Il ne reste plus qu’une année (13 mois) pour la transition de plier bagages. La ‘‘Déclaration de politique générale’’ (DPG) n’a aucun sens pour une période transitoire qui a allègrement violé les textes fondamentaux en vigueur dans notre pays. Le Premier ministre Moctar Ouane en se rendant au Centre international de conférence de Bamako (CICB) chez les membres du Conseil national de transition (CNT) prouverait aux Maliens que la transition est là pour trois (03) ans, selon plusieurs sources concordantes. Une prolongation de la transition se fera sans le président de la transition, sans la junte et sans le Premier ministre Ouane parce que à Bamako: chaque jour, l’insécurité tue. Au Mali, la famine tue, les bandits armés ont détruit des villages. La question et la gestion du foncier divisent les Maliens.
M5-RFP: un tribunal populaire
Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) regroupe en son sein plusieurs couches sociales mécontentes de la gestion de la transition. La mobilisation du dimanche 21 février 2021 en est une parfaite illustration. On sent que les Maliens dans leur majorité ont plus besoin de justice que d’une transition qui ne respecte pas les lois régaliennes. La crise malienne, qui perdure depuis des années, a pour source les décisions de justice mal rendues. Ceux qui doivent répondre de leurs actes devant la justice sont aujourd’hui les animateurs du landerneau politique.
Pire, ils sont membres du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT). Le tribunal populaire est en marche pour mettre hors-jeu ces intouchables. L’administration du pays est gangrenée par la corruption, la délinquance financière (733 rapports des services de contrôles dorment dans les tiroirs).
Quant à l’armée malienne, plusieurs officiers sont impliqués dans le trafic de drogue, d’armes, etc. S’agissant des honorables de la République, le trafic d’influence est source d’un bonheur inépuisable. Ainsi, va le Mali des militaires du 18 août 2021.
EX-CNSP: vive tension entre les membres de la junte
La lune de miel serait terminée entre les membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), tombeur du régime Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), le 18 août 2020. Les Maliens ont horreur d’une chose: le double langage du chef et lorsqu’il ne tient pas parole. La junte avait promis de remettre le pouvoir aux civils. Le président de la transition, lors de son investiture, a insisté sur l’ouverture de poursuites judiciaires contre les brebis galeuses.
Après cinq (05) mois d’exercice du pouvoir, le président de la transition, Bah N’Daw et ses ‘‘enfants’’ ont changé de langage. Aucune poursuite contre les délinquants financiers du régime défunt n’est à l’ordre du jour. Pis des promotions sont accordées à des briscards. Et l’eau qui a fait déborder le vase est la composition des membres du gouvernement et du CNT. Un pur népotisme qui étala sur la place publique les ambitions réelles du ‘‘père’’ et ses ‘‘fils’’. Dès lors, un manque de confiance s’est installé entre le peuple du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) et les militaires putschistes.
Autre fait: en s’arrogeant toutes les hautes fonctions de l’État, la junte est devenue la risée des hommes politiques et de la société civile qui est même montée au créneau, entourée des chefs de quartiers et familles fondatrices de Bamako. Entre les anciens membres du CNSP régnerait un climat de suspicion. Chacun des six (06) putschistes serait à la recherche d’une assise afin d’éviter l’Épée de Damoclès qui plane sur leur tête. C’est pourquoi on a récemment vu chez les familles fondatrices, le président du Conseil national de transition (CNT), colonel Malick Diaw, pour visite de courtoisie.
Au Mali, il n’y a jamais eu un sans deux. Les membres du vieux Comité militaire de libération nationale (CMLN) du général Moussa Traoré se sont «mangés» comme à la guerre. Faut-il présager la même chose pour les anciens membres du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)?
Rassemblées par la Rédaction