Rabroué par l’évolution malencontreuse du projet référendaire et de révision constitutionnelle, le ministre en charge des Droits de l’Homme a encore manqué l’occasion de s’effacer de la scène publique. Il a trouvé une autre opportunité de se mettre en exergue avec la publication du dernier rapport de HumanRights Watch sur l’état des droits de l’homme au Mali. Le sulfureux avocat Tapo, par ailleurs adepte d’un certain Badinter, son célèbre confrère français, s’est inscrit en faux contre les allégations de violation des droits de l’Homme d’une ONG internationalement reconnu pour la crédibilité de ses informations. Et pour ce faire, Me Tapo a choisi la tribune la plus adaptée à ses besoins exhibitionnistes : une conférence de presse. Sauf que dans son cas, le fond est loin d’harmoniser avec la forme. En balayant d’un revers de main les dénonciations de HumanRights Watch, Me Kassoum Tapo feint d’ignorer que c’est bien dans cette partie du Mali, notamment dans sa région d’origine à lui, que les putschistes maliens – alors massés au camp de Sevaré comme arrière base – ont froidement exécuté des pauvres talibés dont les corps gisent dans les puits abandonnés d’un certain quartier Wailirdé.
L’école malienne aux abois
Du jamais vu dans l’histoire de l’école malienne. Pour la première fois, en effet, la rentrée des classes ne s’est pas effectuée à date. Elle a été ajournée d’une longue semaine pour des raisons visiblement liées au malaise créé par la sulfureuse affaire des établissements “Collèges Horizon”. Une affaire d’apparence banale au départ mais qui prend des proportions d’autant plus surprenantes que même les chaudes années des grèves estudiantines et scolaires n’avaient jamais entraîné une mesure similaire. Autant dire que l’école malienne est mise à rude épreuve par une affaire turco-turque qui n’a pas encore dit son dernier mot. Surtout que ses relents judiciaires commencent à embaumer même la future date retenue pour la rentrée.