Bulles : Zigouiller Dioncounda Traoré ?

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C’est un informateur en transe qui supporte le malheur de l’humanité et se plaint à Option . « J’ai vu, de mes propres yeux, le président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré, seul, au volant de sa voiture, en direction de son champ. Il est descendu pour faire un achat dans une boutique et j’ai bien vérifié qu’aucun garde du corps ne le suivait. C’est dangereux ! La deuxième personnalité du pays qui se balade ainsi peut se faire tuer par un malade qui a une dent contre le régime ! » Ouf, nous sommes rassurés de savoir que le chef des applaudisseurs a enfin une identité et peut être reconnu dans la rue. Et après, nous avons calmé notre interlocuteur : les Maliens sont pauvres mais dignes. Au lieu de perdre une balle pour Dioncounda, il vaut mieux trouver une biche ou une perdrix. Au moins, il y aura ensuite de la tendre viande à déguster.

 

Jimmy, le tyran

C’est un collaborateur aigri du Premier ministre qui se lamente, comme tout bon ingrat, devant des amis : « Modibo est incapable de se détendre, de nous mettre à l’aise, bref de se comporter en humain plein de compassion et de tendresse envers son prochain. Il ne connaît que les dossiers et les remontrances. On dirait que pour lui, féliciter quelqu’un le rend moins intelligent ou lui ôte un peu de fierté ! » C’est toujours la même rengaine chez les frustrés et les désenchantés : Un Premier ministre qui a eu l’idée lumineuse d’improviser l’initiative rire et d’enrichir les escrocs sans honneur du village ne peut être qu’un grand humaniste.

 

Harpagon à Sénénikoro ?

La vieille dame qui nous cause est une militante du parti Argent. Elle est membre, sympathisante et meetingueuse de tous les partis à condition que les espèces sonnantes et trébuchantes tombent dans sa sacoche. Elle gémit ainsi : « J’ai attendu des heures pour rencontrer Ladji Bourama. Mais… Il ne m’a pas donné d’argent, dè ! Même pas un billet de 10 000 francs pour soulager mes vieilles jambes. Serait-il devenu radin, le Kankélentigui ou sait-il maintenant que je fais le tour des partis ? » Certainement pas, grand-mère, mais nous sommes en ramadan et après 17 h, mettre simplement la main à la poche est une torture interdite par les droits de l’homme. Le ramadan, c’est repos pour tout, y compris les poches !

 

  

Kayésien est venu !

Le gouverneur de la région de Kayes se démène comme un seytane chez Haïdara pour nous convaincre que son bled vaut mieux que la caricature de chaleur infernale et de Marakas en manteaux arrivant de France en faisant du chokobi. Il a réuni quelques crânes d’œuf pour leur donner des consignes fermes : dans le cadre du cinquantenaire, Kayes doit retrouver sa place de porte historique du Mali vers l’extérieur. Est-ce vraiment la peine que le colonel Mahamane Maïga se donne autant de peine pour si peu : Même le petit Sarko sait que Kayes est la porte de sortie des Maliens.

 

 

Les capteurs de Sékou Diakité

Une discussion entre copains vire à l’évaluation des barons de l’ADEMA et de leurs poids réel. Pas la masse corporelle, le poids politique. On cite Dioncounda Traoré, Aly  Nouhoum Diallo, Iba N’Diaye (mais, oui, pourquoi riez-vous ?),  Mme Sy Kadiatou Gouverneur font l’unanimité. Et quelqu’un cite un certain Tiémoko Sangaré. Moue dubitative. Pas très connu. Et un autre du nom de Marimantia Diarra qui serait même Secrétaire général. Quelqu’un se souvient vaguement qu’il a été ministre. Puis, un farceur de citer Sékou Diakité, le ministre qui est solidaire des grabataires et des petits vieux. C’est alors que la seule fille du groupe parle : « Ah, oui, le gars avec les oreilles en pavillon de ventilateur. » Tout le monde l’a reconnu sauf que nous trouvons méchant de désigner quelqu’un par ses capteurs.

 

Le beau-fils d’ATT

C’est une demoiselle un peu (trop) enthousiaste qui ramasse un journal quelque part et ne peut se retenir d’extase en voyant une photo : « Mais, c’est Aguibou Bâ, le mari de Mabo, la fille d’ATT, la deuxième fille de Lobbo. C’est le mari de celle qui est la petite sœur de Fanta Touré, la première fille du président qui est mariée à Mohamed Keïta ! » Doucement, chérie ! On ne comprend plus rien. Mais, enfin qui est le mari, qui est la fille et cet Aguibou quoi encore, il est le mari ou le père de la fille ou le beau-fils du mari de la fille ? On est juste un peu confus. Et la demoiselle enchaîne : « Je le connais, oui, nous avons joué ensemble, pendant l’adolescence, au Badialan ! » Allahou Akabar !  Dire que nous côtoyons tous les jours quelqu’un qui a joué dans le sable avec le gendre de notre très cher général président bien-aimé et nous ne le savions même pas ! Nous réciterons 50 fois Yassine en guise de repentance.

 

Ramadan de thé

Le mois du jeûne bat son plein et vide les ventres. Les médias sont assaillis par des experts  de tout acabit qui distillent leurs conseils. On apprend tous les jours des trucs intéressants sur ce que Dieu a dit et des pieux mensonges qu’on lui impute. Nous sommes des tendres qui privilégions le bien-être de notre prochain. A cet effet, nous sommes justes intéressés par le stock de 11 millions de thé du sieur Ahmed Diané Séméga, Transporteur équipementier national. A la rupture du jeûne, il faut consommer et on en donnera aux nécessiteux. Yarabi Allah, tous les vœux du patron du PDES seront exaucés et les « niagas » de thé serviront de compost. Alhamdoulilahi !

 

Zizanie familiale

Bon, honnêtement, là ça commence à faire ! et ça se complique. Un fils de Moussa Traoré (Cheik) se lance en politique. Son beau-frère, navigateur cosmo-galactique de retour sur terre, Cheik Modibo Diarra, arrive en delta plane sur Koulouba.  Choguel K. se proclame héritier du dictateur pour envoyer de nouveau des gens à Kidal ou Taoudenit. Tous veulent s’emparer du moelleux fauteuil de notre très cher général président bien-aimé, bâtisseur de routes, ponts et d’échangeurs (troublé par l’éducation). Que faire devant une telle déferlante de bonté divine ? Après examen, thèse, antithèse et synthèse, nous avons compris qu’il ne sert à rien de s’énerver. Ils veulent chacun, tenir enfin le fameux congrès de l’UDPM auquel tenait tant Moussa en 1991. Koro Namakoro n’y est pas opposé. Il y débarquera en parachute.

 

Vacances studieuses

C’est avec un immense soulagement que nous avons appris que le Gouvernement de Jimmy est enfin en vacances. Ouf ! Ils avaient besoin de repos ces vaillants ministres qui ont tant trimé, sué et souffert pour nous mettre le kilo de riz à presque 400 F, le sucre à 600 F et l’huile hors de prix. Certains ministres sont restés au Mali pour observer leurs œuvres sur les populations et d’autres sont allés pavoiser les rues d’Occident, admirant le génie des Blancs. On parie qu’il y en a qui songent à se planquer là-bas après le rapport du Végal. Non, ils peuvent renter tranquillement. Les gros dossiers de Sidi Sosso Diarra ne sont qu’un épouvantail à moineaux. Faut pas avoir peur, chers filous…  Au suivant !

 

Sombé, la terreur

Mais, bon Dieu du ciel, le procureur anti-corruption Sombé Théra a des muscles et du culot. Celui qui était entré en hibernation après avoir coffré des journalistes indociles et superbement ignoré les rapports de la CASCA et du Végal vient d’envoyer au trou une dizaine de hauts (et bas) fonctionnaires du ministère de la Santé pour avoir soulagé le Programme mondial de lutte contre le palu etc. de centaines de millions de francs CFA. Convoqués à la martiale, entendus sommairement et hop ! direction le carré VIP du lycée technique de Bamako Coura, au milieu des cafards et de seaux à soulager.  On dit que les Yankees qui financent ce projet ne badinent pas avec leurs dollars. Ils savent comment leur population a sué au travail pour accumuler ces fonds. Pauvres fonctionnaires, ils n’avaient qu’à voler le Trésor malien et ils n’auraient jamais été inquiétés encore moins… humiliés.   

 

 

Kadhafi, invité d’honneur ?

Les autorités maliennes racontent que le tonitruant colonel bédouin sera l’invité très spécial du Cinquantenaire du Mali, en récompense probablement des sévices infligés aux dizaines de Maliens chassés sauvagement de son bilad al Libya. Parfait, si l’argent permet ainsi de ravaler l’orgueil. Sauf que la chaîne Al Jazeera a annoncé que le « panafricaniste » frivole sera à New York un 22 septembre 2010 pour servir son baratin habituel sur le colonialisme,  l’impérialisme, le patati et le patata à un raout de dictateurs du monde entier. Parfait encore, qu’il s’en aille aux USA ! Qu’il nous envoie au moins ses amazones pour consoler les Maliens ligotés et expédiés par avion.

 

Duel Soumi –OIT

Si un médiateur n’est pas vite trouvé par Ban Ki Moon, la presse malienne en viendra bientôt aux pistolets, le matin de bonne heure pour régler ses comptes politiques. Caïman et crocodile s’affrontent en eau trouble. Une vraie guerre de tranchées oppose les partisans  d’Oumar Ibrahim Touré, ministre des hôpitaux qui accélèrent la mort des malades et ceux de Soumaïla Cissé, président de la Commission du truc chargé de souder les nègres qui mangent le CFA. La chute et disgrâce d’OIT sera une victoire morale pour Soumi qui n’aura plus des épines dans les pieds, mais si OIT s’en sort indemne, Soumi n’aura que les chapelets à égrener et des larmes de crocodile à verser dans le Djoliba. La presse joue un rôle vital en démocratie, on vous l’avait dit !

 

Il est presque  l’heure d’engager le jeûne et il faut arrêter là ces abominables calomnies. Mais, nous profitons des cinq minutes restantes pour vous donner un nouvelle : 65% des arbres plantés lors des campagnes de reboisement meurent avant un an. Et cette fois, c’est juré, ce n’est pas Ahmed Diané Séméga qui en fait du charbon pour son stock de thé !

 

La rédaction

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