«Lahawoulla wallakouwata illah bilah !», notre pays ne s’offusque pas des incongruités. Incapables de persuader les partis politiques réticents à toute utilisation de fichier électoral à partir du recensement administratif à caractère électoral (Race), les autorités en charge des élections ont eu l’ingénieuse idée d’organiser très prochainement un séminaire en vue de rapprocher les points de vue. Bizarre, bizarre !
Cette trouvaille a beaucoup fait rire un de nos fidèles lecteurs, qui y voit une volonté délibérée de se sucrer sur le dos du contribuable malien. Pauvre contribuable ! Il faut dire que l’incrédulité de notre lecteur se comprend, car ce sont les participants à ce séminaire qui sont ceux-là mêmes qui se sont retrouvés deux fois de suite autour d’une table pour arrondir les angles. Rien n’y a fait ! Les positions sont restées très tranchées. Le gouvernement et ses «souteneurs» penchent toujours le Race amélioré, la majorité des partis politiques pour un fichier biométrique à partir du recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec). Alors question : un séminaire est-il la panachée à cette situation ? Que nenni, nous dit notre lecteur.
Mais nous, nous continuons de croire que si, surtout qu’il permettra de graisser les pattes des participants avec des primes onéreuses, ou tout simplement acheter leur silence. Il s’agit là d’une belle façon d’arrondir la fin de mois. Et au terme du séminaire, s’il a lieu, les participants en sortiront avec un visage poupon et très luisant. C’est ça le Mali !
Nord-Mali : pas de sécurité pas de touristes
Le langage diplomatique a ceci de singulier qu’il faut le décoder pour le comprendre. Au moment où le gouvernement malien se félicitait de la visite de la délégation de l’Union européenne conduite par M. Manuel Lopez-Blanco, directeur pour l’Afrique de l’ouest et centrale au service européen d’Action extérieure, et remerciait les ambassadeurs européens qui ont séjourné à Tombouctou le 25 mai 2011 en compagnie de Soumeylou Boubèye Maïga, l’ambassadeur de France au Mali lui délivrait un message désobligeant. «Je ferai tout pour amener les touristes français pourvu qu’il ait la sécurité.»
Autrement dit, tant qu’il n’y aura pas le minimum sécuritaire ne comptez pas sur moi pour vendre la destination-Mali. Ce message a comme effleuré les oreilles du chef de la diplomatie malienne, à moins qu’il ait feint de ne pas l’entendre à cause du pactole que l’UE venait d’accorder à notre pays pour le financement partiel du Programme spécial pour la paix, la sécurité et le développement du Nord-Mali. L’importance du pactole (150 millions d’euros) a fait perdre à SBM son latin. Comme on le dit chez : «quand parle plus personne ne pique mot ».
Sinon, votre cher SBM, à qui on reconnaît une certaine fougue, aurait dû réagir à ces propos d’autant plus qu’il s’agissait de rassurer nos bourlingueurs européens que notre «nord» est un havre de paix et de sécurité.
Le ridicule n’est pas altermondialiste !
En contrepoint au sommet fermé et «oppressif» du G8 à Deauville, en commémoration de la marche historique des leaders africains à l’indépendance pour l’unité africaine et dans le cadre des activités de l’Espace Thé Politique, la CAD-Mali en synergie avec les mouvements sociaux maliens et africains ont organisé du 25 au 27 mai 2011 des journées d’activités populaires à son siège à Bamako.
Vous l’aurez compris, ici, la diatribe est pour l’occident pour dénoncer le consensus de Washington, l’agression coloniale perfide contre le peuple souverain de la Libye etc., mais aussi les privatisations au Mali, l’assurance maladie obligatoire (Amo)… Même si les voix qui s’élèvent ici sonnent à peine audibles à côté de la surmédiatisation du sommet du G8, on a choisi de se faire entendre. Et les critiques sont constructives, car les participants à ces journées d’activités populaires recommandent la construction de nouvelles actions de solidarité. Il s’agit d’abord de construire un autre Mali, une autre Afrique sur le principe de l’auto détermination, l’intérêt général, la primauté du droit à la vie et de la réintégration de l’économie dans la société, par exemple. Ce n’est pas absurde.
Mais un peu fou quand même, c’est cette recommandation qui préconise le refus de remboursement des dettes odieuses et illégales et l’élimination des paradis fiscaux. S’il est vrai que un peu de solidarité dans ce monde globalisé absurdement, ne fera aucun mal qui que ce soit, sachons quand même raison garder. Au demeurant, un autre monde ne serait pas si ridicule surtout quand il s’agit de construire une autre conscience citoyenne et populaire. Alors altermondialistes, à vos marques !