Centre du Mali : Barkhane en opération…

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“Entre le 9 et le 17 février derniers, Barkhane a mené plusieurs opérations dans le Centre du Mali autour de la ville de Mopti” qui “ont permis de neutraliser une cinquantaine” de djihadistes, de détruire une trentaine de motos et deux pickups, et de saisir armement, téléphones et matériel électronique, a annoncé l’état-major français dans un communiqué. L’armée française refuse de donner un décompte précis des djihadistes qu’elle tue, blesse ou capture, et regroupe ces trois catégories sous les termes génériques de “neutralisation” ou “mise hors de combat”. Au cours d’une première opération, les 9 et 10 février 2020 au nord-ouest de Mopti, “des frappes aériennes de drone et de Mirage 2000, couplées à l’engagement d’hélicoptères de combat, ont permis de neutraliser une vingtaine de combattants armés”, dont “un cadre de l’EIGS”, détaille le communiqué. L’état-major fait ainsi référence au groupe djihadiste EIGS (Etat islamique au Grand Sahara), désigné comme l’ennemi numéro un au Sahel par l’armée française. Fin janvier, dans une vidéo tournée à Nampala (Centre), non loin de la frontière mauritanienne, une soixantaine de personnes ont prêté allégeance à l’EI. C’est la première fois qu’une katiba se revendiquant de l’EI est présente dans cette région du Mali, où opère depuis 2015 le groupe du prédicateur peul Amadou Koufa, affilié à Al-Qaïda, souligne une note interne de l’ONU. La création de cette nouvelle katiba se réclamant de l’EI “inquiète” les autorités maliennes, souligne une source proche du dossier à Bamako.

Ansongo :

Déplacement massif des populations

Ces déplacements ont débuté depuis plus d’une dizaine de jours. La plupart d’entre eux est visible dans les rues. Quelques rares déplacés ont pu trouver refuge dans des familles d’accueil. La semaine dernière, ils étaient au nombre de 625 familles, soit plus de 3 000 personnes, rapportent de sources locales. Un chiffre qui s’accroît de jour en jour, regrettent les autorités locales. Ces personnes ont quitté les localités de Léléhoye, Bentia, Fafa, Bourra, Tin-Hamma, Labbézanga et Seyna. Elles disent « fuir l’insécurité » grandissante dans leurs zones d’habitation. Pour plusieurs d’entre elles, le repli du poste de l’armée à l’Abbézanga à la frontière du Niger, favorise cette situation. Le service local du développement social, accompagné de quelques ONG, a procédé à une évaluation de la situation. L’aide demandée par ces personnes se fait encore attendre. Les autorités régionales disent « craindre un problème sanitaire et un risque de famine, si rien ne fait dans l’immédiat ». Cette situation intervient au moment où les soldats maliens des postes de sécurité de Labbézanga et Indélimane, à la frontière nigérienne, ont replié sur la ville d’Ansongo. Des incidents survenus il y a près de trois (03) mois après des attaques qui ont visé leurs camps. A Ansongo, ce déplacement massif des populations intervient alors que dans la commune de Sangha, dans la région de Mopti, le maire alerte sur « la présence de présumés djihadistes ». « Depuis hier j’ai donné l’alerte, mais jusqu’à présent aucune réaction des autorités », regrette l’élu, qui ajoute que ces groupes se seraient retirés dans la forêt de Bombou, plus connue sous le nom de Annaye, non loin de Sangha. Selon lui, c’est le groupe qui a perpétré l’attaque contre sa commune il y a quatre jours, et qui a fait au moins 7 morts.

Situation sécuritaire :

L’UA pour un dialogue avec les  djihadistes ?

Au cours d’une conférence de presse, le 18 février dernier, le haut-représentant de l’Union africaine pour le Mali et pour le Sahel (Misahel), Pierre Buyoya, a affirmé que la situation sécuritaire dans la sous-région s’était fortement dégradée au cours de l’année écoulée.

Pour inverser la tendance, il faut « revoir la gouvernance et la stratégie sécuritaire » avant d’encourager le Mali à s’engager à « poursuivre » les négociations avec les terroristes, selon Pierre Buyoya, par ailleurs ancien président du Burundi. « Nous, l’Union africaine, nous soutenons fortement cette initiative de dialoguer avec ceux qui sont les chefs des groupes terroristes. C’est une des façons de mettre fin à la guerre. Surtout s’ils sont Maliens, nous les encourageons de le faire », a-t-il déclaré tout en reconnaissant qu’il s’agissait d’ «une entreprise difficile ». Engager le dialogue n’exclut pas de manière concomitante l’utilisation de la force. « C’est ce que les mouvements de libération appelaient “fight and talk” [combattre et négocier] », ajoute Pierre Buyoya, qui espère pour le Mali que le dialogue avec les terroristes aboutira à une solution comme chez le voisin algérien.

CPI :

L’appel Al Hassan rejeté

La Cour pénale internationale (CPI) a rejeté, le mercredi dernier, l’appel Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, qui est poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Tombouctou en 2012 et 2013.

La Chambre d’appel de la CPI a ainsi confirmé la décision de la Chambre préliminaire I du 27 septembre 2019, qui avait estimé que l’affaire à l’encontre de M. Al Hassan était suffisamment grave pour justifier que la Cour y donne suite. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud a été remis à la CPI le 31 mars 2018 suite à un mandat d’arrêt délivré à son encontre. Il était le commissaire islamique de Tombouctou, dans le nord du Mali, durant l’occupation de la ville par les groupes djihadistes en 2012 et 2013. Selon la CPI, d’avril 2012 à janvier 2013, alors que Tombouctou était sous la domination des groupes armés Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et Ansar Eddine, M. Al Hassan « aurait joué un rôle de premier plan dans la commission des crimes et la persécution religieuse et sexiste infligée par ces groupes armés à la population civile ». Il « aurait pris part à la destruction des mausolées des saints musulmans à Tombouctou et participé à la politique de mariages forcés dont des Tombouctiennes ont été victimes, qui ont donné lieu à des viols répétés et à la réduction de femmes et de jeunes filles à l’état d’esclaves sexuelles ».

Dakar-Bamako Ferroviaire
Les travailleurs dans une vive inquiétude

Les travailleurs de Dakar-Bamako ferroviaire sont dans la tourmente depuis l’annonce de la fin de la phase transitoire. Ils dénoncent une tentative de sabotage du plan de relance du chemin de fer et exigent la reprise des activités du corridor ferroviaire dans les meilleurs délais. Depuis trois ans, le train n’a pas sifflé entre Dakar et Bamako. Cette situation est causée par la résiliation du contrat de concession de Transrail. À la suite de cette cessation, un comité de gestion de la phase transitoire bi-étatique a été mis en place pour poursuivre la gestion en attendant un nouveau schéma. Toutefois, ce comité n’a pas obtenu les résultats escomptés parce que le montant annoncé pour la relance n’a pas été décaissé. Face à ces difficultés, les États du Sénégal et du Mali se sont concertés pour nommer Kibili Touré comme administrateur général de Dakar-Bamako ferroviaire.

Ce dernier a alors proposé un plan de sauvegarde budgétisé à hauteur de 10 milliards de FCfa par État. «Ce budget n’a pas été alloué jusqu’ici», déplore le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs du rail (Sutrail), Mambaye Tounkara, par ailleurs président de l’intersyndicale Dakar-Bamako, à l’issue d’une assemblée générale à Tambacounda, le mardi dernier.

 

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