De nos joueurs, bon nombres de jeunes, surtout désœuvrés, font du vol des téléphones portables leur sport-favori. Ils se sont spécialisés à tel point qu’ils sont devenus de véritables experts en la matière.
Certes, aujourd’hui le téléphone portable n’est pas un luxe comme il l’était autrefois. Il était en effet réservé à des «boss» dont le poids financier était important. Dans ce pays, on ne me le démentira pas, certains cadres ont acheté, dès leur première arrivée sur le marché malien, des portables à 300.000, 600.000, voire 800.ooo F.Cfa suivant leurs marques. Mais, actuellement, vous pouvez avoir un portable neuf, mais simple, à 12.500, 7.500, 5.000 voire 3.000 F.Cfa.
Malgré ces prix «maudits» des téléphones portables, certains jeunes qui sont d’ailleurs des partisans de moindre effort, trouvent que leur vol constitue pour eux une source d’«enrichissement». C’est là une bêtise ! Une idiotie ! Ils ne savent pas qu’eux-mêmes constituent plutôt cette nouvelle race de «maudits».
Leur stratégie est bien connue. Chaque jour que Dieu fait, ils se promènent dans les marchés, les manifestations, les bars-restaurants et autres maquis, bref dans les lieux publics animés. Une fois leurs cibles ne prêtant pas attention, ils leur piquent leur appareil. Puis en quelques fractions de secondes, ils l’éteignent et enlèvent la puce. Enfin, c’est vite fait : le téléphone est sur le marché «noir» et une vente aux enchères est vite engagée.
Ces cas nous les vivons tous les jours et les plus grandes victimes sont souvent les femmes et les jeunes filles. Ces vols de téléphones portables provoquent souvent de vives altercations, de grosses bagarres et finissent parfois dans les Commissariats de police ou de gendarmerie. Sans oublier que pour une histoire de vol de portables, il peut avoir mort d’homme.
Le constat est donc amer, puisque le phénomène va grandissant. Rendez-vous devant Malitel, communément appelé «Malitel Da». Vous vous rendrez compte que les téléphones portables sont vendus comme de petits pains. La plupart de ces téléphones portables sont des téléphones portables volés. Les receleurs sont très forts en la matière.
Ce qu’ils oublient, c’est qu’ils font du tort aux vrais propriétaires de téléphones qui transpirent parfois, non pas pour le téléphone lui-même, mais pour la puce sur laquelle figurent leurs adresses souvent très importantes.
Ces petits voleurs de téléphones que nous pouvons volontiers qualifier de délinquants, de vagabonds et de maudits, feraient mieux de chercher à travailler plutôt que de nuire à des femmes et à des honnêtes de ce pays.
Bruno LOMA