Capitale des festivals

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Le président Alassane Ouattara salue ses partisans et les membres du parti lors de son allocution au congrès du RDR qui s'est tenu au Palais des sports d'Abidjan, le 10 septembre 2017. © ISSOUF SANOGO / AFP

Abidjan, la capitale ivoirienne, est l’une des villes africaines qui accueille le plus grand nombre de festivals. Il y a toutes sortes de festivals : grillage, cinéma, tambour, danses et tradition, jeux de cartes… Sans oublier les activités d’humour, de musique moderne et autres rencontres autour des métiers de l’art et du tourisme. Les Ivoiriens font la différence entre les festivals internationaux et locaux, et chaque jour est jour de festival ou de rencontre, de distraction, d’ambiance non stop, avec des quartiers qui ne «dorment» jamais. À Abidjan, le coucher et le lever du soleil se font en fonction de votre position géographique. Et oui, la vie du bon côté, même avec la galère et le chômage ! Certains Abidjanais l’ont compris. Avec leur diplôme, ils détiennent des cabines téléphoniques et des aires de lavage. Certains disent que la fête, toujours la fête, cache le côté misérable de la capitale ivoirienne. Ils nous ont invités à visiter certains endroits du centre-ville où des jeunes ne font qu’arnaquer les internautes. Ils vivent de cette piraterie sur les réseaux sociaux. Ce sont eux qui envoient des messages avec les adresses email des personnalités qu’ils parviennent à pirater. Seule chose qui inquiète aujourd’hui à Abidjan, c’est le phénomène des ”microbes ”.

Les ”Microbes”

Phénomène des microbes à Abidjan. Pour certains Ivoiriens, c’est une déconfiture sociale d’une nouvelle génération de gangs. Quid de leur mode opératoire et mesures répressives ? Qui sont-ils ? Et d’où viennent-ils ? Est-on en droit de s’interroger. Plus jeunes et plus violents, leurs membres sont à l’origine d’agressions barbares récurrentes qui ont fait plusieurs morts et blessés dans la capitale économique abidjanaise, depuis la fin de la crise postélectorale de 2011 en Côte d’Ivoire. On les surnomme métaphoriquement «les microbes». Regard sur un phénomène social qui sème la psychose au sein de la population ivoirienne. Armes blanches à la main, fripouilles toujours prêtes à répandre le sang humain, ces jeunes meurtriers qui se déguisent souvent en mendiants n’hésitent plus à faire parler d’eux à Abidjan. Le phénomène est en passe de gagner les autres grandes villes de la Côte d’Ivoire. Les ‘’Microbes’’, puisqu’il s’agit d’eux, se sont illustrés de fort mauvaise manière dans certains quartiers et communes d’Abidjan. En tuant à l’arme blanche très souvent en pleine journée leurs victimes. Âgés de 9 à 15 ans, ces jeunes meurtriers n’hésitent plus à faire parler d’eux.

Congrès RDR

Le samedi 09 septembre, Abidjan était en effervescence à la faveur de l’ouverture du 3ème congrès ordinaire du RDR. Des voies coupées, des routes barrées, un hélico dans le ciel pour surveiller, parce que le couple présidentiel participait à cette cérémonie d’ouverture. Une matinée perturbée dans la circulation à Treichville. Le 3ème congrès ordinaire du Rassemblement des Républicains s’est ouvert au Parc des Sports de Treichville en présence du président Alassane Ouattara et de son épouse. Plusieurs partis politiques alliés venus de la sous-région étaient présents pour soutenir le RDR. 15 mille militants ont répondu à l’appel de la famille orange. Ce congrès est le premier depuis l’arrivée d’ADO au pouvoir en 2011. Tous les partis du RHDP ont pris part à ce congrès ; ils ont aussi souhaité avoir une candidature unique lors de la prochaine élection présidentielle avec la conservation de la candidature unique au sein du RHDP. Il n’y avait pas que les partis politiques ivoiriens, mais des partis amis venus du Cameroun, de la Guinée Conakry, du Gabon, du Mali, du Niger, du Burkina Faso et du Sénégal. Le RDR nouveau pour une Côte d’Ivoire rassemblée. Seul absent à cette rencontre, Soro Guillaume, alors qu’il est membre du RHDP. Le dernier congrès du RDR date de 2008. Le troisième s’ouvre dans un contexte de divisions et suspicions où le parti (en dépit des apparences) est secoué par des clans de positionnement. Soumaïla Cissé était à ce congrès.

En décadence

Du 04 au 08 septembre, la Côte d’Ivoire a organisé la 17ème édition du festival Clap Ivoire, concours de cinéma entre les jeunes réalisateurs des 8 pays de l’UEMOA. Contrairement aux autres éditions précédentes, à part les jeunes lauréats soit deux par pays en fiction et documentaire, l’organisation n’a pas acheté les billets des autres membres de la délégation. Ils ont demandé à chaque pays de prendre en charge les billets et frais de mission du directeur national du cinéma, d’un journaliste et d’une personne du 7ème art. Face à cette situation, le Burkina Faso n’a pas envoyé de journaliste tout comme la Guinée Bissau, seul pays représenté par un seul lauréat. La partie ivoirienne, qui devrait assurer le transport interne, la restauration et l’hébergement, n’avait vraiment pas le cœur à l’ouvrage. Les participants ont passé une nuit et un matin sans manger, et étaient logés dans un hôtel poussiéreux et plein de moustiques dans la commune de Cocody à Aghdien. Sans oublier les mauvaises conditions infligées à tous les participants. Les habitués de la rencontre disaient ne pas se reconnaître dans l’organisation de cette édition. En tout cas, dans les couloirs de l’ONAC-CI, il y avait trop de bruits à propos d’argent. Le nouveau directeur a joué les vrais Harpagon.

La Rédaction

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