Le 22 septembre, une fête qui doit être la plus importante du Mali, est en train de tomber dans les oubliettes, surtout à Bamako. Cette année, il n’y avait aucune cérémonie grandiose pour rendre hommage aux pères de l’indépendance dans les communes, quartiers et places publiques. Plus de retraite de flambeau dans les rues, plus de courses de pirogue, de kermesse pour les enfants, de concours sur les symboles de la nation. Le président IBK a quand même respecté la tradition en allant déposer une gerbe de fleurs au monument de l’indépendance, et échanger avec certains médaillés de l’indépendance qui vivent encore, comme notre père non moins député de la République Sididié Oumar Traoré de Badalabougou, et Youssouf Traoré. Ensuite, le président a pris part au défilé militaire à Kati. Dans les communes et quartiers de Bamako, rien ! Il fallait aller dans les environs de Bamako, Kassaro, sur la route de Kita, Baguinéda ou encore Marakakoungo, pour voir des courses d’ânes, des compétitions entre les jeunes sur l’histoire du Mali et des journées de salubrité. Les maires et les responsables des jeunes des différents quartiers de Bamako sont interpellés, car le premier jour de liberté au Mali est le 22 septembre 1960. Une journée historique qui ne doit pas être oubliée de la sorte.
L’armée célébrée
Le 22 septembre est en train de devenir la fête de l’armée à Bamako et Kati. Car, seuls les militaires ont célébré cette fête et le président de la République, qui ne s’est pas privé d’esquisser quelques pas de danse au son de la fanfare lors du défilé militaire. Tout cela pour encourager l’armée malienne. Alors que la fête de l’indépendance doit être la fête de tous les Maliens. Le défilé de Kati doit être ouvert à toutes les forces vives de la nation au lieu de le limiter aux seuls militaires. Le chef de l’Etat en a aussi profité pour régler des comptes politiques avec des adversaires politiques. Monsieur le président, un peu de retenue, l’armée est la fierté nationale, un outil de notre souveraineté, elle doit sortir des contingences politiques. Si l’armée a connu des problèmes au cours des années précédentes, cela n’est pas nouveau pour vous. Parce que, depuis le 8 juin 1992, vous êtes le seul homme politique qui est toujours aux affaires. Faire des autres les fautifs, nenni. Vous êtes tous pareils aux yeux des Maliens.
Les nostalgiques de Haya
Arrivés en retard au défilé de Kati, nous avons été obligés de rester un peu loin des autres confrères. Profitant d’une bonne position, on pouvait bien voir le défilé et la revue des troupes par le président IBK. Mais avec la pluie, n’étant pas sous abri, nous nous sommes retirés vers la maison de commandement, ancienne maison habitée par le général Haya. Certains nostalgiques de l’ancien homme fort de Kati regrettent que «leur» Haya n’ait jamais bénéficié des honneurs du genre : faire la revue des troupes à Kati avec toute l’armée réunie. Nos compagnons d’infortune regrettent aussi le fait que le commandement ne soit plus entre leurs mains ; ils ne commandent plus rien, tout est nouveau. Leur plus grand regret est de ne plus pouvoir bénéficier de la prime Haye de 50000 FCFA pour les combattants qui sont au front. Mieux, certains d’entre eux n’ont plus été responsabilisés depuis que Kati a cessé de faire peur à Bamako. Ils ont par contre salué les actions en cours à l’endroit des militaires. Même si, selon eux, tous les militaires n’en bénéficient pas, parce qu’il n’y a pas de suivi. Nos compagnons d’infortune ont cessé de parler quand un ami est venu nous saluer en disant : «Monsieur, le journaliste, est-ce ça va ?»
Bataille de positionnement
Selon le journal Le Monde, il y a une véritable bataille de positionnement des puissances internationales en Afrique. «Paris doit entièrement renouveler son partenariat politique, économique et culturel avec le continent, estiment les auteurs d’un rapport de l’Institut Montaigne.» «Imaginez une minute une Afrique qui aurait décidé de couper les ponts avec la France… Que se passerait-il ? Une France plus pauvre, moins influente, des fleurons industriels en grande difficulté, un réseau culturel en déshérence, une France moins solide sur le plan international ? Sans doute.» «En 2050, un être humain sur trois vivra en Afrique. Aujourd’hui déjà, le continent africain compte près de 500 millions de jeunes gens, soit la moitié de la population. C’est avec cette Afrique-là qu’il faudra compter. Et c’est maintenant qu’il faut refonder notre relation avec un continent qui vit une transformation profonde et qui n’a pas l’intention de s’en laisser compter ou de se faire payer de mots.» «Aujourd’hui, la Chine a pris des positions irréversibles sur le continent avec près de 18% de parts de marchés contre 3,7% au début des années 2000, tandis que la France dévissait en perdant dix points de parts de marché pour s’établir à 4% en Afrique subsaharienne. Dans la partie francophone du continent, les entreprises françaises ont su résister et se réinventer. Résultat : 14% de parts de marché.»
Retour définitif
«Mon retour est, cette fois, définitif.» C’est ce que le gouverneur de Kidal nous a dit au téléphone. Sidi Mohamed Ag Ichrach, le gouverneur de la région de Kidal, a signé son retour définitif, le mardi 19 septembre, avec le soutien de la Cma qui assure sa protection parce que contrôlant la ville de Kidal. Le gouverneur dit avoir bénéficié du soutien de tous les acteurs : la Cma, la Plateforme et d’autres acteurs. Le mardi, dès son arrivée, il a présidé une cérémonie pour l’électrification de la ville, avec le soutien de la force Barkhane. Des ingénieurs d’EDM-SA doivent aller sur place pour mettre en marche les groupes électrogènes de la ville. Le gouverneur, en plus de l’électricité, veut mettre en place les infrastructures d’eau et de santé. L’école est aussi une de ses priorités avec en ligne de mire la prochaine rentrée scolaire. Le gouverneur ne siège pas encore au gouvernorat, mais il est en train de tout mettre en œuvre pour réhabiliter le bâtiment devant l’abriter, avant le retour des autres symboles de l’Etat dans cette région sous contrôle des groupes armés de la Cma.
Des engagements
Le mercredi 20 septembre, il y a eu la signature d’un nouveau cessez-le-feu impliquant l’arrêt immédiat des hostilités et la libération des prisonniers. Ce nouveau cessez-le-feu est intervenu après plusieurs affrontements entre la Coordination des mouvements de l’Azawad (Cma) et la Plateforme. Les deux parties s’engagent à faire des patrouilles mixtes dans les zones du nord où elles n’ont pas encore commencé ces patrouilles mixtes. Lesquelles doivent en principe être constituées de soldats de l’armée régulière malienne, de combattants des groupes progouvernementaux et de ceux de l’ex-rébellion. Le document en question prévoit deux phases essentielles. La première est relative à des actions immédiates à mener pour instaurer des mesures de confiance. Il s’agit entre autres du redéploiement coordonné de la Plateforme à Takalote, localité située à une quarantaine de kilomètres au sud de Kidal, dans les deux semaines à venir ; la mise à disposition des auteurs de graves violations de droits de l’Homme ; la cessation d’attitudes néfastes à la libre circulation des personnes et des biens ; la libération de prisonniers de guerre par la Cma. Quant à la seconde phase, elle consiste en la finalisation et l’adoption du chronogramme d’accélération de la mise en œuvre de l’Accord avec le gouvernement ; la mise en place et l’opérationnalisation simultanée du Moc (Mécanisme opérationnel de coordination) de Tombouctou, Kidal et de Ménaka ; l’opérationnalisation des Autorités intérimaires dans les cinq régions du Nord.
4 morts et 3 blessés
Le mercredi 20 septembre, vers le petit soir, un détachement de l’armée malienne (il s’agit de la relève de la garde nationale et la section commando de la RM1 en patrouille) est tombé dans une embuscade tendue par des groupes armés non identifiés. L’attaque a eu lieu à 50 Km de Ménaka-ville. Aussitôt informés, les militaires du camp de Ménaka ont envoyé un renfort sur les lieux. Mais il n’y avait plus personne et aucune trace visible. Le bilan est de 4 morts et 3 blessés. Les assaillants sont repartis avec une arme (12.7). L’armée est restée sur place toute la nuit afin de surveiller les mouvements dans la zone. L’enterrement des 4 soldats morts a lieu le jeudi 21 septembre à Gao. Avant cette attaque, des roquettes avaient été lancées contre le camp de la Minusma à Kidal, au lendemain de l’arrivée du gouverneur. Mais il n’y a eu aucune perte en vie humaine. La Minusma a fait savoir que le dispositif de sécurité autour de la ville fonctionne très bien. C’est ce qui aurait permis de circonscrire l’attaque.
Alghabass, éconduit !
Alghabass Ag Intalla, le secrétaire général du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), qui est une mutation du Mia (Mouvement islamique pour l’Azawad), une branche politique d’Ansardine d’Iyad Ag Ghaly, a été bloqué à l’aéroport international Modibo Keita Bamako Senou. Il devrait se rendre aux USA pour le sommet des Nations unies à New York. En fait, sous la transition, il figurait sur la liste des rebelles sous le coup d’un mandat d’arrêt. L’ambassade des USA à Bamako a fait son travail en lui délivrant le visa. Par la suite, la représentation diplomatique américaine au Mali a fini par l’informer qu’il ne pouvait voyager car étant sur la liste noire des terroristes. C’est dire qu’une fois aux USA, il aurait été arrêté parce qu’il avait travaillé avec des terroristes et autres criminels qui ont assassiné des militaires maliens à Aguel-Hoc, et qui continuent de faire des attaques contre les forces étrangères au Mali et les positions des militaires. Il est par ailleurs le représentant du jihadiste et terroriste malien, Iyad Ag Ghaly, dans le processus de l’accord d’Alger. Si la France et les autres pays de l’Union européenne le laissent se pavaner sur leur territoire, les Américains ont été plus responsables, en lui disant clairement de rester à Bamako entre les hôtels, comme bon lui semble.
Un faux problème
La gestion du collège Horizon est devenue un vrai faux problème pour les Maliens. Erdogan est en conflit avec son opposant qui a tenté un coup de force. Cet opposant tire sa richesse des écoles qu’il a créées un peu partout au nom du gouvernement turc, pour s’enrichir et financer ses activités politiques et terroristes. Le gouvernement turc a demandé au Mali la fermeture du groupe Horizon à défaut de sa session à une fondation. C’est pour cela que la fondation Maaruf est intervenue pour récupérer l’école. Le Mali ne veut pas d’incident diplomatique avec la Turquie, qui a des pions dans la crise au Nord. D’aucuns disent que l’opposant turc finançait les rebelles. Par ailleurs, cette histoire de collège horizon serait la raison du départ de Jacqueline Marie Nana du poste de ministre de l’Education nationale. Les opposants turcs poussent les parents d’élèves à se révolter. Ils ont aussi instrumentalisé les enfants qui ne veulent que du collège horizon. Les Maliens d’en bas ne gagnent rien dans cette histoire. Le gouvernement malien ne veut pas travailler à aider les opposants turcs ; il veut entretenir de bonnes relations de coopération avec la Turquie. Il est partant pour la session à la fondation Maaruf, à défaut de la fermeture. Mais les parents d’élèves, à commencer par N’tjiba, député, s’y opposent. Ils ne veulent pas de changement.
Le potentiel africain
«L’Afrique a un potentiel commercial énorme. J’ai plein d’amis qui vont dans vos pays pour essayer de devenir riches. Je vous félicite, ils dépensent beaucoup d’argent», a déclaré le milliardaire lors d’un déjeuner partagé avec plusieurs dirigeants africains en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. «Pour les entreprises américaines, c’est vraiment devenu un endroit où elles doivent aller et elles veulent y aller», a ajouté Donald Trump, sans préciser les pays où se trouve, selon lui, ce potentiel commercial. «Les gens souffrent des conflits en Afrique. En Centrafrique, au Congo, en Libye, au Mali, en Somalie et au Soudan du Sud notamment, ils vivent des moments très difficiles et très dangereux», a-t-il relevé. «Des groupes terroristes, comme l’Etat islamique, les Shebab, Boko Haram, et Al-Qaïda menacent la paix africaine. Les Etats-Unis sont fiers de travailler avec vous pour éradiquer les refuges terroristes, pour couper leurs finances et discréditer leur idéologie dépravée», a poursuivi le président américain.
La Réplique
Des accusations infondées selon le chef d’Etat rwandais, qui critique à son tour «le double discours» de ses «amis», les Etats-Unis et l’Europe. «Avant le changement de la Constitution, on m’a dit : ‘Tu dois partir, quelqu’un d’autre doit prendre ta succession, tu peux nommer quelqu’un», a-t-il raconté, qualifiant cet épisode de «ridicule». «Vous qui donnez des leçons sur la démocratie, vous me dites de choisir mon successeur. Ce n’est pas la démocratie.» «La démocratie occidentale, qu’est-ce que cela veut dire?», a demandé de manière rhétorique Paul Kagame, mardi 19 septembre, devant un public rassemblé au Council for Foreign Relations, à New York. Le président du Rwanda, de passage aux Etats-Unis pour l’Assemblée générale de l’ONU, a profité de la discussion pour fustiger le «diktat» des «pays de l’extérieur» du continent. «L’Occident parle aussi beaucoup de liberté et donne des leçons sur ce sujet, mais le fait d’imposer aux gens la façon dont ils devraient vivre leur vie revient justement à nier la liberté des peuples», a-t-il poursuivi.
La guerre des chiffres
Deux chiffres (6 et 0) se discutent au sujet de leur grandeur. 6 dit à 0 je suis plus grand que toi ! 0 s’énerve et attache sa ceinture et devient 8 et dit à 6, parle encore. Subitement, 6 se renverse et devient 9 et traite 8 d’enfoiré ! 8 se couche au sol et devient l’infini et lui dit rattrape-moi alors. C’était juste pour vous dire qu’il ne faut pas sous-estimer un individu car, on ne sait pas quelle position il aura demain. La roue tourne et continue de tourner. Que l’humilité change notre regard sur les autres !