Contestataires avant l’heure à la Femafoot ? Plus pressé que la musique on danse mal, en tout cas. Nous ne sommes pas en chorégraphie mais bel et bien dans le domaine du sport. Navrés et très angoissés d’être distancés par le camp opposé, la tendance des dominés dans le combat de la Femafoot a visiblement choisi de valser à mille temps. De source bien introduite, en effet, Salaha Baby et son équipe se trouvent plus dans une logique de contestation que de compétition. En mal d’arguments et moyens de persuasion, ils retiennent contre le camp adverse des arguments très peu solides comme la sympathie que lui témoigne le système de l’Etat. Comme si un candidat devrait renoncer à un soutien aussi précieux ou si le droit d’ingérence des autorités ne se justifiait pas en la matière par la portée publique des enjeux du foot, domaine qui intéresse l’ensemble des composantes de la nation ou presque. Une chose est évidente en tous les cas : l’arythmie de Salaha Baby est d’autant plus dangereuse que son équipe rame à contre-courant de la stabilité dont le football malien a tant besoin pour son épanouissement.
Djoliba AC vole en éclats
S’il est une famille sportive qui souffre du combat pour la présidence de la Femafoot, c’est sans conteste le Djoliba AC de Niambelé et Mao. Déjà si affecté par des contentieux juridiques à l’interne sur fond de mortels pugilats, le club de Karounga Keita et de Boubacar Baba Diarra pourrait laisser plus de plumes dans la bataille qui met aux prises Mamoutou Touré Bavieux et Salaha Baby. Et pour cause : certes tout laisse croire que les Rouges de Bamako ont choisi de demeurer fidèles jusqu’au bout à leur logique contestataire de naguère en s’opposant à tout ce qui respire le bureau fédéral sortant, mais il n’est pas moins vrai que cette posture est aujourd’hui vivement battu en brèche par une autre frange qui revendique plus de légitimité que les radicaux. Ladite tendance se bat corps et âme aux côtés du vice-président sortant de la Femafoot, Mamoutou Touré alias ‘Bavieux’. Il n’est pas exclu, au demeurant, que les deux camps djolibistes poussent l’adversité au point de se prévaloir chacun d’un droit de représenter le même club et d’exprimer ses suffrages au renouvellement du bureau fédéral, le 12 octobre prochain.
Le service des impôts pénalisés par la foudre
L’informatisation comporte des aléas qui coûtent parfois chers au trésor public qu’il est censé perfectionner. Les différents centres informatisés d’impôts du Mali – du moins ceux qui sont fonctionnels à travers le pays auront été fortement pénalisés près d’un long mois durant par un dysfonctionnement technique. Les usagers et contribuables effectuaient de nombreux aller-retour fortunes sans pouvoir en alimenter la cagnotte publique. En cause, nous a-t-on expliqué, un endommagement du grand serveur de la Direction Générale des Impôts où sont centralisées l’ensemble des données fiscales et qui commande donc un système totalement tributaire de l’informatisation. Il semble, selon nos confidences, que la foudre est passée par là, faussant du coup les prévisions mensuelles de ressources fiscales mais surtout les attentes de nombreux agents car une partie de leurs avoirs est liée aux ristournes générées par les pénalités de retard. Notons au passage que le principal des contributions dues aux impôts est toujours recouvrable, tandis que les retards imputables au dysfonctionnement du système ne peuvent être réclamés aux usagers. Seulement question : que diantre des systèmes aussi sensibles ne sont pas protégés au paratonnerre.
Me Tall entre couleuvre et bouée de sauvetage
Le président du Cnid et ancien ministre Me Mountaga Tall est visiblement porté sur un Soleil Levant qui brille de moins en moins avec son abandon progressif du navire par certains lieutenants et compagnons de lutte des toutes premières heures. Après la cassure des années 90, une désagrégation plus récente est survenue avec le départ pour d’autres cieux de piliers irremplaçables comme Yaya Haïdara, Kadiogué ou encore, last but not the least, le député Hadi Niangado. C’est dans ce contexte d’agonie que l’ex ministre de l’Enseignement supérieur affronte un autre dilemme tragique : l’avènement de Mali-Emergence, un mouvement concocté par le très influent ancien député de la Commune I Diawara. Jeune et très ambitieux, l’intéressé, selon toute évidence, ne semble plus disposé à lier exclusivement son destin politique à une formation pour le moins terne et sans lendemain rassurant. Me Tall est-il disposé à son tour à admettre l’émergence d’une excroissance associative si ambitieuse et audacieuse pour défier son autorité et sa toute-puissance au Faso-Yriwa Ton ? Dans une position de faiblesse très évidente, il a le choix entre refuser d’avaler la couleuvre ou faire le profil bas en prenant avec philosophie un mouvement qui pourra lui servir d’instrument pour faire renaître une famille politique moribonde et qui se désintègre du jour au lendemain.
La Rédaction