Chasse à la ripaille

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Les chasseurs de place et de responsabilités juteuses sont aux aguets et se tiennent prêts à organiser la battue à la moindre alerte. Leurs canons sont depuis quelques temps braqués sur l’Agence Nationale d’Investissement des Collectivités Territoriales (ANICT), une structure qui fait des émules depuis une quinzaine d’années par merveilles qu’elle réalise en termes de financements extérieurs. Le départ de Mohamed Ag Erlaf, son précurseur historique, pour des nouvelles fonctions de ministre a libéré les voies d’accès et aiguisé les appétits à un point tel que pas moins d’une quinzaine de remplaçants ont déjà pointé le nez. Y figurent, selon nos sources, de nombreux anciens ministres qui croient, comme tant d’autres prétendants, que l’impressionnant legs est plus une paisible retraite qu’une fournaise de labeur. Les convoitises sont telles que certains observateurs sont même convaincus que la nomination du Directeur Général aux fonctions ministérielles n’est qu’un manœuvre pour libérer une place qu’il a rendue enviable par un dur labeur d’une quinzaine d’années. Le hic c’est que la même habileté n’est pas donnée à tous.

 Folle belle de nuit

Les habitants du paisible quartier de Baco Djikoroni Golf auront été intrigués et pris de panique 72 heures durant par une scène miraculeuse : celle d’une géante belle de nuit qui a tout de l’image qu’on se fait des diablesses à travers les contes populaires. Dressée sans le moindre geste à la même place telle une figurine, l’étrange créature s’est attirée la curiosité des passants anodins mais également de tous ceux qui ont apprenaient sa présence par le bouche-à-oreille. Les commentaires sont allés bon train pendant deux jours au moins et tous pensaient avoir affaire à un être surnaturel. D’aucuns se sont même interdit d’immortaliser la scène par des prises d’images car les plus sages leur en ont formellement déconseillés. Pour tirer au clair le mystère les habitants du voisinage ont même eu recours aux services de somas et marabouts qui ont tour à tour avoué leur impuissance. Idem pour la Police ainsi que pour les saper pompiers dont les intimidations n’ont réussi à perturber la quiétude de l’étrange créature. Ce sont des Dogons qui ont réussi finalement à enchainer la «diablesse» et l’ont conduite à Point G.

Récupération

Me Kassoum Tapo aurait peut-être mieux joué le rôle de porte-parole des hautes autorités que n’importe lequel de ceux à qui cette responsabilité est respectivement confiée. Au Gouvernement comme à la présidence de la République. De retour de Paris avec IBK où ils ont tous les deux pris part à la Grande Marche Républicaine, l’avocat du duo Kagnassy-Kouma a déclamé des dimensions du voyage présidentiel que peu d’observateurs soupçonnaient jusque-là. Selon lui, la présence d’IBK en France aux côté de Français Hollande est le signe d’une crédibilité retrouvée après que l’image du Mali ait été malmenée par le scandale des écarts de gouvernance. Comme qui dirait que les autres chefs d’Etat sont allés au nom de la liberté et qu’IBK, lui, n’a dépensé pour le déplacement que pour faire de la récupération sur le sang des victimes de Charlie Hebdo. Une déviation inadmissible selon l’éthique politique du pays hôte.

Le retour de Mara

Le Premier ministre Moussa  MARA ne s’est pas offert de répit politique après sa démission de la tête du gouvernement. Mercredi, il a été aperçu dans les locaux de l’hémicycle avec le président de l’APM, un groupe parlementaire de la majorité présidentielle où son parti n’est représenté que par un seul député sur plus de la vingtaine. Par ce retour à l’hémicycle – où il était récemment passé dans le cadre des enquêtes sur l’épisode de Kidal –  le président de YELEMA manifeste sans doute sa reconnaissance au groupe APM, mais il lance également le signal comme quoi son départ de la Primature n’est nullement assimilable à une déconnexion d’avec l’arène politique. Quoique le groupe APM ne lui ait pas permis de s’imposer comme président de la majorité présidentielle.

Bah N’Daou

Tel qu’en lui-même

L‘ancien ministre de la Défense Bah N’Daou, une vielle pièce de rechange sorti des tiroirs aux oubliettes par IBK, n’aura pas dérogé à sa réputation malgré le poids de l’âge. De source digne foi, l’intéressé était démissionnaire de fait du gouvernement MARA et son intention serait même le facteur déclencheur du changement de gouvernement. En clair, le remaniement était certes à l’ordre du jour, mais son intention de fausser compagnie aux collègues l’aura sans doute précipité. Ce n’est pas la seule fois que Bah N’Daou rend le tablier de la sorte. A l’Etat-major général des Armées, il s’illustrait par une attitude similaire sous ATT, à cause disait-on, de collaborateurs véreux qu’on voulait lui imposer. Cette fois-ci, le désaccord avec les hautes autorités, selon la même source, tient au refus de clarifier la situation d’une armée sans la dotation adéquate, en dépit des milliards décaissés pour l’équiper. Comment expliquer, par exemple, que les éléments à Nampala prennent la fraîcheur pour alibi après tant de vêtements facturés à des prix exorbitants.

Le fataliste du Mali

A la différence de nombre de représentations diplomatiques françaises à travers le monde, celle du Mali n’est visiblement perturbée par aucune menace terroriste malgré un regain de francophobie dans les milieux musulmans. Et, contrairement aux autres fois, ni la résidence de l’Ambassadeur, ni le Centre Culturel français, n’ont été bardés du maillage sécuritaire contraignant pour les usagers du passage. Tout est resté comme avant l’attaque de Charlie d’Hebdo et la prise d’otage des Portes de Vincennes dans un pays pourtant penché majoritairement vers le culte islamique. Fatalisme ou lassitude de s’émouvoir au gré des caprices intégristes ? En tout cas, même la récente poussée de la grogne anti-Charlie dans les pays voisins comme le Niger n’a pas incité la représentation diplomatique française à revoir sa position.

Par défaut

Le président de la République du Mali, IBK, n’a pu résister à son devoir de savourer la Grande Marche Républicaine où il a été convié par son homologue français en même temps que ses pairs de la sous-région ouest-africaine. Le locataire de Koulouba s’est montré très enthousiaste pour battre le pavé sans même se soucier de ceux avec qui il en partage les délices. Le chef de l’Etat israélien par exemple. Seulement voilà : il n’y a pas si longtemps de cela IBK disait à qui voulait l’entendre qu’il n’était point du genre à s’exprimer dans la rue. C’était sous la transition, lorsqu’il se démarquait de la démarche de ses partisans qui manifestaient en son nom pour réclamer la démission du Professeur Dioncounda Traoré, puis la tenue d’une concertation nationale de gestion de la transition. Il suffit apparemment d’être invité par Hollande pour oublier ses principes, surtout lorsqu’ils n’en sont pas au fait.

Pm cumulard ou cancrelat

Il s’agit comme on s’en doute du nouveau chef du gouvernement Modibo Keïta. Malgré le poids de l’âge et des charges administratives, le remplaçant de Moussa MARA ne veut rien lâcher. Ceux qui pensaient profiter de sa nomination à la tête du gouvernement pour hériter d’une place vacante vont l’apprendre à leurs dépens. En effet, aux forces politiques qu’il a successivement rencontrées dans le cadre des visites de courtoisie consécutives à sa nomination, Modibo Keïta a clairement confié qu’il ne compte pas se débarrasser de sa casquette de Haut représentant du chef de l’Etat. Quid alors de la disponibilité qu’exigent généralement les houleuses négociations avec les protagonistes d’Alger ? Il semble, selon nos sources, que le chef du Gouvernement compte s’y prendre en déléguant ses pouvoirs au besoin. En attendant, il sera bel et bien présent au prochain épisode des négociations. Reste à savoir si le président de la République ne sentira pas lui le besoin d’une substitution, à moins que le schéma ait été l’objet entente entre les deux hommes.

Martyrs

La date anniversaire de la première victime de l’intervention militaire française est retombée dans l’oubli, deux ans seulement après le torrent de reconnaissances au sacrifice de Damiens Boiteux. Il s’agit, pour ceux qui ne s’en rappellent plus, du premier soldat mort à Konna en voulant rapprocher son hélico pour bombarder les djihadistes. Aucune manifestation commémorative n’est intervenue le 11 janvier dernier en guise de rappel de cet acte héroïque. La deuxième mort du sergent-chef français survient en même temps que celle de la centaine de soldats maliens également exécutés à Aguel Hoc également en janvier 2011. L’événement tragique aura tout juste servi d’instrument alarmiste pour certaines forces politiques pour déstabiliser le régime ATT à des honteux bas desseins pouvoiristes.

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