Quand la Cstm s’offre en spectacle

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La Confédération syndicale des travailleurs du Mali s’est-elle réveillée d’un profond sommeil. En tout cas, elle s’efforce péniblement de ressusciter de la plus ridicule des manières. La semaine dernière, en effet, Hammadoune Amion Guindo et ses camarades, se sont illustrés par une démarche assez triviale, ayant consisté au dépôt d’un préavis de grève en bonne et due forme. Comme il est de coutume, les autorités en charge de pareil lever de boucliers ont aussitôt ouvert les négociations. Seulement voilà: à court d’arguments solides pour tenir le face-à-face, les représentants de la Cstm ont choisi de botter en touche et d’user de faux-fuyants et de surenchères pour éviter le débat auquel leur participation était conditionnée à l’inscription d’un point absent des revendications soulevées. Lesquels points de revendication, selon nos sources, ont trait notamment à la valeur indiciaire des salaires, aux Impôts et Taxes sur les Salaires, aux allocations, etc. En définitive, les mêmes objets sur lesquels l’Untm de Yacouba Katilé a déjà obtenu satisfaction auprès des hautes autorités au bout d’un héroïque bras-de-fer avec le Gouvernement. Visiblement la Cstm ne sait pas comment s’y prendre pour sortir la tête de l’eau et de l’ombrage que lui fait son principal concurrent.

 

 Les affiches érotiques envahissent la capitale

Au vu et au su de tout le monde, du moins de tous les habitants de la capitale, ces affiches d’une nature inhabituelle inondent Bamako. On les rencontre pratiquement à tous les ronds-points, les feux verts et places publiques où elles véhiculent de manière ostentatoire les messages des vendeurs d’illusions. En la matière, l’accent est mis sur l’intérêt naturel le plus partagé chez le genre masculin : le sexe. Il est en clair proposé aux hommes la solution à leurs problèmes de faiblesse sexuelle, d’éjaculation précoce et, tenez – vous bien, à leur besoin de développer le sexe. Les auteurs de ces  publicités abjectes et obscènes prennent en outre soin de mentionner leurs contacts téléphoniques pour faciliter le contact avec les potentiels patients. Difficile de dire si le public se bouscule au portillon des prestidigitateurs en santé sexuelle, mais aucune voix ne s’élève jusque-là contre la pratique dans un pays où les préceptes religieux donnent pourtant l’air de l’emporter sur toute autre valeur. Allez-y savoir pourquoi.

La croix sur IBK

Les indécrottables partisans du président de la République agacent certains citoyens par leur zèle à toute épreuve. Tenez, aussitôt après son accession au pouvoir, le président IBK s’est invité au panthéon des héros des indépendances africaines à travers son portrait peint en couleur sur le mur du Musée des Armées, non loin du monument de la Colombe. Sans le mériter par un haut fait quelconque, IBK, en compagnie du Roi du Maroc Mohamed VI, partage ce privilège des grands héros de la décolonisation comme les Modibo Keïta, les Hamani Djori, les Léon Bah, Sékou Touré, Aziz Bourguiba, entre autres. Sa présence n’est pas du gout de certains citoyens, qui se cachent parfois pour mettre la croix sur le portrait du chef de l’Etat malien. Mais sitôt fait, sitôt refait car le peintre est assez courageux pour revenir sur son œuvre en effaçant les graffitis.

 

Quand les sachets d’alcool détruisent le pays dogon

Durement frappée par le manque d’emploi, la jeunesse du pays dogon ne sait plus à quels saints se vouer et s’abandonne à la consommation abusive de l’alcool. Disons plutôt du très mauvais alcool car faute de revenus ce sont les sachets de gin qui font des dégâts au sein de cette catégorie de la société malienne. Selon les témoignages recueillis par nos soins, cette boisson alcoolique la plus prisée parce qu’il suffit d’une pièce de 200 francs CFA pour s’en procurer. C’est l’une des conséquences les plus dramatiques de l’insécurité résiduelle qui a plongé dans les abysses le secteur le plus pourvoyeur d’emplois et contribué à l’oisiveté de la jeunesse. Les hôtels, les sites touristiques étant désertés par les visiteurs étrangers, des activités connexes comme le commerce, le transport, entre autres, ont été naturellement affectés au grand dam d’une catégorie sociale fragilisé et en proie à toutes sortes de tentation. Lors d’une récente visite de la ministre de la Culture de l’Artisanat et du Tourisme en pays dogon, les acteurs du secteur n’ont d’ailleurs pas manqué de pousser un cri du cœur en signifiant aux officiels les dangers liés au brusque coup de frein que lui a assené le fléau de l’instabilité.

 

Lutte mitigée contre les mariages précoces

Le phénomène fait des ravages surtout en milieu rural et les alertes ont été lancés depuis plus d’une décennie. C’est donc pour donner plus punch au combat du fléau que la ministre de la Justice Garde des Sceaux a lancé, en fin de semaine dernière, le programme national de lutte contre un mal qui tient beaucoup pas cœur le système des Nations-Unies. Objectif : décourager la pratique en conscientisant les populations sur ses méfaits. Seulement voilà. Il y a manifestement lieu de s’interroger sur la prospérité des initiatives contre le mariage précoce dans un pays qui évolue dans tous les sens. En effet, l’âge officiel du mariage a été l’objet de vives altercations entre le monde religieux et le gouvernement lors de la polémique suscitée par le Code de la Famille. Les uns estimaient que le mariage précoce est une alternative à la dépravation, tandis que les autres mettaient en avant ses conséquences sanitaires. Les protagonistes ont finalement partagé la poire en deux en convenant, à la faveur de la relecture du code, de maintenir l’âge du mariage à 18 ans tout en admettant la possibilité de marier les jeunes filles dès leur puberté sur consentement de leurs parents. Que vaut une lutte contre le mariage précoce avec des normes aussi confuses ?

 

Les problèmes de santé publique se délocalisent vers le Mali

Les téléspectateurs les plus conscients des enjeux auront sans doute été sidérés de voir le traitement sans discernement que l’Ortm a fait d’un sujet aussi délicat que celui du tabac. Il s’agit, en substance, d’un investissement de 7 milliards consentis par des partenaires étrangers pour booster la production du tabac au Mali à travers la Sonatam. Il ressort de l’élément présenté avec beaucoup de fierté que l’entreprise nationale, dans le cadre du contrat de performance passé avec l’Etat, pourra désormais produire des cigarettes de marque Dunhill sur place, entre autres. Une forme de délocalisation qui présente tout l’air d’une soustraction aux intenables conditions de production du tabac en Europe pour se nicher dans les pays qui n’ont de choix que de se soumettre à la contrainte d’importer des problèmes de santé publique liés au tabagisme. Il va sans dire que la production sur place de cigarettes de luxe va rendre son prix beaucoup plus accessible aux bourses des fumeurs. Mais les nôtres n’en ont cure et ne s’intéressent qu’à la poignée d’emplois créés par l’investissement.

La Rédaction

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