins retourner dans leurs localités respectives. L’état d’urgence a aussi fortement joué sur les espaces de loisirs. Autres victimes du 31 décembre 2015, ce sont les jeunes filles, elles qui donnent rendez-vous à plusieurs mecs à la fois, pour ne sortir qu’avec un seul. Elles ont appris à leurs dépens que les temps sont durs. La plupart d’entre elles ont été «plaquées». Ce qui fait dire un à taximan que le 31 décembre 2015 a été «une fête sans fête».
Une jeunesse travailleuse
De Casablanca à Madagh, dans le sud marocain, c’est une traversée du Maroc, en passant par les plus grandes villes, à commencer par Rabat, Fez, jusqu’à Oujda. Dans les champs, on ne voit que des femmes et des jeunes. Ils sont les plus nombreux au royaume chérifien. Dans différents secteurs, les jeunes sont responsabilisés (fruits et légumes, dattes, blé, tomate, orangers, restauration et autres espaces de loisirs). Le Maroc, c’est aussi des aires de loisirs avec des petites moquées, un espace vert, des toilettes et un supermarché sur toutes les grandes routes. Ces infrastructures, qui génèrent de l’argent, sont aux mains d’une jeunesse responsable et travailleuse. Les femmes aussi jouent pleinement leur rôle dans le développement du Maroc. Cela est visible dans toutes les villes du Maroc. Même la Zawiya Bouchichiya de Madagh est gérée par un jeune, qui est aussi organisateur principal de la rencontre mondiale des Soufis qui en est à sa 10ème édition, cette année. C’est Moulaye Mounir Al Kadiri, le petit-fils du Shayk Sidi Hamza, qui est le grand patron de l’organisation.
Changement climatique
Cette année, le Maroc est frappé de plein fouet par le changement climatique. La conséquence visible, c’est l’absence de fruits comme les poires, les oranges, la mandarine, la pomme. Il n’a pas suffisamment plu cette année. Les invités, après ou avant les repas, n’ont pas eu droit à des fruits. Les paysans et autres cultivateurs du pays ont très peur, certains sont en train de profiter des forages pour faire une culture de contre-saison. Mais ils adoptent de nouvelles mesures afin de pouvoir faire face au changement climatique. Face à la situation, et puisque le Maroc doit abriter la COP22 à Marrakech en 2016, les organisateurs de la rencontre mondiale sur le Soufisme ont organisé les assises musulmanes sur l’écologie, une manière de préparer les contributions des Soufis à cette rencontre, car les Soufis feront une intervention lors de la COP22.
Laissons pays à terre, là où il est, nous avons plus ce que assez et mettons-nous au travail, pour nous et pour nos enfants. Nous avons un bon exemple au Sud de notre Mali, la Côte-d’Ivoire. Ce pays se divisa en 2. Il a perdu plus de 300 000 de ses vaillants fils, pas très longtemps, l’insécurité y était totale, l’anarchie y régnait. La population a fait des bons choix aux différentes élections. Aujourd’hui, la CI n’est pas totalement sortie de l’ornière, mais elle respire assez-bien, elle commence à voir le bout du tunnel. Question d’homme? Question de Nationalisme? Ou quoi d’autres pour nous Maliens? 🙄
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