Elles sont dans les mosquées de la ville, dans les maisons, en train de travailler nuit et jour pour que la «rupture», le repas du petit matin et le dîner, soient servis à temps. Elles, ce sont ces femmes qui ne ménagent aucun effort pour que le mois de Ramadan soit une réussite dans leurs foyers. En outre, nombre d’entre elles se mettent au service des mosquées, quasiment comme des bonnes à tout faire, pour que la rupture du jeûne dans les lieux de culte soit aussi une réussite. Pour l’imam Dicko de la mosquée de Badalabougou, personne ne peut mesurer la récompense qu’a réservée Dieu à ces dames pour leur travail durant ce mois béni.
Centre Awa Kéïta : la mosquée des femmes
Durant ce mois béni de Ramadan, les places publiques, les espaces vides, les grandes artères de la ville sont utilisés comme lieux de prière. Mais, cette année, même les bâtiments publics ne font pas exception à la règle. Car certains sont utilisés aussi à cette fin, comme le Centre Awa Kéïta. Ici, les femmes sont les plus nombreuses. Elles représentent plus de la moitié de ceux qui prient au Centre. Nous avons pu faire le constat la semaine dernière quand, de passage, nous avons trouvé la cour de ce Centre remplie de femmes, comme s’il y avait une distribution de pagnes dans ce lieu.
Les nouvelles Hadja ont démissionné
Elles avaient pris à bras-le-corps le mois de Ramadan. Mais, aujourd’hui, bodies, jupes, pantalons et autres tenues à la mode ont refait surface. Les nouvelles Hadja du mois de ramadan ont déjà fini de jeûner et ne pensent plus qu’à l’Aïd El Fitr. Elles ont abandonné les lieux de prières au profit des salons de couture et de coiffure. Certaines sont même pressées que les prières se terminent afin de s’installer le plus vite possible devant leur tresseuse ou pour coiffer les fillettes. Elles avaient bien démarré le mois, hélas, c’est terminé.
De très longues nuits
Pendant le mois de Ramadan, les nuits sont plus longues que les jours. Parce que : tout ce qui se fait habituellement le jour est reporté à la nuit. Même ceux qui dorment tôt, sont souvent obligés de faire un tour au grin ; de vaquer à certaines occupations ou de gérer des affaires. En cette période de fin de mois, le phénomène s’accentue, avec visites aux tailleurs et pressing des femmes et des enfants pour les histoires de tresses et d’habits de fête. En tout cas, cette situation dérange les voleurs et arrange les gardiens de nuit. Par contre, les policiers font moins de rafles. N’est-ce pas un manque à gagner pour nos flics ?
Ah, ces prêcheurs du Ramadan !
Ils sont sur presque toutes les antennes radios de la capitale. Ils, ce sont les prêcheurs, comme Moussa Traoré de Bagadadji, Mamadou Doumbia, Karamoko Befo et autres, qui animent des prêches. Certains de ces messieurs créent la confusion dans la tête des fidèles. D’autant qu’en les écoutant, on dirait qu’ils ne parlent pas de la même religion ; quand on ne les confond pas avec des tradi-thérapeutes. Pour certains faux Karamoko, l’essentiel est de ramasser le plus d’argent possible. Le mois de Ramadan est le meilleur pour cela, avec l’augmentation de l’auditoire. Heureusement qu’il existe la Voix du Coran et la radio Dambé pour édifier les fidèles !
Buveuses de bouillie ou préparatrices de bouillie ?
Elles sont nombreuses les femmes qui se marient à la veille du mois de Ramadan. Officiellement, c’est pour aller préparer la bouillie de mil dans leur belle-famille. Mais, malheureusement, la plupart de ces nouvelles mariées passent le Ramadan à consommer des bouillies qu’elles ne savent même pas préparer. Selon FT, une secrétaire de direction, les jeunes femmes nouvellement mariées ne savent pas faire la cuisine. «Leurs maris, au lieu d’avoir des préparatrices de bouillie, ont plutôt des consommatrices de bouillie».
Une rupture de jeûne exceptionnelle
M.D est fonctionnaire. Au début du mois de Ramadan, il jeûnait sans aucun problème. Mais, puisqu’il n’avait pas encore reçu son salaire, au début du Ramadan, il se contentait du peu qu’il avait. Ces derniers temps, ayant encaissé ses sous, notre homme fait des ruptures exceptionnelles. En célibataire qu’il est, il prépare lui-même ses repas. Avant-hier, en grand gourmand, il a tellement acheté de nourriture qu’il voulât manger pour la rupture du jeûne, que son ventre n’eût pu le supporter. Ce qui l’a emmené à l’hôpital Gabriel Touré, où les médecins ont été obligés de lui mettre un tube pour vider son estomac de son trop plein. Le pauvre continuait à demander où étaient passés ses bons petits plats, oubliant qu’il était à l’hôpital. Des MD, il y en a en pagaille en ville, même si, selon les imams, de tels agissements sont prohibés par la religion musulmane.
La voix de Mara
Notre confrère Diossé Traoré, l’un des animateurs de baroni au temps d’ATT, est devenu un adepte de la primature. Il est de toutes les cérémonies qui s’y passent et fait des missions avec le Premier ministre, partout. Même si Moussa Mara raconte sa vie, il faut capter Radio Niéta pour le savoir. Cette radio répond aux confrères qui s’attaquent à Moussa Mara, se donne même le droit de faire des droits de réponse à la place de l’intéressé. Dans son animation ni revue ni journal, il fait les éloges de Moussa Mara et Niéta devient la voix de Mara. Diossé Traoré est un caméléon, puisqu’il avait aussi lié amitié avec la junte. Aujourd’hui, il est avec Moussa Mara, alors qu’il faisait partie des rares journalistes qu’ATT a rencontrés avant sa chute ! Où est la morale, l’éthique ou la déontologie dans tout ça ? Des confrères sont attaqués dans sur Niéta, dans cette émission, par des avocats et autres personnes, Diossé n’en a que faire.
La voix du Parlement
89.4 FM. Installée dans la cour même de l’Assemblée nationale, la radio du parlement ne fait que la diffusion en directe des débats parlementaires, et de la musique. Bientôt, elle va commencer des débats sur les textes adoptés, les lois et certaines notions parlementaires, en français et bamanakan. Cela avec des journalistes et animateurs d’autres radios, qui viendront faire l’animation des émissions avec les députés. C’est notre confrère et aîné Amadou Baba Wagué, directeur de la communication de l’Assemblée nationale, qui s’occupe de la gestion de cette radio, tout comme la revue de l’Assemblée nationale «Jama», une revue trimestrielle d’information générale. Il reste la télé du parlement pour compléter les outils de communication, car le parlement malien est présent sur facebook, tweeter, etc.
Des bénédictions pour Mara
L’imam de la mosquée Almoutada, là où prie régulièrement le Premier ministre Moussa Joseph Mara, a demandé aux fidèles de sa mosquée de faire des bénédictions pour ce dernier. Entre-temps, Moussa Joseph Mara continue sa tournée de prière dans les mosquées de Bamako. Chaque vendredi, il va dans une nouvelle mosquée. Comme cela ne suffisait, il a transformé la primature en une mosquée. En l’espace d’une semaine, il a organisé deux ruptures de jeûne à la primature, tout cela pour attirer la sympathie des fanatiques. Ces cérémonies de rupture de jeûne, à coups de millions avec des enveloppes grassouillettes pour les responsables religieux présents, sont organisées par une proche de Moussa Mara. Laquelle continue à gaspiller l’argent du peuple malien pour des inanités.