Entre radiation folklorique et formelle à l’Urd

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C’est sans doute la couche ultime et définitive au processus de rupture déclenché à l’URD par la disparition de son fondateur, Soumaïla CISSÉ. La semaine dernière, en effet, la tendance formellement victorieuse de son héritage politique s’est illustrée par une autre formalité : une mesure de radiation des membres du BEN, qui ne se sont consolés de leur défaite judiciaire que par la création d’un nouveau parti politique. De grandes figures comme l’ancien président par intérim Salikou Sanogo de Sikasso, l’ancien DG des Douanes Seydou DIAWARA de Bougouni ou encore Daouda Touré de Kayes sont concernés par ladite mesure que plusieurs observateurs assimilent à un coup d’épée dans l’eau. Et pour cause : il y a plus d’un mois que la sentence finale de la saga judiciaire inter-URD inspirait aux perdants de la bataille la création d’Espoir pour la Démocratie et la République. Ce faisant, Me Demba Traoré de la Commune VI et ses camarades pensaient sans doute avoir définitivement tourné la page, mais pas leurs adversaires dont les sanctions sonnent dans certains milieux comme une vengeance sur leurs anciens camarades pour avoir visiblement lâché prise à la justice sans renoncer à vider leur ancien parti de sa contenance.

Le ministre Lamine S. Traoré avait réellement démissionné

Seydou Lamine Traore

Plus d’une semaine après l’événement, la démission fracassante du ministre de l’Energie et des Mines continue d’alimenter la chronique, à coups d’interrogations sur les circonstances ainsi que les implications de son départ. Pour les conséquences, elles pourraient se trouver ailleurs que dans l’amélioration de la desserte énergétique pour un problème aussi structurel que l’équation de l’EDM et qui ne saurait se résoudre par le seul départ d’un ministre. En ce qui concerne les circonstances de sa démission, nos confidences n’excluent pas certes le poids de la pression régalienne, mais elles sont formelles quant à un départ librement consenti ayant probablement même fait l’objet de moult transactions avec le démissionnaire pour l’amener à revoir sa décision. Il nous revient de même source que Lamine S. Traoré n’a accédé aux sollicitations de rester au gouvernement que sous conditions parmi lesquelles le libre choix de son Directeur général à la tête de la société EDM. Toutes choses que les hautes autorités n’ont pas agréées et dont les traces figurent d’ailleurs dans la correspondance de sa démission. Il y est clair, en effet, que la motivation la plus saillante de sa démission demeure les divergences entre lui et les autorités autour de la réorganisation de la société EDM.

Quand Orange-Mali en abuse et s’érige en concurrent des médias

Les différents protagonistes du référendum n’ont plus besoin de tribune médiatique comme vecteur de leurs messages à l’adresse des potentiels électeurs. Orange – Mali, beaucoup plus que Moov ou Telcel, vient de prouver qu’elle est une alternative imbattable en la matière en termes d’efficacité. C’est par elle, en tout cas, que la campagne bat son plein depuis son lancement, à coups d’appels et d’incitations à voter la nouvelle constitution au scrutin référendaire du 18 juin prochain. Pour les besoins de la cause, la dizaine de millions d’usagers d’Orange est agressivement assaillis de slogans inspirés d’arguments du camp le plus nanti, à savoir la souveraineté, la stabilité, etc. Quant au camp du «non», elle ne dispose que du temps d’antenne légalement accordés en vertu de l’égal accès aux médias d’Etat. Contre quelle rémunération Orange se prête à ce jeu ? Malin qui pourrait le dire. Quoi qu’il en soit, c’est aux dépens des médias traditionnels sevrés de subsides habituels pendant les consultations électorales et référendaires que la concurrence se joue. C’est pourquoi des voix s’élèvent de plus en plus pour contester à l’opérateur le droit d’utiliser les numéros de sa clientèle pour participer à la campagne au profit d’un seul camp et au détriment des acteurs auxquels il dispute déloyalement leur vocation naturelle. Car il ne s’agit pas de massages à caractère social où chacun trouve son compte mais de messages à enjeux politiques.

Rassemblées par la Rédaction

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