Ernesto Djedje, …28 ans déjà!

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C’est à l’hôpital militaire de Yamoussoukro, le 9 juin 1983, que Ernest Djédjé Blé Loué, alias Ernesto Djédjé, est décédé dans des conditions mystérieuses. Des rumeurs de tout genre ont circulé. D’autres ont soutenu la thèse de l’assassinat politique à l’intérieur du PDCI-RDA à cause des secrets auxquels l’artiste avaient eu accès. Cette opinion est soutenue, de manière voilée, par Justin Stanislas à travers la chanson "Ma Toa Yôwo" qui a été mise sur le marché du disque dans la période qui a suivi le décès du Gnoantré national.

"Ernesto et moi, nous nous donnions des conseils. J’écoutais les siennes, mais il ne m’écoutait jamais. Je lui avais recommandé de ne plus fréquenter les hommes politiques", explique Justin Stanislas. Dans l’entendement des proches du créateur du ziglibity, " cette thèse paraissait plus probante. On affirmait qu’il était un agent secret du PDCI-RDA à l’époque du parti unique et qu’il en savait un peu trop sur les coups tordus de certains barons du parti ". Toutefois, ces affirmations ne restent que des discussions de maquis à prendre avec des pincettes. A ce jour, aucune enquête officielle n’a donné des preuves.
Ernesto Djédjé a tiré sa révérence dans sa 35ème année en laissant derrière lui des enfants que sont Tareck et Donia Djédjé qu’il a eus avec Lola Moustapha Soher Gala, une femme d’origine égyptienne. Mais, le plus grand héritage que le monde de la musique retiendra de lui, c’est le ziglibity. Un rythme musical qui était le parfait résumé de ce qu’il avait longtemps recherché : c’est-à-dire allier la danse (bété, en particulier, le "gbèyèrè") au disco et au rythm & blues, le tout conjugué aux chants lyriques (tohourou) sur des solos de guitare. Mais, vingt-huit ans après la mort de Djédjé, le ziglibity est rangé aux archives. Alors, comment redonner vie à ce rythme ? Certains artistes comme Jean Baptiste Zibody proposent la création d’un Festival national du Ziglibity.

Manu Dibango sort l’album «passé, présent et futur»
Son nouvel album " passé, présent et futur " comportant notamment une version remixée de " Soul Makossa ", vient de sortir dans les bacs. 1972. Un saxophoniste de génie, dont le crâne totalement lisse fait déjà office d’identité remarquable, va faire danser la planète entière sur un air mélangeant influences occidentales et rythmes Bantou. Avec la rengaine " Mamasse-mamassa mama-makossa " qui va devenir culte, le Soul Makossa de Manu Dibango va vite devenir un tube planétaire qui va consacrer son auteur. A tel point que des extraits du titre sont repris beaucoup plus tard par d’autres artistes de renommée comme Michael Jackson, Rihanna, Jennifer Lopez, Kanye West ou encore Jay-Z.

Près de 40 ans après, le grand Manu a décidé de donner un coup de neuf à ce titre culte, à travers une version rebaptisée "Soul Makossa 2.0". La chanson remixée est d’ailleurs le principal tittre de son nouvel album " Passé, présent et futur " dont Radio France internationale (Rfi) a annoncé la sortie lundi dernier en France. La chanson qui revient dans une nouvelle version se veut un opus de clarification par rapport à l’auteur du hit " Soul Makossa ".
En effet, le temps aidant, les mélomanes, surtout de la jeune génération n’ont connu que les reprises des artistes cités plus haut. On se souvient notamment des épisodes judiciaires qui ont opposé le musicien camerounais à certains artistes ayant exploité ce rythme. A travers " Soul Makossa 2.0 ", Manu entend ainsi d’une certaine façon rétablir la vérité de l’histoire et associer à cet air qui traverse les âges et les continents, le nom de son véritable " père ".
Réalisé par Manu Dibango en personne, en collaboration avec le talentueux auteur-compositeur Wayne Beckford qui écrit et produit de nombreuses icônes de la musique américaine notamment Akon, UB40, China, Oxmo, Puccina, Seal, Rihanna, Outkast, Black Eyed Peas, l’album marque donc un retour tout au moins médiatique du divin chauve au saxophone. On attend désormais de découvrir les surprises concoctées par le maître.

Tshala Muana au studio avec de nouvelles voix
Il s’agit de Sandra " Ba beauté ", une ancienne danseuse de Wenge Bcbg, qui bénéficie actuellement de l’encadrement de Tshala Muana, aussi, Immaculée Kavira, lauréate d’un concours de chant qui viendrait d’intégrer le groupe " Dynastie Mutuashi ", interpréteront-t-elles quelques morceaux aux côtés de " Mamou nationale ".
Depuis quelques semaines, la "Reine de Mutuashi" travaille au studio Ndiaye. " Mamou nationale " étoffe une nouvelle oeuvre qui va succéder à " Sikila ", son dernier album en date.
Outre la voix de Mege 30, cette prochaine production phonographique de la patronne de " Dynastie Mutuashi " connaîtra la participation d’autres chanteuses, apprend-t-on dans l’entourage de " Mamou nationale ".

Il s’agit de Sandra "Ba beauté", une ancienne danseuse de Wenge Bcbg, qui bénéficie actuellement de l’encadrement de Tshala Muana, aussi, Immaculée Kavira, lauréate d’un concours de chant qui viendrait d’intégrer le groupe " Dynastie Mutuashi ", interpréteront-t-elles quelques morceaux aux côtés de " Mamou nationale " qui s’est décidée d’éclore les talents de jeunes chanteuses désireuses d’un enca-drement, si pas de la production d’un album.T

Tout cela, pour assurer une relève sûre de la musique congolaise féminine qui-il faut l’avouer – se maintient grâce à ses initiatives louables comme celle de l’éclosion des talents de Mege 30, devenue une vedette confirmée sous le parrainage de " Mamou nationale ".     
  Bob Ambongo/Uhuru

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