Couverture sanitaire universelle : le Mali plus que jamais engagé

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Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow, a procédé,  la semaine dernière  à Korofina, au lancement des activités de la Journée mondiale de la santé que consacre le 7 avril. Mais pour des raisons d’agenda des autorités, l’événement a été avancé dans notre pays. La cérémonie a enregistré la participation des partenaires techniques et financiers et de nombre d’acteurs de la santé. La 70ème  Journée mondiale de la santé s’est tenu donc sur le thème : «Couverture sanitaire universelle (CSU) pour tous et partout». Elle offre l’opportunité d’attirer l’attention des pays sur les efforts actuels de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour aider les pays à atteindre la couverture sanitaire universelle.  Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a indiqué que la mise en place de la CSU a un triple objectif. Il s’agit de fournir une couverture maladie à toutes les personnes résidant dans notre pays, d’organiser cette couverture pour qu’elle donne accès à un panier de soins, répondant à l’ensemble des besoins de santé mais aussi de réduire au maximum la charge financière des ménages recourant aux services de soins essentiels. Pour Pr Samba Ousmane Sow, la CSU veille à ce que chaque personne, indépendamment de son lieu de résidence et de son statut social, bénéficie des services de santé essentiels et de qualité dont elle a besoin sans pour autant subir des difficultés financières. Elle est donc un puissant levier au service de l’équité. Elle assure la santé pour tous, renforce la sécurité sanitaire, réduit la pauvreté et améliore l’égalité entre les femmes et les hommes. A ce propos, le ministre a déclaré que le gouvernement s’est engagé dans un processus qui devra aboutir à l’horizon 2018 à l’instauration de la couverture maladie universelle (CMU). Il a précisé que l’atteinte de cet objectif passe par des structures de santé dotées de personnels qualifiés et motivés, de plateaux techniques adéquats et une bonne organisation de soins. « C’est dans cette perspective que mon département a engagé une vaste réforme du système de santé pour l’amélioration de l’offre de soins explique le ministre. Ceci se traduit par des actions de mise à jour du système telles que l’érection de centres de santé communautaire (CSCOM) en centres de santé de référence (CSREF) mais aussi de CSREF en établissement publics hospitaliers de 2è référence. D’autres établissements de 2è référence ont été érigés en hôpitaux de 3è référence et ceux qui occupaient initialement ce pallier sont devenus des établissements hospitaliers de 4è référence à Bamako. La réforme a aussi abouti à la création d’une direction générale de la santé publique au lieu d’une direction nationale de la santé », a détaillé Pr Samba Ousmane Sow. Il a invité l’ensemble des acteurs nationaux avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers à s’investir pour la réussite des activités de la Journée mondiale de la santé. Il espère que la mise en place de la couverture sanitaire universelle dans toutes ses composantes sera plus un levier important du développement de notre pays, dans les années à venir. Le représentant résident de l’OMS, Dr Lucien Manga, a saisi l’occasion pour saluer les efforts accomplis par le Mali dans le cadre de la CSU, notamment l’institution de l’Assurance maladie obligatoire, du régime d’assistance et la mise en place des mutuelles de santé.  Il a souligné que la réforme du système de santé en cours s’inscrit dans cette initiative et permettra, sans nul doute, de combler l’attende des milliers de populations en matière de santé. Malgré ces progrès notables, le représentant de l’organisme onusien estime que beaucoup reste à faire.

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32 Organisations de Défense des Droits de l’Homme condamnent les attaques contre les populations civiles et les affrontements intercommunautaires dans le Nord et le Centre du Mali

 

Dans un communiqué conjoint publié en fin de semaine dernière, 32 organisations de défense des droits humains condamnent avec véhémence les attaques contre des populations civiles et les différents affrontements intercommunautaires dans le nord et le centre du pays entraînant la mort d’un nombre important de civils. Elles demandent l’ouverture d’enquêtes judiciaires et le renforcement de la sécurité des populations et de leurs biens.

En effet, pour ces organisations, la situation sécuritaire au centre et au nord du Mali se dégrade de jour en jour avec des attaques contre des populations, des enlèvements des représentants de l’État et des collectivités, d’actes de banditisme, pose de mines, affrontements intercommunautaires. Elles trouvent que cette violence et ces violations graves des droits de l’Homme mettent en danger le processus de paix, entraînent de nombreux déplacements de populations et accentuent davantage les difficultés d’accès aux services essentiels dont l’éducation, la santé et l’alimentation. Cette violence s’est notamment caractérisée, les 26 et 27 avril dernier lorsqu’une quarantaine de civils, en particulier des jeunes et vieillards, auraient été tués dans la région de Ménaka, dont au moins 10 dans le campement d’Akliz situé à Andéramboukane et au moins 30 dans le campement Awakassa situé à Inefoukaretane par des individus armés non identifiés. «Ces attaques, qui interviennent après des lourdes pertes subies par des groupes djihadistes, constituent, selon nos organisations, des graves violations des droits de l’Homme qui, pourraient être qualifiées de crime de guerre. A ce stade, nos organisations mènent des enquêtes pour davantage documenter ces attaques meurtrières» soulignent le communiqué.

Les 32 organisations demeurent également préoccupées par la situation qui prévaut dans le Centre en proie à des attaques terroristes et à de multiples et violents affrontements intercommunautaires entre des chasseurs et éleveurs. Elles indiquent que malgré des mesures d’interdiction de la circulation des armes et en dépit d’initiatives de réconciliation la situation reste délétère.

Par conséquent, elles demandent l’ouverture d’enquêtes judiciaires et exhortent les autorités maliennes de mettre les moyens nécessaires à la disposition de la justice pour les mener à bien et faire la lumière sur ces attaques et violations graves des droits de l’Homme y compris celles commises dans les cercles de Youwarou, notamment à Dioura où 14 civils auraient été tués début avril 2018 dans des circonstances non encore élucidées, de Niono et Macina afin de situer les responsabilités, poursuivre les auteurs et le cas échéant les condamner.

Notons enfin que ces organisations signataires sont, entre autres, l’Association pour le Progrès et la Défense des Droits des Femmes (APDF), Amnesty International-Mali, l’Association Malienne des Droits de l’Homme, Avocats Sans Frontières-Mali et Canada, ENDA Mali, la Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme.

 

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