La Cour pénale internationale (CPI), basée à la Haye aux Pays-Bas, compte 800 membres, 6 bureaux, 29 mandats d’arrêts, 14 exécutés, 2 retirer pour raison de décès. La Cour pénale internationale, régie par le statut de Rome, a été créée en 1998, sous l’impulsion de l’ONU, dont elle est toutefois indépendante. Elle est entrée en fonction le 1er juillet 2002, après la ratification du statut de Rome par 60 pays. Au total, 123 Etats sont parties au statut dont une majorité de pays africains et l’ensemble des pays de l’Union européenne. Cette Cour pénale internationale permanente s’est donné pour objectif de «mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves [génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre], qui touchent la communauté internationale». La CPI ne peut poursuivre que des personnes physiques, et non des Etats. La CPI en 4 chiffres : 21 affaires au total, 29 personnes sont actuellement ou ont été mises en cause. Par ailleurs, les charges contre trois autres personnes, dont Mouammar Kadhafi, ont été abandonnées après leur mort. 9 pays sont concernés : la République démocratique du Congo (6), la République centrafricaine (2), l’Ouganda (1), le Soudan (5), le Kenya (3), la Libye (1) et la Côte d’Ivoire (3). 1 continent. Les affaires en cours se limitent pour l’instant à l’Afrique. Les tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda, ainsi que les tribunaux spéciaux pour la Sierra Leone, le Cambodge et le Liban dépendent des Nations unies et non de la CPI. 2 verdicts. Seules deux peines de prison, de douze et quatorze ans, ont été prononcées depuis 2002. Quatre autres procès sont en cours.
Case de départ
Bientôt 3 semaines que les protagonistes de la crise malienne, pour ne pas dire les acteurs de Kidal, sont en conclave à Bamako, sous l’égide du Haut représentant du chef de l’Etat. Une rencontre qui tarde à trouver un terme, à cause de la divergence des points de vue. Le Gatia, qui a gagné la bataille sur le terrain avant d’être chassé de Kidal par la communauté internationale, souhaite son retour à Kidal avec armes et bagages. La Cma, défaite, ne veut pas entendre cela. Point de cessez-le feu dans ces conditions. C’est face à cette situation que le chef de la Minusma s’est rendu à Alger. Objet : des consultations avec le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Ramtane Lamamra. Les deux diplomates, onusien et algérien, ont évoqué les récents développements du processus de paix ainsi que la situation sécuritaire dans le Nord de notre pays. En réalité, il s’agit de trouver une solution pour désamorcer la situation à Kidal. Le patron de la Minusma a même rencontré le Premier ministre algérien. Comme si tout cela ne suffisait pas, la Cma, qui est aux abois, a conduit une délégation en Algérie, plus précisément à Tamanrasset, alors que les chefs militaires de cette même Cma dorment dans des hôtels à Bamako.
Saga-saga quête !
Les chefs militaires et responsables de la Cma sont tous à Bamako, parce qu’ils ont sérieusement été anéantis par le Gatia. Ils sont venus tous discuter de la situation de Kidal. Les uns ne faisant plus confiance aux autres, on assiste à des situations irréalistes dans certains hôtels de la capitale malienne. Les mets bamakois sont devenus dans ces circonstances les plats préférés des rebelles. C’est ainsi que dans un hôtel de la ville, selon le berger : «où séjournent des représentants du Mnla et du Hcua, l’un d’eux s’approche d’un des serveurs et lui demande : – Y a-t-il du Saga-saga au menu aujourd’hui ?- Oui monsieur, répond le serveur. -Alors tu m’en sers. Un membre de la Plateforme présent pouffa et laissa tomber : -Est-ce que dans votre chimérique Azawad on connaît Saga-saga ? Arrêtez le théâtre et venez, on va manger Saga-saga ensemble. N’ayant aucune réponse à donner, notre Mnlaiste se retira couvert de ce que le berger ne sait pas». Le berger jure sur tout ce qui lui est cher que cette histoire est vraie. Ce n’est point surprenant dans la mesure où chez l’Amanokal de Kidal, Mohamed Ag Intalla, au bord du fleuve à Magnabougou, c’est du tigadêguê nan tous les deux jours. Sans oublier le soumbaldji les vendredis. Allez savoir pourquoi.
Biram Dah Abeid au Mali
Biram Dah Abeid est un homme libre. Après seize mois de détention dans des conditions qu’il qualifie d'”inhumaines”, le célèbre militant anti-esclavagiste est à Bamako pour un bref séjour. Il est avec Ibrahima Diallo, activiste mauritanien et membre du Bureau exécutif national des Forces de libération africaines de Mauritanie (F.L.A.M). Biram Dah Abeid, président du Mouvement abolitionniste Ira (Initiative pour résurgence abolitionniste en Mauritanie), est récipiendaire de plusieurs prix prestigieux de défense des droits de l’homme (Prix du Département d’Etat américain, prix des droits des Nations-unies, prix Front line defenders…). Il est arrivé au Mali le 27 août 2016 pour rencontrer la société civile et les associations et organisations maliennes de défense des droits de l’homme. Après sa libération de près de deux ans de prison, pour dénonciation de l’esclavagisme foncier et du racisme en Mauritanie, le président Biram Dah Abeid s’est rendu au Sénégal, aux États-Unis, en Côte d’Ivoire, pour continuer sa campagne de sensibilisation sur l’esclavagisme et le racisme que subissent les Noirs en Mauritanie. C’est dans ce même cadre qu’il est à Bamako. Il a rencontré certaines organisations de la société civile, des femmes et les organisations des droits humains ainsi que la presse.
Alerte sanitaire
Des produits impropres et dangereux pour la santé sont sur nos marchés, la plupart de ces produits proviennent des pays voisins du Mali. Avant le mois de ramadan, les agents des Douanes maliennes avaient arrêté plusieurs individus qui détenaient des produits avariés. Au Burkina Faso, plus de 32 tonnes de cuisses de poulet ont été prises par les agents de forces de sécurité dans certaines villes. Au Mali, on ne connaît pas la quantité, mais plusieurs tonnes de poulet ont été saisies. La situation se complique davantage car les gens doivent faire beaucoup attention à de nouvelles boîtes de conserve (viande de poulet). Certains ont fait l’expérience avec plusieurs nouveaux modèles de boîtes de conserve. En mitonnant leur contenu, après 30 minutes de cuisson, des petits vers de terre émergent à la surface. Dans certains cas, il suffit tout simplement d’ouvrir la boîte pour s’apercevoir de la présence d’une bestiole. Attention aux «Corne-Bœuf» !
Le sommet des jeunes
Comme il est de tradition, chaque sommet France-Afrique ou Afrique-France, comme c’est le cas au Mali, est précédé par une rencontre de jeunes d’Afrique. Le Mali va accueillir en octobre le sommet Afrique-France de la jeunesse. C’est le président du Conseil national de la jeunesse Mohamed Salia Touré qui a fait l’annonce. Ce sommet Afrique-France de la jeunesse se tiendra en octobre prochain à Bamako. Une tribune pour les jeunes d’Afrique, et de la France, plus la diaspora africaine, pendant trois jours, pour débattre des thèmes comme l’emploi des jeunes, l’immigration des jeunes et les questions liées au radicalisme religieux et au terrorisme. Le choix de ces thèmes est loin d’être fortuit, selon M. Touré, qui l’explique par le fait que les jeunes «sont enrôlés de façon très facile compte tenu de leurs conditions économiques fragiles par ces groupes djihadistes, alors que ce ne sont pas des combats du développement». Pour lui, «le combat du développement, c’est de former les jeunes, qu’ils aient une bonne éducation et qu’ils puissent participer, porter le développement de nos pays respectifs».
Promotion
Le Commissaire principal de police Saouty Labass Fofana, Directeur adjoint de la formation à l’École de maintien de la paix, retournera bientôt aux Etats-Unis pour renouer les liens avec l’Académie nationale du FBI (Fédéral Bureau of Investigation), qui est une formation de trois mois que le FBI organise pour former les étoiles montantes des services de sécurité. Le Commissaire Saouty passera quatre jours à Saint Louis, dans l’Etat du Missouri, pour rencontrer ses camarades de promotion de la 245e session et assistera aussi à des séminaires visant à améliorer les compétences managériales des forces de l’ordre. Le commissaire Fofana est le Directeur adjoint de la formation à l’École de maintien de la paix à Bamako, au Mali. Cette initiative n’est pas une première, car l’ambassade des USA au Mali appuie beaucoup les forces de sécurité du Mali, souvent avec des matériels, des équipements et même des outils pour les aider dans le cadre de l’information. Le champ de tirs de l’école nationale de la police a été rénové grâce à l’appui du gouvernement américain. Le pays de l’oncle Sam ne se limite pas à cela seulement, il aide les forces très souvent dans la fourniture de certaines informations capitales, comme dans les traques des jihadistes et autres terroristes dans le pays et en Afrique subsaharienne.
67ème bougie
Né à Djoliba le 25 août 1949, notre grand chanteur et musicien Salif Keïta souffle ses 67 bougies le jeudi 25 août 2016… Joyeux anniversaire grand frère et longue vie à toi, notre star préférée, icône de la musique malienne ! Certes, le Simbo n’est plus à présenter, mais par moment, il est bon de revenir sur ses origines pour les rares occasions du genre. Salif Keïta est descendant en ligne directe du fondateur de l’Empire du Mali, Soundjata Keïta. Il souffre d’albinisme dans une région où les albinos sont mal vus en raison des pouvoirs maléfiques qui leur sont attribués. Après ses études, il rêve de devenir instituteur, mais il est recalé à cause de sa mauvaise vue. Il décide alors de devenir chanteur, ce qui va créer un scandale dans sa famille. Traditionnellement, la musique est réservée à la caste des griots, et les Keïta sont une famille de princes. Il est rejeté par sa famille et part à Bamako en 1968. Il intègre le groupe du saxophoniste Tidiani Koné, le «Rail band de Bamako», qui joue tous les soirs au buffet-hôtel de la gare à Bamako, et obtient d’importants succès avec son répertoire composé d’airs traditionnels interprétés de façon moderne. En 1973, il rejoint un autre groupe, Les Ambassadeurs, qui joue d’abord au motel de Bamako, puis il s’installe à Abidjan, en Côte d’Ivoire. En 1978, il y enregistre son premier album Mandjou dans lequel il rend hommage au président guinéen Ahmed Sékou Touré et au peuple mandingue. En 1980, il enregistre aux États-Unis deux disques : Primpin et Tounkan. En 1984, il quitte Abidjan pour revenir à Bamako et retrouver sa famille, notamment son père vieillissant. Il participe cette année au festival de musiques métisses d’Angoulême (France). Il rencontre un succès auprès du public français, et vient s’installer en France à Montreuil d’où il anime de nombreuses fêtes traditionnelles dans la communauté malienne immigrée. L’année suivante, il participe, à la demande de Manu Dibango, à l’enregistrement d’un album collectif dénommé Tam-tam pour l’Afrique au profit de l’Éthiopie où sévit la famine.