Le gouvernement a annoncé, le jeudi dernier, la reprise très prochaine des activités de la Compagnie Malienne de Textile (COMATEX). Un conseil de cabinet présidé par le Premier ministre s’est tenu sur la situation de cette usine fermée depuis près de 2 ans. Les autorités s’engagent à régler certains arriérés de salaire des travailleurs. Ces derniers disent ne pas avoir été saisis officiellement pour le moment.
C’est avec joie que les travailleurs de la Compagnie Malienne de Textile et la population de Ségou ont accueilli cette nouvelle. Ils espèrent que cette fois-ci, cette reprise sera effective. « Entendre que la COMATEX s’ouvre encore, ça nous fait énormément plaisir. Mais on voudrait que ça perdure, que ça ne s’ouvre pas aujourd’hui et se fermer demain », dit un habitant de Ségou. « Nous avons entendu par ci et par là que ça va bientôt s’ouvrir, si c’est vraiment le cas, on sera très content. Nous sommes des mamans et quand nos époux perdent leur travail nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés », poursuit une dame de la ville de Ségou.
Cette annonce est également saluée par le comité syndical de la COMATEX SA. Toutefois, ses responsables posent des conditions. Ils réclament les arriérés de salaire des mois précédents. « Il faudrait bien qu’on sache comment on va reprendre. Il faudrait qu’on paye tous les arriérés. Sans quoi, nous, on n’entend pas reprendre comme ça. Pour une reprise aussi, il faut au minimum deux mois pour entretenir les équipements », souligne Abdoulaye Diakité secrétaire général du comité syndical UNTM de la COMATEX SA.
Rappelons que cette société est fermée depuis Août 2020. Et le gouvernement promet le paiement de 600 millions sur les 2 milliards de FCFA d’arriérés aux salariés de l’usine de textile.
Processus DDR à Tombouctou :
Des ex-combattants dénoncent une injustice
Bien qu’ils aient été déclarés inaptes par le DDR, ces ex-combattants de groupes armés veulent toujours intégrer les forces de défense et sécurité. Ils s’interrogent sur la transparence dans le recrutement spécial en cours. Pourquoi le processus n’exige pas de visite corporelle, s’interrogent-ils. « On veut porter l’arme pour défendre la nation. On nous dit qu’on ne peut pas intégrer le corps alors qu’ils sont en train de prendre d’autres personnes », déplore leur porte-parole Idrissa Yssoufou Maïga.
A Tombouctou, la société civile entend soutenir ces jeunes. Elle exhorte déjà le gouvernement à prendre des dispositions face à la situation. « Des gens qui n’ont rien à faire mais qui ont les armes. L’État doit prendre en charge ces combattants pour ne pas ajouter une crise à une crise », estime Baba Moulaye président du forum des associations de la société civile.
Il faut rappeler que le processus de DDR prévoit une réinsertion des ex-combattants déclarés inaptes à intégrer l’armée. Mais ceux-ci doivent présenter un projet au gouvernement et ses partenaires pour qu’ils les aident dans la réalisation.
Menaka :
Plusieurs dizaines d’ex-combattants et de civils tués
Plusieurs dizaines de civils et ex-combattants maliens d’un groupe armé signataire de l’accord pour la paix dans le nord du Mali ont été tués, la semaine dernière, par de présumés djihadistes près de Ménaka (nord-est), selon de sources militaire et sécuritaire… “Plusieurs dizaines de civils et de combattants du MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad, issu de l’ex-rébellion principalement touareg) ont été tués en début de semaine par les terroristes dans la région de Ménaka”, a déclaré une source militaire malienne. Le MSA, basé à Ménaka, est signataire de l’accord de paix dit d’Alger, signé en 2015 sous l’égide du voisin algérien pour mettre fin à l’instabilité dans le nord du pays pris dans la tourmente jihadiste depuis 2012. Selon le MSA, les assaillants sont des membres de l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS), affilié au groupe Etat islamique. Selon une source proche du ministère malien de la Sécurité, qui a confirmé l’information, “les forces de sécurité et de défense (du Mali) s’organisent pour protéger les populations de la région de Ménaka”. Par ailleurs, un élu de la région de Ménaka, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a parlé de son côté de “plus d’une centaine de civils et d’ex-combattants tués mardi, mercredi et jeudi”, à Tamalat et Insinane deux localités maliennes situées dans la région de Ménaka, qui possède une frontière avec le Niger. “Une vingtaine de combattants (du MSA) et une quarantaine de civils” ont été tués dans ces incidents, a déclaré vendredi un responsable du MSA, Moussa Acharatoumane. Un communiqué publié jeudi par un responsable du MSA a précisé de son côté que des “groupes terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge (…) n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe”. Toutefois, le communiqué n’a pas donné pas un bilan précis des attaques. Le MSA avait publié un premier communiqué mercredi soir, alertant sur “une attaque opérée par une horde d’hommes affiliés à Daesh (Etat islamique) dans la localité de Tamalat”. Vendredi, des élus de la localité de Ménaka, interrogés séparément par l’AFP, ont affirmé que des combattants du MSA et ceux du Groupe d’auto défense des Imrades et alliés (GATIA, groupe armé pro gouvernement), ont décidé de combattre les assaillants de l’EIGS, qui opèrent essentiellement entre le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, dans la zone dite “des trois frontières”.