Entre le patron de la Sécurité Alimentaire, le ministre Oumar Touré, et l’entourage présidentiel rien ne semble aller pour le meilleur des mondes. En cause, une sorte de gestion par procuration depuis le Palais de Koulouba où sont tirées les ficelles de toutes les décisions, de chaque mesure relative à l’approvisionnement des communes en céréales et autres. En atteste, entre autres, la nomination récente du Directeur général de l’OPAM contre l’assentiment de son supérieur hiérarchique. Il en résulte, selon nos sources, une autonomie d’action voire une désobéissance qui frise la défiance et le déni d’autorité. C’est ainsi qu’une crise couve depuis quelques temps, à cause des profondes divergences qu’ils entretiennent autour du transport des vivres dans les localités où sévit la pénurie. Pour l’acheminement des denrées aux destinations respectives, il semble que le Directeur général de l’OPAM refuse catégoriquement de se plier à une convention que le Commissariat de la Sécurité Alimentaire a passé avec les partenaires financiers de ce volet, en l’occurrence l’Union européenne. Le DG lui préfère, selon notre source, une procédure traditionnelle de passation du marché des transports, démarche jugée intenable pour le fonctionnement correct de l’approvisionnement en toute urgence. Mais les soutiens du puissant Dg à Koulouba n’en ont cure et sont déterminés à en imposer au ministre, quitte à affamer des localités.
Les vrais raisons de la disette énergétique
Disons-le tout de suite : la société EDM se relèvera difficilement du chaos où l’a plongée la mal-gouvernance caractéristique de sa gestion depuis quelques temps et manifestement accentuée par l’incurie du quinquennat finissant. Comme avatar le plus effroyable, on peut citer une dette astronomique de 303 milliards, soit largement au-delà de la dette intérieure du pays. C’est peut-être la conséquence d’impairs accumulés d’années en années, mais la note aura été sans doute corsée par une gestion catastrophique beaucoup plus récente : la transformation de l’entreprise en bureau de placement avec des recrutements sans rendement et tout juste utile pour faire émarger des désœuvrés. Il arrive ainsi que des spécialistes de science naturelle accèdent au poste de chef de service à cause des avantages qu’en tirent des protégés du système.
S’y ajoute en outre que 25% de l’électricité produite subit une déperdition comme l’a révélé un récent rapport faisant état de 6 000 compteurs I SAGO qui alimentent des maisons sans être crédités toute une année durant. Ce n’est pas tout. Un penchant irréductible pour les prébendes explique la préférence faite à Energia, une entreprise rémunérée à coup de milliards pour un service que Orange était disposé à assurer pour à peine 15 francs CFA par opération. Il s’agit de l’achat d’électricité par le téléphone.
Absentéisme parlementaire !
Le travail parlementaire est en train de faire lourdement les frais de la présidentielle et des exigences de l’arène électorale. En effet, à mesure qu’approche l’échéance décisive du 29 juillet – une joute très déterminante dans leur réélection – la rareté des députés se fait sentir sur les procédures législatives. Beaucoup plus présents dans leurs circonscriptions respectives qu’à l’hémicycle, les parlementaires s’illustrent de plus en plus par une défection criarde aux plénières. L’exécutif semblent avoir pourtant beaucoup misé sur la session ouverte en début avril, à en juger du moins par les proportions dans lesquelles les projets de lois ont assailli la chambre législative. Si l’absentéisme des élus est peu visible à l’examen desdits textes par les différentes Commissions, leur défection à l’étape délibérative est assez criarde pour ne pas passer anodine, au regard des rangs clairsemés dans la salle des plénières. Il arrive même d’aller à la chasse de députés dans les groupes parlementaires pour les conduire dans la salle. En vain parce que les renvois de séance sont de plus en plus légion à l’hémicycle, faute de quorum.
La Rédaction
RIEN NE VA AU MALI
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